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La Croix, le 09/02/2022
Reportage
Pierre Terraz et Sacha Cames, correspondance particulière dans la province de Mardin (Turquie),
Trois ans après qu’Ankara a maté l’insurrection kurde dans le sud-est du pays, la vie reprend son cours, rythmée par les stigmates de la guerre et les affrontements persistants entre l’armée turque et une poignée de rebelles obstinés.
La scène est surréaliste. Dans un bar de la ville de Mardin, à une heure de la frontière syrienne, deux hommes que tout oppose discutent tranquillement. L’un est le gérant des lieux, d’origine kurde, cette ethnie sans pays à cheval entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran. L’autre est un militaire turc venu dans la région pour combattre les derniers rebelles en activité : des Kurdes qui rêvent encore d’indépendance, malgré la répression orchestrée par le président Erdogan et qui dure depuis trente-sept ans.
« On a tué six rebelles aujourd’hui dans les montagnes. Vous voulez voir les photos ? », sourit le soldat. L’autre soupire : « Pas surprenant, ce sont des nouvelles quotidiennes pour nous, ici. Plusieurs de mes amis qui ont rejoint la rébellion ont disparu. » L’une de ses connaissances a été tuée ce jour-là , peut-être même lors de cette opération. Il assure pour sa part n’avoir jamais songé à prendre les armes, mais garde chez lui un petit arsenal, « juste au cas où ».
Une cohabitation à marche forcée
Leur échange est une synthèse de cette région, où vivent Kurdes, Turcs et réfugiés syriens, dans une cohabitation à marche forcée. La paix artificielle tient grâce à l’omniprésence de l’armée turque, qui contrôle les principales artères routières et scrute les faits et gestes de la population. « Une publication politique un peu trop engagée sur Facebook et on débarque chez toi pour t’interroger », confie un jeune de la région.
Les souvenirs encore frais d’une guerre tout juste achevée, en 2019, finissent de convaincre qu’il vaut mieux rester discret. À Nusaybin, ville-frontière avec la Syrie, ceux qui sont revenus après la fin des combats se rappellent. « Lorsque l’armée nous a demandé de quitter la ville, nous avons d’abord refusé. Puis chaque famille a eu ses morts, nos maisons ont été bombardées, nous avons fui. Mais où voulez-vous que j’aille ? Je suis né ici, c’est chez moi, je ne connais rien d’autre », raconte Ismir*, 20 ans, en faisant défiler sur son téléphone les vidéos des combats qui le hantent encore.
Trompe-l’œil démocratique
En septembre 2021, le ministre turc de l’intérieur, Süleyman Soylu, annonçait que le nombre de combattants rebelles dans le pays était au plus bas, passé de 5 500 en 2017 à moins de 200. Un chiffre sous-estimé par le gouvernement, qui mène des actions militaires quasiment toutes les semaines.
Ces dernières années, l’État s’est aussi empressé d’investir dans la reconstruction des villes les plus touchées par les combats, pour en effacer les traces. Les quartiers délabrés sont progressivement abandonnés au profit d’immeubles neufs et ternes. « Les décisions prises ont eu beaucoup d’influence sur l’ordre symbolique et culturel de la ville », explique Sehrat Ozan, urbaniste à Diyarbakir, « capitale » kurde de la région. Les noms des rues ont été remplacés par des noms aux évocations nationalistes et l’interdiction d’utiliser la langue kurde mise en place dans des services municipaux. Effacer la mémoire et réécrire l’histoire constituent la politique d’Erdogan pour anesthésier la résistance. Quant au HDP (Parti démocratique des peuples), la branche civile de la rébellion kurde, il est régulièrement menacé d’interdiction.
« Des lames de fer dans les ménisques »
Des punitions barbares sont aussi infligées aux activistes trop virulents. Afrin*, ex-journaliste à la prokurde Mezopotamya Agency, a été emprisonné et torturé de 2011 à 2019.« Nous étions environ quarante dans la même cellule. On nous distribuait de l’eau chaude et croupie tous les quatre ou cinq jours. Il y avait toutes sortes de maladies, certains de mes amis sont morts sous mes yeux. Les gardes réservaient aussi aux prisonniers politiques une torture particulière : on nous ouvrait le genou pour y enfoncer des lames de fer dans les ménisques. » Depuis, il a abandonné toute idée d’engagement politique.
Mais la récente crise monétaire qui a frappé le pays a réveillé les rancœurs kurdes. Et si la rébellion est pour l’heure matée, nombreux sont ceux qui n’attendent qu’un sursaut révolutionnaire. En juin 2023 se tiendra aussi la présidentielle, qui pourrait, espère-t-on ici, faire tomber le président autoritaire. Et changer le sort des Kurdes ?
* Le prénom a été modifié.
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