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Le Point, le 26/03/2016
Daech veut faire revivre l’ancien Empire ottoman et ainsi renouer avec une histoire interrompue par Atatürk après la Première Guerre mondiale. Par Jean-François Solnon
Quand Daech abolit à son profit la frontière entre Syrie et Irak, il rompt avec les États envisagés dès 1916 et dont les territoires furent arrachés à l’Empire ottoman en 1920. Lorsque, en juin 2014, l’État islamique prétend rétablir le califat, il renoue avec une institution disparue depuis 1924. Dans l’Orient compliqué, l’Histoire, même récente, pèse lourd et les tensions d’aujourd’hui trouvent leurs racines sur le front oriental de la Première Guerre mondiale.
Des promesses triplement ambiguës
À peine sorti du second conflit balkanique qui l’a dépossédé de presque toute sa partie européenne, l’Empire ottoman entre en guerre en novembre 1914 aux côtés des empires centraux, remparts jugés invincibles contre son traditionnel ennemi russe. Le sultan-calife Mehmed V (1909-1918) proclame aussitôt la guerre sainte (le djihad) dans l’espoir de provoquer la rébellion des populations musulmanes des colonies de l’Entente. L’appel n’y recueille cependant aucun écho. Mais l’Angleterre, en guise de pare-feu, ne travaille pas moins à susciter un soulèvement des territoires arabes de l’Empire ottoman, jugés opprimés depuis trop longtemps par les Turcs. Le maître d’oeuvre de la révolte en serait le chérif de La Mecque, Hussein, de la dynastie des Hachémites, descendants du Prophète. La correspondance alors échangée entre Henry McMahon, haut commissaire britannique en Égypte, et Hussein laisse espérer à ce dernier la création d’un royaume arabe indépendant dont le chérif, ou ses fils, prendrait la tête pour prix de ses services. En juin 1916, Hussein, ainsi encouragé par les Anglais et aidé par celui qui deviendra Lawrence d’Arabie, appelle au soulèvement et se proclame « roi des Arabes », ce que les autorités turques considèrent comme un « coup de poignard dans le dos ».
Le roi autoproclamé et les siens ignorent alors, ou ne vont pas tarder à découvrir, la triple ambiguïté des promesses de l’Entente. Parallèlement à son accord avec Hussein, Londres n’hésite pas à négocier avec le plus redoutable ennemi du chérif mecquois, l’émir du Nadjd (coeur de l’Arabie centrale), que les Occidentaux nomment Ibn Séoud, auquel les Anglais offrent, contre sa neutralité, une aide financière et la promesse de reconnaître à lui aussi son indépendance.
Ceux auxquels on laisse entrevoir la création d’un État ignorent également le projet commun des Britanniques et des Français de démembrer les provinces arabes de l’Empire et de s’en partager les dépouilles. Ce sont les célèbres accords secrets négociés en mai 1916 par le Français François Georges-Picot et l’Anglais Mark Sykes. Accords nommés en 1919 par les Britanniques « accords Sykes-Picot » pour en diminuer la valeur, au lieu du nom de leurs supérieurs qui les ont signés, l’ambassadeur de France à Londres, Paul Cambon, et le secrétaire d’État au Foreign Office, Edward Grey. On envisageait alors, avec l’aval des Russes, de créer, d’une part, des États arabes indépendants, mais sous tutelle française de Damas à Alep jusqu’à Mossoul, et anglaise d’Aqaba jusqu’à Kirkouk et, d’autre part, des zones d’administration directe, française sur la Cilicie (sud-est de la Turquie), le Liban et le littoral syrien, et britannique sur les provinces de Bagdad et de Bassora. La Palestine, enfin, devait être internationalisée.
Impérialisme occidental
La révélation de ces accords par les bolcheviques, arrivés au pouvoir en octobre 1917, suscite la colère des Arabes, qui s’estiment trahis. La vague « tutelle » aux contours imprécis invoquée par les accords est si loin de l’indépendance promise ! Le trouble du monde arabe s’accroît encore lorsque – troisième promesse ambiguë – le chef de la diplomatie anglaise, Arthur Balfour, envisage en novembre 1917 la création d’« un foyer national juif » dans une Palestine peuplée à 90 % d’Arabes et qui tournerait le dos à l’internationalisation prévue. Tout se passe comme si, face aux impérialismes occidentaux, la reconnaissance du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, douzième des quatorze points du président américain Wilson, repris par l’article 22 de la charte de la Société des nations, était déjà lettre morte.
La conférence de San Remo en avril 1920, chargée de préparer le traité de Sèvres signé en août suivant entre les Alliés et l’Empire ottoman (plus sévère envers la Turquie que celui imposé à l’Allemagne vaincue), consacre le démembrement de l’empire en le dépouillant au Moyen-Orient de la Syrie, de l’Arabie et de la Mésopotamie. Parachevant le long marchandage entre les vainqueurs, le traité confirme la politique des mandats imposés par la force aux populations arabes, en attribuant deux mandats à la Grande-Bretagne en Palestine-Transjordanie et Mésopotamie, clé de la route des Indes, augmenté de la province de Mossoul, riche en pétrole, cédée par Clemenceau, et un à la France sur la Syrie, avec un grand Liban, mais diminué en 1921 de la Cilicie regagnée par les Turcs. Oubliées, les promesses d’indépendance faites pendant la guerre ! Évanoui, le grand État unitaire arabe ! Aux orties, l’autodétermination des peuples !
En balayant les frontières nées de la Première Guerre mondiale, Daech refuse l’héritage de la mécréance. Sa haine de la laïcité imposée en Turquie par Mustafa Kemal l’a aussi convaincu de la nécessité de reconstituer un empire musulman, un califat. Ainsi prétend-il renouer avec une lointaine et brillante histoire, celle des quatre premiers califes qui ont succédé au Prophète, des Omeyyades à Damas (661-750) ou des Abbassides à Bagdad (750-1258). Après les Arabes, les Turcs s’étaient emparés de la fonction de dirigeant de la communauté musulmane (l’oumma). Conquérant en 1517 de l’Égypte, de la Syrie et de l’Arabie, le sultan Sélim Ier , le père de Soliman le Magnifique, aurait reçu – selon une pieuse légende – les insignes de la prestigieuse charge des mains d’un descendant des Abbassides vivant au Caire. Les Ottomans avaient ainsi hérité du califat, mais n’en portèrent jamais le titre, ni même celui d’« émir des croyants », lui préférant celui apparemment plus modeste de « serviteur des deux saints sanctuaires » (La Mecque et Médine). Ils n’y cédèrent qu’au XIXe siècle en se présentant aux Occidentaux comme « détenteurs du califat ». Néanmoins, l’usage voulut en Europe qu’on nomme le chef de la dynastie ottomane « sultan-calife ».
La mort du califat
C’est le fossoyeur du sultanat ottoman qui, au XXe siècle, fit disparaître le califat. Mustafa Kemal, nourri de la philosophie des Lumières et des leçons de la Révolution française, n’avait aucune préoccupation religieuse. En révolte contre le sultan Mehmed VI (1918-1922) et le rude traité de Sèvres, il gagna la guerre d’indépendance de la Turquie. La victoire acquise, il abolit le sultanat en novembre 1922, le détachant ainsi du califat, qu’il confia au cousin du sultan déchu, Abdulmecid II, avant de proclamer la République l’année suivante, dont il devint le premier président. Les jours du califat n’en étaient pas moins comptés. Pour le nationaliste Mustafa Kemal, celui-ci souffrait de n’être qu’un « symbole du monde islamique et non turc ». Les partisans de son maintien assuraient au contraire que, sans lui, la Turquie, déjà réduite comme peau de chagrin, perdrait de son importance dans le monde musulman. Le Parlement turc trancha : le califat, que le nouveau maître du pays qualifiait de « tumeur du Moyen Âge », fut aboli le 3 mars 1924. Le très laïque Mustafa Kemal, qui supprima dans la foulée les écoles et les tribunaux coraniques, entendait ainsi « assainir et élever la foi islamique en la délivrant de sa situation d’instrument politique qui lui est habituelle depuis des siècles ». La renaissance en juin 2014 du califat ne serait-elle pas le retour de « l’instrument politique » dont rêvent les djihadistes ?
* Auteur de Le Turban et la Stambouline. L’Empire ottoman et l’Europe, XIVe-XXe siècle (Perrin, 2009).
Les dates clés
Novembre 1914 L’Empire ottoman, allié à l’Allemagne, à l’Autriche-Hongrie et à l’Italie, entre en guerre contre la Russie. Le 14, le sultan-calife Mehmed V appelle au djihad contre la France, le Royaume-Uni et la Russie.
Mai 1916 En secret, Français et Anglais négocient les « accords Sykes-Picot », qui prévoient le démembrement de l’Empire ottoman et le partage du monde arabe entre les deux puissances.
Août 1920 Le traité de Sèvres dépouille l’Empire ottoman de la Syrie, de l’Arabie et de la Mésopotamie.
Juillet 1923 Dénonçant le traité de Sèvres, Kemal « le Victorieux » oblige les Alliés à signer un nouveau traité, à Lausanne, qui redessine les frontières de l’ex-Empire.
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