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Le Monde, le 11/10/2018
Par Madjid Zerrouky et Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)
Ce critique du régime n’est jamais ressorti du consulat de son pays à Istanbul, le 2 octobre. Le même jour, quinze membres de l’appareil de sécurité saoudien ont fait un aller-retour dans la ville.
Plus d’une semaine après la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qui n’a pas donné signe de vie depuis qu’il a pénétré mardi 2 octobre dans le consulat de son pays à Istanbul, la thèse de son enlèvement, voire de son assassinat, sur ordre de Riyad, ne cesse de gagner en crédibilité.
L’enquête menée par la police turque, dont la presse locale et anglo-saxonne se sont faits l’écho ces derniers jours, a permis d’identifier les quinze membres de l’équipe, qui, selon Ankara, a débarqué de Riyad pour tendre un guet-apens à M. Khashoggi, un critique très en vue du prince héritier Mohammed Ben Salman, l’homme fort du royaume.
Parmi eux figurent des officiers des forces spéciales et de l’armée de l’air saoudiennes, des membres supposés de la sécurité rapprochée de Mohammed Ben Salman, et un médecin légiste chef de service du ministère de l’intérieur saoudien.
Les enregistrements de multiples caméras de vidéosurveillance, diffusés mercredi 10 octobre par la télévision turque, ont permis de retracer leurs mouvements dans la ville, durant la journée fatidique du 2 octobre, notamment leur passage au consulat d’Istanbul, où ils sont arrivés peu avant M. Khashoggi.
L’entourage du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a multiplié les confidences anonymes aux correspondants étrangers à Istanbul et Ankara, insiste sur le fait que le journaliste saoudien, contributeur du Washington Post depuis son départ en exil pour les Etats-Unis, a bel et bien été éliminé.
L’ordre viendrait du plus haut niveau
Le New York Times affirme même que de hauts responsables sécuritaires turcs ont acquis la conviction que l’ordre de se débarrasser physiquement de Jamal Khashoggi émane du plus haut niveau de la cour royale saoudienne.
A propos de cette opération, la presse turque a publié des allégations macabres, évoquant un possible démembrement du journaliste, qui aurait été effectué par le médecin légiste, au moyen d’une scie à os. « Il y a une vidéo du moment où il est tué », a déclaré sur un plateau télévisé Kemal Ozturk, un chroniqueur pro-gouvernemental, citant à l’appui de ses dires une source sécuritaire.
« Ça ressemble à Pulp Fiction », a confié une source officielle turque au New York Times, en référence au film de gangsters du cinéaste américain Quentin Tarantino, dans lequel deux tueurs doivent notamment se débarrasser d’un cadavre encombrant. Les autorités d’Ankara n’ont toujours pas expliqué cependant comment elles sont parvenues à cette conclusion tragique. Une vidéo montrant des sacs en train d’être transférés dans un véhicule garé devant le consulat, à laquelle des sources ont fait allusion, n’a jamais été publiée, fait remarquer le quotidien britannique The Guardian.
Signe de possibles hésitations, ou bien d’une volonté de ménager une porte de sortie au royaume saoudien, le quotidien Sabah, très proche du gouvernement, a évoqué, dans son édition de mardi, un scénario alternatif, où M. Khashoggi aurait été simplement enlevé, avec l’aide d’un service de renseignement étranger.
Des accusations « scandaleuses » pour Riyad
Riyad continue pour sa part de rejeter toutes ces accusations « scandaleuses » et s’accroche à sa version initiale, à savoir que M. Khashoggi a quitté le consulat d’Istanbul, peu après y avoir pénétré, mardi 2 octobre, pour remplir des formalités en vue d’un remariage.
C’est sa fiancée turque, inquiète de ne pas le voir sortir, qui avait donné l’alerte, mardi en fin d’après-midi. La peur avait augmenté lorsque la police turque avait confirmé, après examen des enregistrements des caméras vidéos disposées autour du consulat, que le dissident saoudien n’avait pas quitté le bâtiment.
La visite guidée de ce dernier, organisée cinq jours plus tard par le consul, à l’intention de l’agence Reuters, et au cours de laquelle aucune trace de l’éditorialiste n’a été découverte, n’a pas dissipé les soupçons. L’étrange déclaration du diplomate saoudien, affirmant à ses visiteurs que le circuit vidéo du consulat n’avait enregistré aucune image le jour de la venue de M. Khashoggi, a, au contraire, accentué les craintes.
Dans un message transmis mardi à des journalistes américains, l’ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, Khaled Ben Salman, frère cadet du prince héritier, a dit partager cette inquiétude. « Cela va sans dire que sa famille dans le royaume demeure profondément préoccupée, et nous aussi, écrit-il. Jamal compte de nombreux amis dans le royaume, j’en fais partie, et malgré nos divergences et son choix de vivre dans un soi-disant exil volontaire, nous sommes restés en contacts réguliers lorsqu’il était à Washington. »
Les insinuations de médias saoudiens
Les médias saoudiens multiplient les articles visant à discréditer les allégations turques. La chaîne Al Arabiya, comme d’autres organes pro-Riyad, a insinué que la promise de M. Khashoggi, qu’il devait épouser d’ici la fin du mois, a partie liée avec le Qatar, l’ennemi intime du royaume, placé sous embargo depuis plus d’un an.
Le quotidien saoudien Okaz est allé encore plus loin, en suggérant que M. Khashoggi aurait organisé sa disparition de toutes pièces, pour échapper à sa fiancée… Un écran de fumée, qui masque mal le silence assourdissant du palais royal sur les agissements, le 2 octobre, à Istanbul, de ses quinze officiers de sécurité.
Selon un système qui permet de suivre en temps réel l’évolution du trafic aérien dans le monde entier, les bornes radars ADS-B, consultées par Le Monde, l’équipe est arrivée sur les bords du Bosphore, le 2 octobre, en deux étapes. Un premier groupe de neuf personnes a atterri vers 3 heures du matin, à bord d’un jet de type Gulfstream, immatriculé HZ-SK2, loué à la compagnie privée Sky Prime Aviation Services.
Ces agents sont descendus à l’hôtel Mövenpick d’Istanbul et leur passage a été capté par les caméras de l’hôtel. Ils en sont ressortis entre 9 h 40 et 9 h 55 pour rejoindre le consulat saoudien à bord d’au moins une Mercedes noire. Dans l’esprit des enquêteurs turcs, ce timing leur a laissé le temps de se préparer à la venue de M. Khashoggi. Celui-ci s’est présenté à la représentation saoudienne à 13 h 14, conformément au rendez-vous qui lui avait été donné lors d’un premier passage, quelques jours plus tôt, le 28 septembre, selon sa compagne.
Le second groupe de six officiers arrive, selon nos informations, par un vol commercial charter, dans la nuit. Ils prennent une chambre à l’hôtel Wyndham, où leurs visages sont captés par la vidéosurveillance. En milieu d’après midi, un peu moins de deux heures après l’arrivée de M. Khashoggi à la représentation saoudienne, un convoi de plusieurs véhicules la quitte.
Un fourgon noir Mercedes, présent à l’entrée du consulat, est notamment filmé prenant la direction de la résidence du consul, plusieurs centaines de mètres plus loin, dans l’enceinte de laquelle il pénètre. La police turque suppute, sans avoir de preuves, que le disparu d’Istanbul se trouvait dans ce véhicule, mort ou vif. Ce jour précis, affirme le quotidien Sabah, le personnel de la résidence avait reçu un congé.
Les zones d’ombres de l’enquête
Que se passe-t-il alors, derrière les murs blancs du bâtiment ? Est-ce ici que le corps de Jamal Khashoggi a été découpé en plusieurs morceaux et répartis dans des boîtes, comme le soutiennent des sources turques ? C’est l’une des zones d’ombre de l’enquête.
Ce que l’on sait, c’est qu’un deuxième jet de la compagnie Sky Prime Aviation services, immatriculé HZ-SK1, atterrit à 17 h 15 à l’aéroport d’Istanbul, possiblement vide. Il redécolle 1 h 15 plus tard, avec peut-être une partie du commando, et rejoint Riyad via Le Caire. L’autre appareil de type Gulfstream s’envole lui à 22 h 45, avec probablement le reste de l’équipe, et rallie la capitale saoudienne le lendemain, après une escale à Dubaï.
Le puzzle de l’énigme Khashoggi n’est pas complet. Des pièces manquent pour incriminer définitivement le royaume saoudien. Mais, à l’heure actuelle, c’est vers lui que tous les soupçons se dirigent. « Le gouvernement saoudien semble avoir ménagé suffisamment d’ambiguïté, pour lui permettre de démentir tout assassinat de Jamal Khashoggi, et suffisamment de clarté, pour que les dissidents à travers le monde, comprennent le message », estime Kenneth Roth, le directeur de Human Rights Watch.
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