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Le Monde, le 26/03/2106
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Can Dündar (à gauche), rédacteur en chef du quotidien turc d’opposition « Cumhuriyet », et Erdem Gül (à droite), correspondant à Ankara, le 25 mars, à Istanbul.
La première audience du procès de Can Dündar, le rédacteur en chef du quotidien turc d’opposition Cumhuriyet, et d’Erdem Gül, son correspondant à Ankara, venait à peine de commencer en présence de nombreux journalistes, observateurs et diplomates, vendredi 25 mars au tribunal Caglayan à Istanbul, que la Cour a décidé de poursuivre ses débats à huis clos, « sécurité nationale » oblige.
La demande émanait du président Recep Tayyip Erdogan et des services secrets (MIT) qui se sont portés parties civiles au procès, devenu celui de la liberté d’expression en Turquie. Can Dündar avait promis de faire de son procès celui « des crimes de l’Etat » mais, à cause du huis clos, il ne le pourra pas. La nomination d’un nouveau procureur chargé du dossier, Evliya Çaliskan, spécialisé dans les affaires de terrorisme, n’augure rien de bon.
« Quelque chose à cacher »
La petite salle pleine à craquer s’est émue de la confidentialité des débats, des députés de l’opposition ont refusé de quitter les lieux, le procès a été ajourné au 1er avril. « Juger des journalistes comme ça à huis clos, c’est une preuve supplémentaire que le pouvoir turc, le président Erdogan ont quelque chose à cacher », a déclaré le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, présent à l’audience.
Accusés d’espionnage, de divulgation de secrets d’Etat, de tentative de coup d’Etat et d’assistance à une organisation terroriste, Can Dündar et Erdem Gül risquent la perpétuité pour avoir diffusé des informations sur des livraisons d’armes par les services secrets aux rebelles salafistes syriens.
 » Si la Turquie était un Etat de droit, nous devrions être acquittés. La Cour constitutionnelle a bien stipulé que notre travail s’inscrivait dans le cadre du journalisme. Sa décision est historique, elle concerne toute la profession, mais le président a déclaré qu’il ne la respectait pas, du jamais-vu dans l’histoire du pays « , expliquait Can Dündar en recevant Le Monde à la rédaction de Cumhuriyet, au cÅ“ur du quartier populaire de Sisli, trois jours avant l’audience.
Depuis son bureau baigné de lumière, on aperçoit le cimetière arménien de Sisli et le palais de justice, » deux endroits familiers à la profession « . D’après lui, il faut comprendre qu’en Turquie, les poursuites judiciaires sont  » l’équivalent d’une maladie professionnelle  » :  » Chaque fois qu’une information les dérange, les autorités ouvrent une procédure judiciaire.  »
Avocats en garde à vue
Il n’y a pas que les poursuites. Chaque matin, en arrivant à la rédaction, les journalistes passent devant un mur où sont accrochés les portraits de leurs collègues assassinés : » Quatre, rien qu’à Cumhuriyet.  » Can Dündar s’estime chanceux  » d’être en vie « .Regard espiègle derrière des petites lunettes d’intellectuel, Can – son prénom en turc signifie  » vie  » – est un battant. Pendant les quatre-vingt-douze jours passés en détention provisoire derrière les barreaux de la prison de Silivri à Istanbul, lui et Erdem Gül ont rédigé un brûlot sur l’homme fort de Turquie. Le livre est sorti le jour de l’audience. Il aborde le sujet tabou de la corruption au sein de l’élite. En 2014, Can Dündar en avait fait un documentaire, Le jour le plus long d’Erdogan.  » C’est très certainement ce qui me vaut aujourd’hui d’être dans la ligne de mire des autorités « , concède-t-il.
Can Dündar et Erdem Gül ont été remis en liberté le 26 février sur décision de la Cour constitutionnelle. Cela avait mis en fureur le chef de l’Etat, qui avait déclaré à son propos :  » Je n’ai pas de respect pour elle.  » En cas de  » récidive « , la Cour, la dernière institution à échapper au contrôle présidentiel, pourrait être dissoute.
Sa famille est le point d’ancrage numéro un du rédacteur en chef de Cumhuriyet. Il arrive au procès avec sa femme Dilek, sa plus fidèle alliée, qui s’est battue bec et ongles pour défendre la cause de son mari pendant qu’il était derrière les barreaux. Son fils Ege, 20 ans, qui suit les vicissitudes de son père depuis Londres, où il effectue ses études,  » comprend parfaitement ce qui est en train de se passer. Je lui raconte la Turquie depuis qu’il est tout petit « .
La consule de France Muriel Domenach ainsi que Martin Erdmann, l’ambassadeur d’Allemagne à Ankara, l’ont toujours soutenu. Ils étaient présents à l’audience vendredi. Can Dündar s’avoue néanmoins  » déçu  » par la récente signature de l’accord entre la Turquie et l’Union européenne sur les migrants :  » Les Européens se fourvoient. En voulant remédier à la crise des réfugiés, ils risquent de susciter une nouvelle arrivée de réfugiés politiques. Un de ces jours, Turcs et Kurdes pourraient frapper à la porte de l’UE pour demander l’asile.  »
Dans la » nouvelle Turquie  » de M. Erdogan, la liberté de parole n’a pas sa place. Trente-deux journalistes sont en prison, des centaines d’intellectuels, de blogueurs, de militants des droits de l’homme sont sous le coup de poursuites.
Fin mars, trois universitaires ont été incarcérés pour avoir signé une pétition en faveur de la paix dans les régions kurdes du sud-est. Neuf avocats ont vu leurs domiciles perquisitionnés. Gardés à vue puis libérés, ils sont accusés de soutien au terrorisme pour avoir défendu des militants kurdes. Les médias d’opposition sont éliminés les uns après les autres, leurs locaux sont investis par la police, leurs journalistes sont malmenés, comme ce fut le cas pour les chaînes de télévision Bugün et Kanaltürk, le 28 octobre 2015, puis pour le quotidien Zaman, le 5 mars.
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