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Science & vie, le 18/12/2025
Découverte exceptionnelle à Metropolis, dans l’ouest de la Turquie : la tête monumentale d’une statue féminine en marbre, datant de l’époque hellénistique, pourrait représenter Hestia, déesse discrète, mais centrale de la Grèce antique. Une trouvaille qui révèle autant les savoir-faire artistiques que la portée symbolique de cette cité millénaire.
En Turquie occidentale, la ville antique de Metropolis, explorée depuis 1989, révèle progressivement son passé hellénistique. Située à Torbalı, près d’Izmir, cette cité connue pour ses édifices publics et ses influences grecques et anatoliennes, fait aujourd’hui l’objet d’une attention renouvelée grâce à une découverte majeure : une tête monumentale en marbre, exhumée dans un bâtiment commercial. L’analyse formelle et technique suggère qu’il pourrait s’agir d’une représentation d’Hestia, déesse grecque du foyer et garante de l’unité civique.
Le chantier est conduit par le professeur Serdar Aybek (Université Dokuz Eylül) dans le cadre du programme « Heritage for the Future » du ministère turc de la Culture et du Tourisme, avec le soutien de la Fondation Sabancı. Les premiers résultats de l’étude ont été relayés par l’agence Anadolu, soulignant l’importance historique, religieuse et artistique de cette sculpture.
Une découverte inattendue dans un édifice commercial
La tête monumentale récemment mise au jour à Metropolis ne provient pas d’un temple ni d’un sanctuaire. Il vient d’un bâtiment identifié comme une structure commerciale. Ce contexte surprenant questionne la séparation que l’on établit souvent entre espace économique et sphère religieuse dans les cités antiques. Dans le cas de Metropolis, la proximité entre activité marchande et représentation divine révèle une organisation urbaine plus imbriquée que prévu. Le sacré pouvait s’exprimer dans des lieux a priori profanes.
Le bâtiment, fouillé dans le cadre du programme « Heritage for the Future » du ministère turc de la Culture et du Tourisme, n’a livré que peu de mobilier associé à des pratiques cultuelles. Pourtant, la présence d’un artefact aussi sophistiqué suggère une fonction élargie du lieu. D’après le professeur Serdar Aybek, directeur des fouilles et enseignant à l’université Dokuz Eylül, il pourrait s’agir d’un espace polyvalent. Un espace combinant fonctions économiques, civiques et symboliques. Un peu à l’image des agoras hellénistiques qui faisaient coexister activités commerciales et monuments honorifiques.
L’environnement immédiat de la découverte montre également une stratigraphie dense, témoin d’une occupation continue et complexe. La tête, enfouie à environ 1,5 mètre sous la surface actuelle, était partiellement protégée par des effondrements architecturaux. Cela explique son bon état de conservation. Cette protection accidentelle a évité les dégradations habituelles liées aux récupérations de pierre ou aux destructions tardives.
L’absence d’inscription ou d’attributs iconographiques explicites à proximité limite les certitudes sur l’identité de la figure représentée. Mais son emplacement hors du cœur religieux interroge déjà les archéologues sur les dynamiques de représentation divine dans l’espace urbain.
Un savoir-faire sculptural hellénistique de très haut niveau
La tête découverte à Metropolis se distingue par la qualité exceptionnelle de sa réalisation. Elle illustre les techniques de la sculpture hellénistique avancée. Elles mêlent précision artisanale, complexité structurelle et souci du réalisme. L’analyse visuelle menée par les archéologues, renforcée par le travail de la restauratrice Didem Taner, a révélé plusieurs éléments techniques majeurs.
D’abord, la sculpture a été taillée dans deux blocs de marbre distincts, assemblés avec des agrafes métalliques. Cette méthode permettait de créer des statues de grande taille tout en maîtrisant les tensions internes de la pierre. Ce procédé, caractéristique de la fin de l’époque hellénistique, était fréquent dans les ateliers de Pergame ou de Rhodes, centres réputés pour leur statuaire monumentale. La jonction, presque invisible, témoigne d’une expertise avancée en sculpture architecturale.
La chevelure, composée de mèches dynamiques et profondément incisées, évoque un style très élaboré. Il visait à produire des effets d’ombre et de volume accentués. Le modelé du visage, équilibré et expressif, se démarque par sa finesse anatomique. Mais le détail le plus révélateur reste la préparation des yeux. Les pupilles ont été creusées avec précision, selon une technique attestée dans les ateliers de Délos ou d’Athènes, pour accueillir des incrustations de verre ou de pierres colorées. Ce système, conçu pour renforcer la vivacité du regard, était réservé aux sculptures de prestige.
Le diamètre de la tête, d’environ 40 centimètres, indique une statue totale d’au moins deux mètres de haut. Ce format monumental suggère un usage public ou cérémoniel, excluant l’hypothèse d’un usage domestique ou privé. Il confirme aussi que Metropolis possédait un réseau d’artisans capables de rivaliser avec les grandes écoles du monde égéen.
La piste Hestia et l’unification civique par l’image
L’hypothèse la plus sérieusement envisagée par l’équipe de fouille associe cette tête à Hestia, déesse du foyer et garante de l’unité de la cité. Cette identification repose sur des critères stylistiques. Mais surtout sur une correspondance morphologique avec un torse découvert antérieurement dans le Bouleuterion, le bâtiment du conseil municipal. Le professeur Aybek précise que les deux fragments se montrent compatibles en dimensions et en style. Cela ouvre la voie à une hypothèse de restitution d’une statue complète.
Contrairement à d’autres figures divines, Hestia se voit rarement représentée dans des scènes narratives. Elle n’apparaît que rarement dans les mythes, mais son rôle symbolique reste fondamental. Elle incarne la continuité du corps civique, représentée par le feu éternel allumé dans les institutions publiques. À Metropolis, cité au carrefour des traditions grecques et anatoliennes, cette symbolique prend une force particulière.
L’emplacement initial présumé de la statue dans le Bouleuterion demeure cohérent avec ce rôle. Hestia y aurait veillé symboliquement sur les délibérations politiques, rappelant que toute décision devait préserver la cohésion sociale. Cette fonction dépasse le cadre religieux pour s’ancrer dans le politique. La déesse devient garante d’un ordre institutionnel.
Un modèle 3D du visage, réalisé par le restaurateur Taner Özgür, a permis de simuler l’aspect originel de la tête avec ses yeux incrustés. L’effet se veut saisissant. Le regard fixe et lumineux redonne à la statue toute sa dimension rituelle. Si l’attribution à Hestia se confirme, cela en ferait l’une des rares représentations complètes de cette divinité en Anatolie. Et une contribution majeure à l’étude des cultes civiques hellénistiques.
Une nouvelle lecture du paysage artistique de Metropolis
Metropolis, longtemps marginalisée par rapport à d’autres centres comme Éphèse ou Pergame, s’impose progressivement comme un pôle artistique à part entière. La découverte de cette tête monumentale remet en question l’idée selon laquelle les villes secondaires d’Asie Mineure se contentaient d’importer des modèles sculptés. Elle suggère au contraire une production locale dynamique, intégrée aux réseaux stylistiques et techniques de la mer Égée.
Les analyses morphologiques, mais aussi les comparaisons avec d’autres sites anatoliens, montrent que la tête n’est pas une copie servile d’un modèle grec. Elle présente des adaptations spécifiques, notamment dans la texture du marbre local, dans les proportions légèrement élargies du visage, et dans la facture des cheveux, plus linéaire que sur les statues athéniennes. Ces particularités permettent de proposer l’existence d’un atelier propre à Metropolis ou, au minimum, d’un savoir-faire régional hybride.
La place occupée par cette sculpture dans le tissu urbain offre aussi des indices sur le rôle de l’art dans la vie publique. À travers l’iconographie de Hestia, Metropolis affirmait une identité collective fondée sur l’ordre et la permanence. Cette mise en scène visuelle du pouvoir civique par l’image divine n’était pas seulement symbolique. Elle constituait un outil d’unification dans un contexte politique souvent instable, marqué par les rivalités successorales des royaumes hellénistiques.
Les chercheurs espèrent que cette découverte encouragera une relecture globale du répertoire sculptural de la région. Metropolis, jusqu’ici perçue comme un site secondaire, pourrait bien devenir un laboratoire archéologique essentiel pour comprendre comment les cités de l’Anatolie ont façonné leur image politique à travers l’art monumental.
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