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Pour l’Éco, le 27/10/2023
Adrien Palluet
Ce dimanche 29 octobre, la Turquie fête le centenaire de la fondation de sa République par Mustafa Kemal « Atatürk » en 1923. Un siècle plus tard, la démocratisation à l’occidentale a laissé place à la dérive autoritaire d’un homme, Recep Tayyip Erdogan.
Le président turc, Recep Tayyipp Erdogan lors de l’ouverture de la session du parlement le 1er octobre 2023, à Ankara.
© Ak Party/ZUMA-REA/ZUMA-REA
Pour les Turcs, le 29 octobre 2023 est jour de fête nationale. Ils célèbrent la création de la République de Turquie en 1923 par Mustafa Kemal, un jeune officier nationaliste devenu héros de la Turquie actuelle.
« Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis la mort d’Atatürk, en 1938, ont inscrit leur action dans le sillage du « kémalisme » », selon l’historien français François Georgeon, spécialiste de l’Empire Ottoman. Son image est partout visible en Turquie. Il faut dire qu’Atatürk (père des Turcs) est à l’origine de la modernisation de la Turquie.
En 1923, l’Empire ottoman est depuis longtemps « l’homme malade de l’Europe ». Il a perdu une grande partie de son territoire après la première guerre mondiale (il était allié aux Allemands) et risque d’être entièrement dépecé par les États voisins, comme la Grèce qui tente de récupérer certains territoires du pays.
Mais le jeune leader nationaliste Mustapha Kemal mène la révolte et sort victorieux. Il signe à Lausanne en 1923 un traité qui légitime son pouvoir et fixe les frontières de l’actuelle Turquie. Le 29 octobre 1923, l’Assemblée nationale proclame la création de la République de Turquie et le nomme président.
Fini l’impérialisme du sultanat ottoman, Mustafa Kemal entame la démocratisation du pays sur le modèle des régimes occidentaux.
Ce processus consiste à mettre en pratique les principes démocratiques que sont l’égalité des citoyens devant la loi, la séparation des pouvoirs, la participation du peuple à la vie politique via des élections ou encore le respect des libertés fondamentales. En tant que processus, la démocratisation comporte deux « séquences » distinctes, la « transition » et la « consolidation ».
En 1923, c’est bien une transition qu’opère Mustafa Kemal à travers les six « flèches » du Kémalisme : nationalisme, populisme, réformisme, laïcité, républicanisme et étatisme. Il met rapidement en œuvre plusieurs principes démocratiques. Le système politique de la République instaure une séparation des pouvoirs.
Le droit de vote est rapidement élargi aux femmes, dès 1934 (11 ans avant la France), le Code civil assure l’égalité des citoyens devant la loi. Surtout, Mustafa Kemal insiste sur la laïcisation du pays, qui garantit la liberté religieuse de tous les citoyens, musulmans ou non.
Pourtant, la démocratisation de Mustafa Kemal reste imparfaite. Jusqu’en 1945, le Parti républicain du peuple (CHP) qu’il a fondé, reste le parti unique.
Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que « la Turquie se mue en démocratie parlementaire, en consentant au pluralisme politique et à l’organisation d’élections libres. Pourtant, la première alternance politique de la République, qui se déroule après la victoire spectaculaire du parti démocrate d’Adnan Menderes en 1950 et se solde par le coup d’État du 27 mai 1960, révèle la fragilité de cette mutation » écrit Jean Marcou, spécialiste de la Turquie.
Le pays connaîtra trois coups d’État militaires en 1960, 1971 et en 1980, symboles de cette fragilité. Avant que la Constitution de 1982 ne reprenne les ambitions de Mustafa Kemal. Cette difficulté dans la démocratisation met en lumière une tendance culturelle, l’autoritarisme.
L’autoritarisme se définit comme une pratique du pouvoir forte, accaparée par un groupe restreint qui limite l’accès aux libertés et contrôle l’information et réprime les formes de contestation. Si la dictature est l’expression la plus aboutie de l’autoritarisme, ce dernier peut être présent dans diverses configurations politiques.
Depuis sa fondation, la République de Turquie est marquée par un certain autoritarisme. Le projet kémaliste donne la part belle à un État central fort, sans diversité politique, imposant une occidentalisation forcée. Par exemple, le port du foulard islamique et du fez – couvre-chef masculin populaire dans l’Empire ottoman – est interdit par Mustafa Kemal.
Après la Seconde Guerre mondiale, malgré l’instauration d’une pluralité politique, les pouvoirs successifs reprendront les codes d’une République autoritaire. Cet autoritarisme croissant servira d’argument aux militaires lors de leurs coups d’États successifs, censés protéger l’héritage kémaliste.
Le président turc actuel, Recep Tayyip Erdogan, et son parti l’AKP, est aussi accusé de dérive autoritaire.
Il a d’abord exercé un pouvoir respectueux de la démocratie en tant que Premier ministre entre 2002 et 2014. Mais une fois président de la République, il a durci son régime : répression de la contestation de 2013 puis concentration de tous les pouvoirs entre ses mains à partir du coup d’État manqué contre lui en 2016.
La réforme constitutionnelle de 2017 supprime d’ailleurs le poste de Premier ministre, tout le pouvoir exécutif passant alors dans les mains du président. Il est aussi doté de larges prérogatives législatives et d’une grande influence sur le pouvoir judiciaire en ayant un pouvoir de nominations.
Des parlementaires ont été incarcérés, les opposants sont régulièrement qualifiés de « terroristes » et la concentration des médias dans les mains du pouvoir réduit la pluralité de l’information. ​​​​​​
Avec cette posture, la Turquie se classe dans la catégorie des régimes autoritaires compétitifs (une pratique autoritaire dans un cadre formellement démocratique).
« L’arrivée au pouvoir en 2002 du parti de la Justice et du Développement (AKP) [d’Erdogan], le recul progressif des pratiques démocratiques et la présidentialisation du régime semblent augurer de la mort de la démocratie turque. Or, croire que l’autoritarisme de l’AKP est une exception dans l’histoire politique turque serait une erreur fondamentale. Au-delà du cliché qui catégorise la Turquie comme « démocratie libérale » sous l’époque kémaliste et « dictature » sous l’époque de l’AKP, force est de constater que la pratique illibérale du pouvoir est une constante de la vie politique turque. La lecture critique et distanciée de l’expérience turque en matière de démocratie montre que l’autoritarisme est un élément constitutif du mode de gouvernance et du fonctionnement des institutions. »
Jana Jabbour, politologue, enseignante à Sciences Po Paris, dans La Turquie : de la « démocratie exclusive » à la démocrature. ​​​​
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