Exposition de photographies : Oeil de femme
au Galérie Neuf à Nancy (9 rue Gustave Simon)
Å’IL DE FEMME
L’exposition « Œil de femme » vise à casser, grâce au courage de 40 photographes femmes, le cliché dans l’histoire du nu : modèle femme, artiste homme.
L’exposition casse aussi un tabou en Turquie en exploitant le nu par des modèles hommes.
L’exposition qui aura lieu du 3 au 16 novembre à Nancy, à la Galérie Neuf, dans le cadre du programme de la 24ème édition d’Automne aux couleurs de Turquie, manifestation organisée par l’Association A TA TURQUIE en partenariat avec la VILLE DE NANCY, est le fruit d’un travail entamé il y a 4 ans sur une idée du photographe Niko Guido, par un groupe de femmes de tous âges et de diverses professions, telle architecte, graphiste, banquière, universitaire, traductrice, guide de tourisme, photographe professionnelle… Elles ont souhaité travailler sur le concept d’intimité et sur la perception du corps et du sexe par la société.
Niko Guido explique :
« Ce projet vise à contrer l’hégémonie masculine dans tous les strates de la vie et aussi dans l’art. Le corps féminin exploité comme un « objet esthétique » par des artistes hommes est accepté, et admis au fil du temps. Pour cette raison le regard de femme sur le corps masculin casse le tabou qui découle de la honte éprouvée dans certaines sociétés d’être née femme et du sentiment de culpabilité intrinsèque dans le destin de femme. Par ce travail, nous avons l’ambition de créer une empathie envers le regard que posent les femmes sur le corps masculin, en le rendant esthétique et artistique. Certaines veulent marquer la fragilité et l’impuissance du corps masculin, d’autres le voit comme « un objet de désir ». Le nu masculin est aussi une opposition au corps féminin marchandisé.
L’idée originelle de notre projet est suffisamment puissante pour ne pas être sujet à chercher d’autres implications.
Comme on le sait, en Turquie, venir au monde en tant que femme peut être compliqué. On vous impute une culpabilité due à votre corps de femme ; ceci n’appartient pas à la femme, il est au service de l’homme et des normes. Justement ces normes font surface par un travail cherchant l’esthétique. Malheureusement nous vivons dans un monde où le regard à la femme et aussi à l’art est parfois affligeant puisque les humains vivent emprisonnés dans leur corps et dans leur société d’origine, de vie.
En participant à ce projet, nous montrons notre courage d’aller au-delà des frontières qui nous sont imposées. Au commencement, 200 femmes étaient engagées à participer. Cependant, le projet étant privé de tout soutien extérieur, seules 40 femmes particulièrement courageuses ont accepté de mener le travail à terme avec le souhait ardent de pouvoir exposer leurs œuvres dans leur propre pays.
A ce jour, cette exposition inédite, montrée pour la première fois à Nancy, n’a pas encore pu voir le jour en Turquie…
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