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Le Monde, le 18/08/2015
Marie Jégo
22 : Nombre de centrales à charbon en Turquie
Le gouvernement turc compte augmenter la production d’électricité à partir de charbon grâce à la construction de 60 à 80 nouvelles -centrales. Ce plan s’inscrit dans un projet de réduction de la dépendance au gaz russe. Voici des années qu’Ankara tente, en vain, d’obtenir de Gazprom une réduction sur le prix du gaz fourni.
Les habitants redoutent la pollution et l’absence de retombées économiques des 80 centrales voulues par l’Etat
Haut perché dans la verdure, la mer Noire à ses pieds, le petit village de Tarlaagzi, 596 habitants, voit son avenir dans le tourisme, la pêche, la vente de fruits et légumes.  » Tout, sauf le charbon « , résument les villageois. Leur crainte est forte de se réveiller un beau matin avec, sous leurs fenêtres, la vue des volutes de fumée s’échappant des deux centrales thermiques à charbon que le gouvernement turc prévoit de construire entre Tarlaagzi et Gömü, le hameau voisin.
 » Si c’est comme ça, on partira. Nous ne voulons pas de ces centrales « , résume Hatice Erfidan, qui prend le frais sur le pas de sa porte, en chalvar (pantalon bouffant) et longue tunique, la tête recouverte du foulard traditionnel des paysannes. D’après elle, l’énergie solaire  » pourrait aussi bien faire l’affaire « . D’ailleurs, du temps où elle vivait à Sarrebruck, en Allemagne, elle a constaté la présence de nombreux panneaux solaires.  » Si c’est possible là -bas, pourquoi pas ici ?  »
Soucieux de redonner au pays les taux de croissance  » chinois  » qu’il connaissait il y a quelques années, le gouvernement a concocté un vaste plan de diversification de l’énergie. La Turquie est gourmande en électricité. Sa consommation a pratiquement doublé entre 2000 et 2013. Pour réaliser l’objectif du  » grand bond  » économique voulu par le premier ministre, Ahmet Davutoglu, il faut impérativement réduire la dépendance énergétique du pays.
Afin d’augmenter la capacité de production électrique, de 69,5 gigawatts (GW) en 2014 à 121 GW en 2023, le ministère de l’énergie a mis au point un vaste projet de construction de 80 centrales thermiques à charbon. Jusque-là , l’électricité était surtout produite grâce au gaz naturel (43 %), le charbon ne représentant que 27 % du mix énergétique. D’ici à 2030, la part de ce minerai, le plus polluant des combustibles fossiles, devrait tripler.
Energie du XIXe siècle
En tournant le dos aux énergies renouvelables au bénéfice d’une énergie du XIXe siècle, la Turquie va augmenter ses émissions de gaz à effet de serre. La question ne sera pas abordée à Antalya, en novembre, lors du sommet du G20, que la Turquie préside pour la première fois de son histoire. Sera-t-elle discutée à la conférence de l’ONU sur le climat qui se tiendra en décembre à Paris ? Dans un rapport publié en mai, le groupe de réflexion EDAM, basé à Istanbul, invite Ankara à  » poursuivre une politique énergétique solaire plus ambitieuse « .
Non loin de la plage et du port de pêche de Tarlaagzi, la mine, elle, attend son heure. En 2012, sa propriétaire, la compagnie privée Hattat Holding, a signé un accord avec China Power Investment Corporation (CPIZ) pour la construction de trois centrales à charbon d’une capacité de 660 mégawatts chacune et pour l’exploitation de trois puits par la compagnie chinoise Datong. Pour le moment, les puits tournent au ralenti. Une fois les centrales construites, l’activité devrait redoubler, avec la promesse du plein-emploi pour les habitants du lieu. Du moins, c’est ce que les villageois espéraient.
Il n’en est rien.  » La compagnie exploitante emploie des Chinois « , explique Erdogan Atmis, professeur à l’université de Bartin, le chef-lieu de la région. Ce militant écologiste, fondateur de la Plate-forme de Bartin, une association régionale opposée au projet des centrales thermiques, dit que 40 habitants de Tarlaagzi seulement ont trouvé du travail à la mine. Pour le reste, Datong a recruté des mineurs chinois  » rémunérés 100 dollars par mois, bien au-dessous du salaire minimum turc, qui est de 400 dollars « , souligne le rapport de Greenpeace  » Black Clouds Looming « , publié en octobre 2013, qui détaille comment le charbon affecte les économies locales autour de la mer Noire.
Le charbon extrait de ces mines, un lignite de piètre qualité, ne suffira pas à alimenter les centrales : il faudra en importer de Russie, d’Ukraine ou d’ailleurs. A deux pas de la jolie plage de sable noir de Gömü, un port commercial verra le jour. Mehmet Bildircin, le maire, dit en avoir perdu le sommeil :  » Ce projet nous consterne. Si les centrales sont construites, nous partirons.  »
A quelques kilomètres de là , la même inquiétude. Amasra, vieille cité antique mentionnée par Homère dansl’Iliade, attend avec appréhension la construction d’une autre centrale à charbon dans ses environs. Surnommée  » la perle de la mer Noire « , la ville, prisée des Ankariotes pour son petit port de pêche et sa muraille romaine, a réussi à éviter les inconvénients du tourisme de masse. La voici -désormais menacée de pollution et de déforestation.
Des 17 centrales à charbon prévues le long de la mer Noire, aucune n’a encore été construite, les études d’impact sur l’environnement n’ont pas été réalisées. En revanche, les préparatifs vont bon train pour l’aménagement de la ligne électrique à haute tension. A 10 kilomètres d’Amasra, près du village de Sarayliköy, une large bande de forêt a été rasée, les bases des premiers pylônes ont été posées. Selon le projet du ministère de l’énergie, 70 000 arbres seront coupés pour faire place à la -ligne électrique Zonguldak-Karabük-Ankara.
Le long de cette ligne, les écologistes locaux tentent de se mobiliser. Trois centrales à charbon en activité depuis la fin des années 1990 dans la vallée de Catalagzi servent de repoussoir. Leurs cendres sont enfouies dans un gigantesque plan d’eau artificiel situé derrière le village.  » La fumée des centrales et les cendres sont un vrai problème pour la santé. L’eau polluée s’infiltre partout « , assure Berran Aydan, membre de Tema, une fondation pour la protection du milieu naturel. Pompée dans la mer, l’eau de refroidissement des centrales y est ensuite rejetée.
Le projet des nouvelles centrales à charbon a réveillé les consciences. Propriétaire d’un salon de beauté à Zonguldak, la grande ville minière des bords de la mer Noire, à 330 kilomètres d’Istanbul, Berran, la quarantaine, se voue désormais corps et âme à la défense de l’environnement. Bâtir de nouvelles centrales à charbon est pour elle une aberration,  » vu le potentiel en énergies renouvelables que nous avons « .
Saniye Cicibasoglu milite elle aussi au sein de Tema. Après avoir travaillé toute sa vie pour TTK, l’entreprise d’Etat de Turquie pour le charbon, elle n’a de cesse de dénoncer les effets du  » diamant noir « , comme on dit à -Zonguldak. A force de voir  » les accidents du travail dans les mines, les taux de cancer élevés, les maladies respiratoires fréquentes parmi la population « , cette jeune retraitée, la cinquantaine, cheveux gris coupés court, voudrait bien voir sa région renoncer à  » sa culture du charbon « .
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