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La Croix, le 28/12/2017
par Jean-Christophe Ploquin (*)
« L’opinion publique turque désire toujours l’adhésion à l’Union européenne »
Mercredi 20 décembre 2017, dans un grand hôtel du 16° arrondissement
Faire front, serrer les dents, garder le contact… les diplomates turcs en mission en Europe affrontent de violents vents contraires. Leur pays est critiqué par de nombreuses capitales occidentales et vilipendé par les organisations de défense des droits de l’homme depuis qu’une vaste chasse aux sorcières a été lancée, suite à un coup d’État manqué le 15 juillet 2016.
Environ 55 000 personnes ont été arrêtées et 140 000 fonctionnaires et militaires ont été limogés ou suspendus de leurs fonctions. Dix-huit mois après la tentative de putsch, 2756 fonctionnaires ont encore été suspendus le 24 décembre 2017, dont 637 militaires et 105 universitaires mais aussi des agents des ministères de l’intérieur et des affaires étrangères. Les médias sont eux aussi gravement touchés par la reprise en main. Les autorités affirment vouloir démanteler des réseaux inféodés au mouvement de Fethullah Gülen, une figure de l’islam politique turc avec lequel le président Recep Tayyip Erdogan, issu d’une branche rivale, est aujourd’hui à couteaux tirés.
Président autoritaire cherchant à assoir son pouvoir dans la longue durée, ce dernier fait par ailleurs preuve de défiance envers les pays occidentaux. La Turquie est en froid avec les États-Unis, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, l’Union européenne, l’Otan, alors que l’essentiel de son commerce se fait avec l’Europe et que son système de sécurité reste intégré à l’Alliance atlantique. Profitant d’une décennie de forte croissance économique et d’élections favorables, Recep Tayyip Erdogan tente d’imposer son pays comme une puissance musulmane affranchie des Occidentaux et résolument tournée vers l’Asie et l’Afrique. Ce pivot l’a notamment conduit à nouer une alliance délicate avec la Russie de Vladimir Poutine, sur fond de guerre en Syrie.
C’est dans ce grand chambardement que la diplomatie turque tente vaille que vaille de garder le contact avec les sociétés civiles européennes. Les 20 et 21 décembre, le ministère turc des Affaires européennes a organisé plusieurs rencontres avec des journalistes, des universitaires, des hommes d’affaires, pour des conversations informelles dans les salons de l’hôtel Shangri La à Paris. Objectif : échanger franchement sur les perceptions réciproques, faire ressortir les incompréhensions, trouver un langage commun malgré les animosités officiellement exprimées. De telles tables rondes s’étaient auparavant déroulées à Madrid, Londres, Berlin et Bruxelles.
A Paris, le ministre turc des affaires européennes, Omer Celik, était initialement annoncé. Mais c’est finalement Selim Yenel, secrétaire d’État pour les Affaires européennes, qui est venu. Ce diplomate de carrière fut pendant cinq ans (fin 2011-début 2017) l’ambassadeur de la Turquie auprès de l’Union européenne. Mercredi 20 décembre, j’ai pu rapidement participer à un échange avec une trentaine de journalistes français et surtout turcs, autour de lui. Je résume ici son propos liminaire.
« Nous essayons de faire repartir les relations UE-Turquie vers le haut »
« Les relations entre la Turquie et l’Union européenne sont anciennes », commence Selim Yenel. « Il y a eu des hauts et des bas. Aujourd’hui, elles ne sont pas très bonnes et nous essayons de les faire repartir vers le haut, mais nous n’y arrivons pas toujours ».
« Négociation sur l’adhésion : la machine s’est arrêtée »
« Il y a trois sujets essentiels dans la relation entre la Turquie et l’UE. D’abord les négociations en vue de l’adhésion. Or la machine s’est arrêtée. Aucun nouveau chapitre de négociations n’a été ouvert depuis plus d’un an. Des obstacles sont notamment posés par le gouvernement chypriote grec. Tant que la question chypriote ne sera pas résolue, nous serons au point mort ».
« L’accord sur l’union douanière est aujourd’hui dépassé »
« Le deuxième sujet est l’union douanière, en vigueur depuis plus de vingt ans », poursuit Selim Yener. « Or cet accord est aujourd’hui dépassé, il comporte des manques, des défauts du fait de l’évolution des échanges. Nous pensions en 1995 qu’il ne serait en vigueur que quelques années, avant une adhésion pleine et entière à l’UE. Aujourd’hui, il est en retrait par rapport à de nombreux accords de libre-échange signés par l’Union avec des pays tiers. On voudrait y inclure le secteur de l’agriculture, les services, les appels d’offres publics… Nous avons à ce sujet de bonnes négociations avec la Commission européenne mais cela bloque dans certains États membres, notamment l’Allemagne. Il s’agit d’obstacles politiques ».
« Il reste cinq critères à remplir pour un accord sur les visas »
« Enfin, il y a le régime des visas. Les Turcs ont besoin d’un visa pour entrer dans l’espace Schengen et nous souhaitons obtenir la libéralisation de ce régime. En 2015, lors de la crise migratoire vers l’Europe, on nous a dit que l’accord sur les visas se ferait en échange d’un accord de réadmission des migrants sur notre territoire. On nous a indiqués 72 critères à remplir. Aujourd’hui, 67 sont atteints. Il en reste cinq, qui nécessitent notamment des changements dans nos lois antiterroristes ou sur la protection des données. J’espère qu’il y a une volonté politique pour un tel accord avec l’UE ».
« Le problème, c’est le manque de confiance »
« Les relations Turquie-Union européenne, c’est aussi la poursuite d’un dialogue sur des enjeux politiques, économiques, énergétiques, au niveau des ministres et des commissaires. Mais le problème, c’est le manque de confiance ».
« En 2015-2016, trois sommets UE-Turquie en cinq mois »
« Jusqu’en 2015, la situation n’était pas brillante mais les relations se maintenaient », reprend le diplomate. « Et lors de la grande crise migratoire de l’été 2015, l’UE s’est brusquement souvenue de la Turquie ! Il y a eu trois sommets en cinq mois ! On parlait du contrôle des frontières mais aussi de l’aide aux réfugiés et du régime des visas, dans une ambiance favorable. En mars 2016, l’accord migratoire a été signé et nous nous attendions à un accord sur la libéralisation des visas en juin 2016 ».
« Lors du coup d’État, l’UE n’a pas fait preuve de solidarité »
« C’est alors que le coup d’État du 15 juillet 2016 est survenu, changeant la perspective. Le manque de confiance s’est brusquement renforcé. L’Union européenne a condamné le coup d’État mais n’a pas faire preuve de solidarité envers les autorités turques. Et elle a ensuite trouvé notre réaction disproportionnée. En protestation, le parlement européen a voté en novembre 2016 une résolution visant à geler le processus d’adhésion. Puis il y a eu des élections en Turquie et dans certains pays européens durant lesquelles la rhétorique s’est enflammée ».
« Que font les Européens pour maintenir le contact? »
« Aujourd’hui, nous essayons de remettre un peu d’ordre », précise Selim Yenel. « En fait, on ne se voit pas assez, on ne se parle pas assez. Je me souviens au début des années 2000, la Turquie était fréquemment invitée aux sommets de l’Union avec les pays d’Europe centrale et orientale candidats à l’adhésion. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas. On dit que la Turquie s’éloigne de l’Europe mais que font les Européens pour maintenir le contact? »
« Juncker et Erdogan ne se sont pas parlés depuis sept mois »
« La dernière rencontre du président Erdogan avec le président de la Commission Jean-Claude Juncker et le président du conseil européen Donald Tusk remonte au 25 mai 2017, en marge d’un sommet de l’Otan à Bruxelles. Depuis, il n’y a plus eu aucun entretien, même pas au téléphone. La communication ne se fait plus que par voie de presse, ce qui entretient les mauvaises perceptions et suscite de mauvaises réponses. Nous voulons un dialogue direct et sincère. C’est possible : Recep Tayyip Erdogan parle très régulièrement avec Emmanuel Macron pour des conversations bilatérales ».
« Ce qui est important c’est la suprématie du droit »
« Bien sûr, l’UE est très critique au sujet des universitaires, journalistes, magistrats turcs emprisonnés. Il y a des centaines de milliers de procédures en cours. Beaucoup d’entre eux appartiennent au mouvement guleniste. Ce qui est important c’est la suprématie du droit. Si l’état d’urgence perdure, c’est que le danger perdure. Mais il faut respecter l’État de droit. Nous avons besoin de temps, de patience et de compréhension ».
« Il ne faut pas briser le rêve d’adhésion »
« L’Union européenne et la Turquie ont besoin l’une de l’autre », conclut Selim Yenel. « L’opinion publique turque désire toujours l’adhésion à l’UE. Ce rêve est très important. Il ne faut pas le briser. Même si ce n’est qu’une illusion, il faut la faire vivre. Et si cela arrive, dans beaucoup de temps, ce sera tant mieux pour tout le monde ».
(*) Jean-Christophe Ploquin,
né en 1962, est rédacteur en chef à La Croix. Il a dirigé pendant neuf ans le service international de ce quotidien,
après avoir couvert le Moyen Orient et l’Europe.
Il est membre de l’Association de la presse diplomatique française et de l’association Europresse.
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