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L’Orient-Le Jour avec AFP, le 27/09/2023
OLJ / Mathilde WARDA, de Dikmece en Turquie
Après les tremblements de terre de février qui ont durement touché la région de Hatay, la construction de logements sociaux a débuté, sur fond de contestation.
Les constructions entamées à Dikmece, dans le sud-est de la Turquie, pour reconstruire les zones affectées par le séisme de février. Photo Mathilde Warda
« Pour l’instant ils n’ont pas encore coupé d’oliviers », se rassure Ecevit Alkan. Depuis une colline, cet avocat pointe du doigt les constructions en cours en contrebas. Des trous en forme rectangulaire, entourés de conteneurs, indiquent que les travaux ont bien commencé. « Ils veulent construire quatre villes ici », explique le juriste opposé au projet, en désignant les emplacements prévus, « cela représente une surface de 540 hectares ».
Dans cette région du sud-est de la Turquie, l’une des plus touchées par le tremblement de terre de février dernier, les travaux de reconstruction s’accélèrent. Pour reloger une partie des rescapés avant l’hiver, la construction d’unités TOKI, des logements sociaux du nom de l’administration du développement du logement social de Turquie, a débuté. À Dikmece, village voisin d’Antioche, c’est la société SarıdaÄŸlar – ayant déjà remporté dix-sept appels d’offres publics depuis 2011, selon les médias turcs – qui est chargée de la construction de 1 415 logements TOKI.
Expropriations à la pelle
Seulement pour ce faire, l’État procède à des expropriations d’urgence des terres agricoles et des oliveraies. De quoi créer de la résistance. À quelques centaines de mètres de la colline, une poignée d’habitants de Dikmece sont installés à l’ombre d’oliviers. Meryem Kutlu a été alertée le matin même. Des pelleteuses avaient pénétré sur les terrains de son père. « Avec mes voisins, ma famille, nous sommes tous venus les chasser de notre terre, et maintenant nous continuons à la protéger », explique-t-elle. Cela fait cinq mois déjà qu’elle mène cette lutte épuisante.
Mais c’est surtout depuis le 30 juillet que les habitants de Dikmece se mobilisent contre l’expropriation de leurs terres. Une veillée s’est alors mise en place, tenue normalement dans une tente à l’entrée du village. Mais les résidents vont « là où les pelleteuses vont », précise Meryem Kutlu. Ils ont parfois même dû se confronter aux forces de l’ordre. Au début de la mobilisation, six personnes ont été placées en garde à vue, avant d’être libérées sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elles. Des « provocateurs », a soutenu début août le gouverneur d’Hatay, Mustafa Masatlı, dans une interview accordée à la chaîne CNN Türk, arguant que les contestataires de Dikmece n’étaient pas des locaux. Face à ce déni des pouvoirs publics, un « grand rassemblement » a été organisé le 29 août avec des résidents et des activistes de toute la Turquie. « Nous voulions commémorer ceux que nous avons perdus lors du tremblement de terre tout en faisant entendre notre voix », raconte Meryem Kutlu.
Ciblage d’une communauté ?
Si le gouverneur d’Hatay a affirmé avoir parlé aux habitants de la région, la jeune femme maintient le contraire, « nous n’avons jamais vu le gouverneur ici, seulement à la télévision ». « Personne ne vient nous parler, renchérit-elle, on se contente de constater que tel ou tel titre de propriété a disparu. » Constamment sur leur garde, les résidents aux aguets consultent « deux à trois fois par jour » la plateforme gouvernementale e-devlet, décrit l’habitante de Dikmece, permettant d’accéder à ces documents officiels. C’est ainsi que certains propriétaires ont pris connaissance de l’expropriation de leur terre. « Et nous communiquons entre nous, parce que certains terrains sont partagés », ajoute Sertap Olgar, elle aussi engagée.
Dans la province d’Hatay, composée de minorités religieuses, linguistiques et ethniques, certains habitants se sentent particulièrement visés. « Ils ont toujours essayé de nous éloigner de l’endroit où nous étions », se plaint Meryem Kutlu, qui fait partie de la minorité arabe alévie. « Nous sommes également citoyens de ce pays. Nous sommes nés et avons grandi en Turquie, c’est notre patrie, nous l’aimons. Alors pourquoi les dirigeants de notre pays nous ignorent-ils ? »
« Les quatorze projets de TOKI (dans la région) concernent aussi des zones non alévies », tempère pour sa part l’avocat Ecevit Alkan. À quelques kilomètres de Dikmece, le village de Narlıca est « l’un des endroits les plus persécutés, alors que 80 % des habitants soutiennent le gouvernement ». Là -bas, des gravats sont déversés sur des oliviers, explique le juriste.
« Notre travail, nos rêves, tout disparaît »
Une calamité dans cette zone où les terres représentent non seulement un lieu de vie pour les habitants, mais aussi leur moyen de subsistance. « Ici, nous gagnons notre vie en cueillant des olives, en plantant des légumes et des fruits », explique Meryem Kutlu, qui habite désormais dans un conteneur avec ses deux enfants après que sa maison a été détruite durant le séisme. Les nouvelles constructions pourraient entraîner une perte importante d’emploi dans le secteur agricole, alors que 20 % de la production du pays émane de la région, selon les Nations unies, notamment à travers la culture de l’olive. Même si les propriétaires devraient être compensés financièrement pour l’expropriation qu’ils subissent, « ce sont tous des agriculteurs et ils ne peuvent pas vraiment utiliser cet argent pour s’installer ailleurs », affirme l’avocat Ecevit Alkan. « Notre travail, nos rêves, tout disparaît. Ils nous prennent tout », se désole quant à elle Sertap Olgar en balayant des yeux les oliviers autour d’elle, dont certains sont déjà « centenaires ».
Autre argument brandi par les opposants au projet : la zone de construction ne serait pas stable pour résister à de futurs séismes. « Si des experts indépendants finissent par dire que c’est un endroit solide pour les constructions, nous serions convaincus. Mais ils ne le font pas », explique Ecevit Alkan, qui réclame des études alors que « des bâtiments de seulement deux étages se sont effondrés » à Dikmece durant le séisme. « Ils vont construire une ville ici alors qu’il n’y a même pas assez de routes », s’impatiente l’avocat, coincé dans les embouteillages sur le chemin accidenté pour rentrer à son bureau, à Antioche.
Dans le conteneur qui lui sert de cabinet, partagé avec quatre confrères, le juriste revient sur la mobilisation contre les expropriations gouvernementales à Dikmece, mais aussi plus largement dans toute la région des tremblements de terre. L’homme, qui assume sa position engagée, affirme que plusieurs procédures judiciaires vont être lancées par lui et d’autres avocats. Rassemblés devant le tribunal d’Antioche lundi 25 septembre, les habitants de Dikmece ont ainsi annoncé avoir intenté une action en justice contre TOKI et le ministère de l’Environnement, de l’Urbanisation et du Changement climatique. L’avocat sait que la lutte pourrait être longue. « Il n’est pas facile de combattre l’État en Turquie, même la presse a peur de s’exprimer sur certaines questions, constate-t-il. Les habitants ont raison en termes de droit, mais parfois, avoir raison ne suffit pas en Turquie. »
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