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Le Monde, le 29/02/2016
Par Allan Kaval (Silvan / Turquie – envoyé spécial)
Le quartier de Mescit à Silvan, en Turquie; le 24 février 2016. Principale ville du sud-est, elle est peuplée majoritairement de Kurdes.
Au pied d’une vieille bâtisse ottomane, rare vestige du passé de la ville, ils sont une poignée d’hommes, lourdement armés, déployés autour de deux véhicules blindés. Ils couvrent d’un regard plongeant la rue pavée qui descend vers le quartier populaire de Mescit, avec ses ruines balayées par la mitraille et soufflées par les grenades. Commandés par un officier plus âgé qui arbore la moustache tombante distinctive des nationalistes religieux turcs, ils appartiennent aux forces spéciales de la police. Leur unité s’est affirmée comme le fer de lance de la réponse d’Ankara aux tentatives insurrectionnelles menées depuis l’été 2015 par les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs villes à majorité kurde du sud-est de la Turquie.
A Silvan, la lutte armée des militants kurdes a fait long feu. L’Etat est de retour dans cette petite ville de la province de Diyarbakir, dont les autorités municipales affiliées au mouvement kurde avaient déclaré l’autodétermination à l’été 2015, tandis que des milices de jeunesses épaulées par des partisans plus aguerris élevaient des barricades et creusaient des fossés dans les quartiers acquis à leur cause.
Nouveaux maîtres des lieux
Après sept couvre-feux successifs qui ont culminé en de violents combats de rue en novembre 2015, les combattants du PKK ont pris la fuite. C’est maintenant en silence que la guerre se poursuit.
Entre espièglerie et bravade, un groupe d’enfants est venu plaisanter avec les hommes en armes. Deux d’entre eux portent en travers du dos des planchettes taillées taillées en forme de fusil. Leurs aînés, eux, n’ont pas un regard pour les nouveaux maîtres des lieux. Dans ce quartier, peuplé par une majorité de familles chassées de leurs campagnes dans les années 1990 par la guérilla qu’y menait déjà le PKK, l’expérience de l’exil et de la guerre, la relégation sociale et le culte des  » martyrs  » continuent à s’enraciner, tandis que s’achève l’extinction des brefs espoirs de paix.
 » J’ai vraiment cru qu’on allait enfin vivre en paix. On n’imaginait pas que la guerre allait revenir, c’était un autre monde « , déplore Ihsan Ogurlu. A 60 ans passés, ce villageois déraciné dit avoir été forcé de quitter sa campagne en 1993. Il ne se console pas d’avoir retrouvé vingt ans plus tard l’atmosphère des décennies noires du conflit kurde lorsque depuis les haut-parleurs de la mosquée voisine, les forces de sécurité ont menacé de rayer son quartier de la carte.
Comme 89 % des habitants de Silvan, M. Ogurlu a voté aux élections de juin 2015 pour le Parti démocratique des peuples (HDP), l’émanation légale du mouvement kurde. Présentant des revendications fondées sur la paix et la réconciliation, le HDP avait su rassembler au-delà de sa base kurde pour obtenir un score national inespéré. L’échec des tentatives de formation d’un gouvernement de coalition à Ankara et la reprise, fin juillet, des hostilités avec le PKK après deux ans de processus de paix ont eu raison de son programme.
Marginalisé à l’échelle de la Turquie, affecté par des arrestations massives du fait de ses liens avec le PKK, le mouvement politique et ses représentants locaux ont perdu de leur influence à Silvan comme ailleurs en pays kurde.  » Les gens ne sont plus aussi proches du HDP. Maintenant, quand le parti leur demande d’aller manifester, les gens n’obéissent plus. Ils ont peur de la réaction de l’Etat et n’ont plus confiance « , explique Hanife Baran, commerçante.
Au cours des années passées, le HDP avait pu, grâce aux ressources d’une municipalité à sa main, mettre en place une gouvernance parallèle et encadrer la population.  » Autrefois, nous allions toujours vers le HDP quand nous avions un problème. Maintenant, c’est fini, ils sont loin de nous « , indique Murat, ouvrier du bâtiment. A mots couverts, c’est l’incapacité du parti politique à tenir tête aux cadres du PKK et à fournir une quelconque assistance aux populations des quartiers touchés par les derniers combats qui est mise en cause.
Depuis son bureau, la maire de Silvan, Zuhal Tekiner, 36 ans, reconnaît l’affaiblissement du mouvement civil kurde. Intérimaire, elle remplace la maire élue, Yüksel Bodakçi, arrêtée en août 2015 après la déclaration d’autodétermination. Comme son prédécesseur, deux des vingt-cinq membres du conseil municipal sont emprisonnés et deux autres sont en fuite.  » L’Etat veut reprendre le contrôle de la ville. Depuis les combats, on ne peut plus rien faire sans l’autorisation du kaymakam – sous-préfet – .  »
Pression sécuritaire
La pression sécuritaire s’est également accrue.  » Dès 17 heures, chacun rentre chez soi. Les jeunes sont contrôlés systématiquement et emmenés aux postes de police « , raconte Mazlum, 22 ans, un jeune sans emploi résidant à Mescit, depuis la terrasse de sa maison familiale. Pour lui, comme pour beaucoup de jeunes hommes désÅ“uvrés, le mouvement armé n’a rien perdu de son prestige.  » Il y a de moins en moins de jeunes à Mescit. Une première vague est partie se battre au Rojava – Kurdistan de Syrie – et une deuxième a rejoint la guérilla après les derniers combats dans le quartier « , raconte Veysi, 17 ans, lycéen.
Abreuvés d’images de propagande filmées loin de ces rues étroites, dans la verdure des camps de montagne du PKK, au Kurdistan irakien, ou au ras des vastes plaines du nord de la Syrie où ses combattants font reculer l’organisation Etat islamique, ils ont pu approcher sous les fenêtres de leurs parents ces guerriers qu’ils révèrent.  » Depuis que nous avons vu le vrai visage de l’Etat turc, nous ne croyons plus à la paix et à la fraternité. Seule l’indépendance nous donnera l’égalité « , affirme Veysi. A Silvan, la guerre a déjà une génération d’avance.
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