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Challenges, le 11/04/2025
Ce 8 avril, quelques milliers d’étudiants sont à nouveau descendus dans les rues en Turquie, dans la continuité de la mobilisation contre le régime de Recep Tayyip Erdogan depuis le 19 mars. Une mobilisation qui passe aussi par des boycotts massifs des grandes enseignes de l’économie proches du pouvoir.
Julie Ducos
Ce 8 avril, des milliers d’étudiants sont à nouveau descendus dans les rues à Istanbul et Ankara. Depuis le 19 mars et l’arrestation d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et principal rival du président turc Recep Tayyip Erdogan, une partie des artères des villes turques est ainsi occupée par des mobilisations. Selon la presse locale, le contraste est saisissant avec les rues commerçantes, elles, désertées, à l’image de la rue de Bagdad, équivalent turc des Champs-Elysées, localisée dans la partie asiatique d’Istanbul. Car la jeunesse boycotte les grandes enseignes économiques du pays, des supermarchés discount aux paquets de gâteaux peu coûteux. Et ce afin de protester contre les dérives autoritaires de l’AKP – le parti au pouvoir depuis 2002 – et la situation économique insoutenable, dont elle le tient pour responsable.
Les premières cibles sont les marques détenues par les patrons accusés d’être proches du pouvoir. Leurs empires s’étendent des médias qui ont censuré les images des mobilisations aux entreprises d’infrastructures turques, en passant par les marques de consommation quotidienne. Le CHP – principal parti d’opposition, dont Ekrem Imamoglu est issu, qui a massivement relayé l’appel de la jeunesse – a actualisé ce 10 avril la liste des entreprises qu’il appelle à boycotter. Parmi cette quarantaine de noms, on compte EspressoLab, qui détient de nombreux cafés à Istanbul. Depuis la désertion de ceux-ci par la jeunesse mobilisée, des proches d’Erdogan, comme son ami personnel et ex-star de football Mesut Özil, s’y sont photographiés, pour afficher leur soutien à la marque.
Une contestation déplacée sur le terrain économique
Ces entreprises et leurs propriétaires sont accusés d’accaparer les richesses du pays. Ces dernières années, « tandis que les 20 % les plus riches voient leurs revenus augmenter, les 80 % autres voient les leurs diminuer. Le revenu de la grande majorité des salariés se situe autour du salaire minimum, d’environ 500 euros net par mois en 2025 », appuie Deniz Ünal, économiste au CEPII, le centre d’études prospectives et d’informations internationales, et spécialiste de la Turquie. De manière générale, l’appel au boycott vise à déplacer la contestation sur le terrain économique en refusant tout profit aux proches du régime. « La jeunesse utilise le terme de yandaş, qui veut dire « collabo » pour les désigner », explique Deniz Ünal.
Les grandes enseignes proches du pouvoir sont dans le viseur. « Les jeunes appellent à faire leurs courses dans les petites épiceries de quartiers, plutôt que dans les supermarchés », raconte Deniz Ünal. La grève à la consommation va plus loin. Elle s’oriente aussi vers les produits où les taxes, notamment l’équivalent turc de la TVA, sont les plus importantes (alcool, essence…).
Car la population turque, très endettée, subit les effets d’une inflation considérable depuis plusieurs années. Elle s’est élevée à 44,4 % sur l’ensemble de l’année 2024 selon les chiffres du TÜIK, l’institut statistique de Turquie, et il lui est arrivé de dépasser les 100 % au cours des dernières années. « L’inflation pourrait même être plus élevée en réalité car nous ne sommes pas assurés de la fiabilité des chiffres de l’agence gouvernementale de statistique », observe Deniz Ünal.
« La jeunesse est obligée de trouver des manières contournées de manifester »
L’obstination de la jeunesse se manifeste à travers un exemple marquant : des courriers ont été adressés aux artistes censés se produire à Istanbul, les pressant d’annuler leurs concerts. En cause ? Abdülkadir Özkan, le PDG de l’entreprise organisatrice de concerts, DBL Entertainment, est connu pour être un proche d’Erdogan. Depuis des années, il ne payerait pas d’impôts sur le chiffre d’affaires de son entreprise, selon le quotidien turc Cumhuriyet. Après que le groupe britannique Muse a annulé sa venue du 11 juin, Abdülkadir Özkan a dû plier : il a supprimé ses messages injurieux envers l’opposition.
« La jeunesse est obligée de trouver des manières contournées de manifester, car elle craint la répression », analyse Deniz Ünal. Et pour cause. Depuis le début des mobilisations, le pouvoir a déjà arrêté au moins 2 000 personnes, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur turc. Özgür Özel, à la tête du CHP et porte-voix de la contestation populaire, encourage la la jeunesse en l’appelant à utiliser son « pouvoir d’achat comme une force ».
« A cette résistance passive, le pouvoir réagit de manière épidermique », note Deniz Ünal. Erdogan a en effet accusé l’opposition de vouloir « couler l’économie ». Les manifestations réussissent-elles à déstabiliser le pouvoir en place ? Si des signes de fragilisation de l’économie turque sont apparus lors des premiers jours des mobilisations, ceux-ci se sont pour le moment estompés. En tout cas, la dernière mobilisation de grande ampleur, le « mouvement de Gezi », en 2013, avait, elle, profondément ébranlé le pouvoir de l’AKP.
Le mouvement de Gezi, en 2013
Initiées par des revendications écologistes contre des projets d’urbanisation, ces manifestations se sont rapidement transformées en une lutte contre l’autoritarisme du pouvoir, avec une forte implication de la jeunesse. Elles avaient été durement réprimées.
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