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Le Monde, le 22.02.2016
Allan Kaval
Les forces turques se préparent à une vaste offensive contre les combattants kurdes dans la ville de Nusaybin, à deux pas de la frontière syrienne
LA TURQUIE SE DIT EN  » LÉGITIME DÉFENSE
La Turquie agit en  » légitime défense  » contre la milice kurde syrienne qu’elle accuse d’être à l’origine de l’attentat meurtrier d’Ankara (28 morts), mercredi 17 février, et se réserve le droit de mener  » toutes sortes d’opérations  » militaires, a déclaré samedi 20 février Recep Tayyip Erdogan.  » Personne ne peut limiter ou empêcher le droit à la légitime défense de la Turquie face à des attaques terroristes « , a dit le chef de l’Etat turc, sans préciser s’il comptait envoyer des troupes en Syrie. L’attaque contre des véhicules militaires a été revendiquée par un groupe kurde turc dissident du PKK, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), mais les dirigeants turcs l’attribuent aux combattants kurdes syriens des unités de protection du peuple (YPG).
Sous le pont Ahmet-Kaya, mis hors d’usage en août 2015 par une bombe artisanale posée par les combattants kurdes, la chaussée perforée par le souffle de l’explosion laisse apparaître les eaux peu profondes du Çagçag. Sombre, lourd, le ruisseau glisse sur son lit de vase vers la Syrie voisine et Qamichli, la  » capitale  » des Kurdes syriens, à moins de 2 kilomètres en aval. Sur la rive gauche, un camion-citerne calciné marque l’entrée des quartiers insurgés de la petite ville-frontière de Nusaybin. Dans le prolongement du viaduc désormais barré par cette épave criblée d’impacts de balles, commence le Sirin Bulvari –  » avenue jolie  » en turc –, l’artère qui traverse les zones contrôlées par la guérilla urbaine du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les autorités turques ont annoncé, début février, une opération imminente contre cette partie de la ville.
D’un pas las, de rares mères de famille sortent de ces quartiers qui comptent parmi les plus défavorisés de la ville. Les rues qu’elles viennent de quitter, barricadées par des empilements réguliers de pavés renforcés de sacs de sable, sont bordées de maisons abandonnées. Après avoir subi plusieurs phases d’affrontements violents entre les combattants kurdes et les forces de sécurité, Nusaybin se prépare désormais au pire. La guerre urbaine pour l' » administration autonome  » des zones-régions, déclenchée par le PKK à l’été 2015 dans le sud-est de la Turquie, n’a eu d’autre issue que la destruction de quartiers entiers, la mort de nombreux civils ainsi que d’importants déplacements de population.
 » Les habitants sont terrorisés. La majorité a déjà quitté la ville. Ils savent que la police et l’armée n’hésitent pas à abattre de simples citoyens « , indique Yusuf, qui a déjà mis ses enfants à l’abri et se prépare à partir à son tour dès la reprise des hostilités. Quelques familles resteront pourtant jusqu’au dernier moment.  » Nous nous sommes installés ici après la destruction de notre village par l’armée turque en 1993. On est repartis à zéro à Nusaybin et de nouveau, nous n’avons plus rien ni nulle part où aller « , se désole un habitant du quartier de Firat. Il partage avec deux autres familles le dernier appartement encore en état de son immeuble dévasté par les combats de l’automne. Quelques enfants livrés à eux-mêmes courent et jouent au détour de ruelles où se sont amassés les débris ordinaires de la guerre, avec, figés dans des flaques de boue ou abandonnés dans les caniveaux, des vêtements et des jouets cassés, souvenirs d’un quotidien perdu.
Au cours des derniers mois, le tracé des rues s’est doublé d’un complexe de barricades et de tunnels qui, le moment venu, permettront de protéger les combattants kurdes des blindés et des tireurs d’élite turcs. Les murs des jardins ont été éventrés pour leur permettre d’évoluer sans emprunter les voies principales dont certains accès sont défendus par des engins explosifs improvisés prêts à être déclenchés si les forces de sécurité s’y engageaient. Une nouvelle géographie se dessine, imposée par la mécanique d’une guerre venue d’ailleurs.
L' » expérience  » de Kobané
Le quartier appartient désormais à ceux qui prétendent le défendre, les combattants kurdes qui se sont constitués en unités de protection civile (YPS). Cette nouvelle émanation du PKK a été créée sur le modèle des YPG, les milices kurdes de Syrie affiliées au PKK et en guerre contre l’organisation Etat islamique (EI) de l’autre côté de la frontière. Le  » camarade  » Khabat, 22 ans, est l’un d’entre eux. Après avoir combattu avec les Kurdes de Syrie lors du siège de la ville de Kobané par l’EI en 2014, il a rejoint la lutte en territoire turc comme nombre de volontaires recrutés alors par les YPG.  » Tout ce que nous avons appris à Kobané, nous l’utilisons ici. Au Rojava – appellation du Kurdistan syrien – , nous avons été formés aux méthodes de combat en ville. Les tunnels, les barricades, les fortifications, les pièges explosifs que nous mettons en place ici, tout cela vient de notre expérience à Kobané « , explique-t-il, kalachnikov en bandoulière et grenade à la ceinture tandis qu’un groupe de combattants, aidés de quelques enfants du quartier, creuse un fossé en travers d’une rue voisine au son de chants de propagande du PKK diffusés par des enceintes portables.
 » Toutes les familles que je connais ont vu au moins un de leurs fils ou une de leurs filles partir au Rojava « , reconnaît, les yeux dans le vague, une mère de famille du quartier en tenue paysanne, venue saluer les combattants. Certains d’entre eux, comme Khabat, sont revenus. Ils conçoivent leur guerre dans les villes kurdes de Turquie comme le prolongement de leur lutte contre l’EI en Syrie. La direction du PKK a promis pour le printemps une implication plus forte des combattants retranchés dans les montagnes kurdes, et les conflits de part et d’autre de la frontière turco-syrienne convergent dangereusement.
Les autorités turques considèrent comme une menace pour la sécurité nationale les avancées des forces kurdes syriennes, du fait de leurs liens avec le PKK. En attribuant l’attentat du 17 février à Ankara (28 morts) aux Kurdes syriens, malgré l’absence de revendication de leur part et des méthodes qui ne sont pas les leurs, les autorités turques trouvent une justification pour affaiblir directement leurs positions en territoire syrien et mettre en péril leur coopération avec la coalition internationale contre l’Etat islamique. Elles bombardent la région kurde d’Afrin, au nord-ouest de la Syrie, et permettent à des groupes rebelles syriens voués à empêcher la progression des Kurdes dans la région d’Alep de transiter par le territoire turc. Autant de signes de l’intrication croissante des conflits de la région, qui se manifeste aussi à Nusaybin.
 » La frontière qui sépare Nusaybin de Qamichli nous a été imposée. Nous sommes tous kurdes, d’un côté comme de l’autre « , justifie le  » camarade  » Devrim, un des cadres du PKK dans la ville qui, à 44 ans, dit avoir vingt-sept années de guérilla derrière lui. Originaire de Turquie, il affirme avoir lui-même combattu à Afrin dans les rangs des Kurdes syriens avant de rejoindre les bases de la guérilla du PKK à la frontière turco-irakienne puis, il y a trois mois, les quartiers insurgés de Nusaybin. Assis sur un matelas déposé dans l’herbe d’un terrain vague entouré d’immeubles vides, il s’attend à une bataille décisive à Nusaybin, plus importante que les affrontements qui se sont succédé dans le sud-est de la Turquie depuis l’été dernier et dont les forces kurdes n’ont rien obtenu :  » Nous percevons la proximité de la frontière avec la Syrie comme un avantage stratégique qui pourra nous être utile le cas échéant. Nos luttes en Syrie et en Turquie vont continuer à s’affecter l’une l’autre.  »
No Man’s land truffé de miradors
Alors que le silence de la ville, déjà vidée d’une partie de sa population, vient d’être brisé par le vrombissement d’un avion de chasse, dont on ignore la nationalité et s’il traverse le ciel syrien ou le ciel turc, des détonations d’arme à feu retentissent. Suivies de près par une sirène d’ambulance, elles proviennent de Nusaybin. On apprendra qu’une mère de famille d’une cinquantaine d’années vient d’être tuée et sa fille blessée par des tirs provenant d’un blindé des forces armées dans le quartier de Yenisehir.
Dans la nouvelle annexe du carré des  » martyrs  » du PKK, au cimetière de Nusaybin qui jouxte le no man’s land miné et truffé de miradors longeant la frontière du  » Rojava « , une vingtaine de nouvelles tombes ont été récemment creusées. Les dépouilles de jeunes hommes et de jeunes femmes de la ville, tombés en Syrie face à l’Etat islamique au cours des dernières années, y reposent aux côtés de ceux qui sont morts dans les quartiers de Nusaybin en combattant les forces de sécurité turque. En cas de nécessité, la superficie du terrain permettra d’en installer plusieurs centaines d’autres.
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