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Libération, le 23/01/2022
par Anne-Sophie Faivre Le Cadre, envoyée spéciale à Edirne
La ville à la frontière entre la Bulgarie et la Grèce attire des consommateurs venus profiter de la crise en Turquie pour acheter objets et vêtements à bas prix.
Ils sont venus par milliers, à grand renfort de cars immatriculés en Grèce ou en Bulgarie, traînant des chariots débordant de vêtements, attirés par la promesse d’achats bradés à la faveur de la chute de la livre turque. Edirne, autrefois capitale de l’empire ottoman, est aujourd’hui une destination prisée pour un tourisme d’un genre nouveau. Au cœur de cette province limitrophe de trois pays, Bulgares, Grecs et Turcs s’efforcent de naviguer entre les vents changeants de l’économie et de la géopolitique pour améliorer leurs vies.
Dans les allées du grand marché du vendredi – où un panneau souhaite la bienvenue aux visiteurs dans trois alphabets différents –, on trouve des culottes à 10 centimes, d’étranges peluches jouant du saxophone en plastique, des bas de contention jaune fluo et une kyrielle de vêtements contrefaits. Une aubaine pour les touristes bulgares confrontés à une forte poussée inflationniste. «Des produits d’entretien, des affaires pour les enfants… Tout ce qui est devenu cher chez nous, on peut se le permettre ici», se réjouit Fikret, un homme aux mains tatouées, venu avec ses deux petits-fils. Le sexagénaire s’offre une virée turque tous les trois mois, pour faire le plein de denrées consommables à bas prix. «Evidemment, dès que les vendeurs voient qu’on descend des bus, ils montent les prix. Mais ça reste une aubaine pour nous. On dépense environ 400 euros par voyage.» Comme de nombreux voyageurs, Fikret doit son séjour à une agence spécialisée. Départ de Sofia à 2 heures du matin, arrivée à Edirne cinq heures plus tard, retour à 17 heures. Tarif imbattable : 18 euros aller-retour. Point saillant de l’excursion, souligné en gras sur le site de l’agence : la visite de trois centres commerciaux.
Non loin du marché aux vêtements, des vendeurs de fruits et légumes alpaguent le chaland en trois langues. Signe du caractère touristique de l’endroit : la présence, entre deux étals de fromages, de marchands de loukoums. «Heureusement que les touristes étrangers sont là , ils font plus de la moitié de nos recettes», explique Ayse, sexagénaire édentée vendant yufkas et mantis – délices turcs servant à la conception de böreks et de raviolis.
«Sans les touristes étrangers, on ne vivrait pas»
«On ne peut pas se plaindre, on a beaucoup plus de clients qu’avant, et ce sont des clients qui dépensent plus», fait mine de se réjouir Ahmet. Le jeune homme pose fièrement dans son échoppe cernée de contrefaçons colorées : faux Lacoste, fausses Nike, faux taux de change sur les panneaux qui annoncent les prix de ses marchandises en euros, en levove bulgares et en livres turques. «Ici, il y a 75% de touristes étrangers. Plus la livre est faible, plus ils achètent. Sans eux, on ne vivrait pas, quoiqu’on ne s’y retrouve pas toujours avec l’augmentation des matières premières. Mais où sont les Turcs ?»
Dans les rayons d’un supermarché avoisinant, il est aisé de différencier les autochtones des visiteurs. Quand ces derniers emplissent leurs chariot d’un bric-à -brac bariolé, ceux des Turcs demeurent presque vides. Quelques indices permettent, aussi, de comprendre l’ampleur de la crise financière frappant la Turquie. Il y a ces antivols ayant récemment fait leur apparition sur les boîtes de lait en poudre pour bébés, dont le prix a grimpé du simple au double en quelques jours. En cause, une chute libre de la livre turque occasionnée par la politique monétaire peu orthodoxe menée par Recep Tayyip Erdogan, qui s’obstine à abaisser le taux d’intérêt directeur de la banque centrale turque. Le taux d’inflation officiel pour l’année 2021 s’est envolé à 36,08 %, alors que la monnaie turque a perdu 45 % face au dollar en un an. Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres. Pendant que la classe moyenne se réduit comme peau de chagrin et que les ménages les plus modestes peinent désormais à se nourrir, les touristes transfrontaliers se frottent les mains.
«Opportunistes»
«Ici, c’est le paradis. On trouve de tout, ça nous fait voyager», s’amuse Adam. Le jeune homme, qui assure avoir 18 ans, est venu depuis la ville frontalière grecque d’Alexandroupoli. Flanqué de ses amis, Adam entend faire la tournée des bars après une après-midi d’emplettes. Tous sont venus en car, moyennant 25 euros l’aller-retour. «Avant la chute de la livre, on n’aurait pas eu l’idée de venir ici. Maintenant, on revient aussi souvent que possible», dit-il avant de retourner à son shopping. Ce jour-là , il a jeté son dévolu sur une fausse doudoune Moncler.
Dans une avenue commerçante d’Edirne, le visage de Yunus s’affiche en grand sur un panneau publicitaire, rédigé en grec, turc et bulgare, vantant ses costumes à 1000 livres turques (65 euros) et invitant le client à «rentrer s’il est un homme». «Nous n’avons pas que des Bulgares et des Grecs. Il y a aussi des Roumains, des Serbes… On dirait que toute l’Europe est venue profiter de la chute de la livre», s’amuse le patron de la boutique. Contrairement à ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux, en Turquie, ces touristes frontaliers ne sont pas aussi fortunés qu’on l’imagine. «Ils négocient à l’euro près. On sent que ce ne sont pas des nantis, mais des opportunistes.»
Amertume des Turcs
Car les flux de touristes varient au gré des mouvements de balancier du taux de change. Alors que la livre turque avait brièvement dépassé les 20 livres pour 1 euro, les supermarchés et stations d’essence d’Edirne avaient été pris d’assaut par les touristes. D’interminables files de voitures en provenance de Bulgarie et de Grèce congestionnaient la route principale. «Là , c’est calme. Mais il y a deux semaines, c’était de la folie furieuse. Les gens attendaient jusqu’à une heure pour faire leur plein», se souvient le gérant de la station-service attenante au supermarché. Sur les réseaux sociaux, des images de rayons vides et de touristes bulgares se réjouissant de la chute de la livre avaient scandalisé les internautes turcs.
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