En campagne. Erdogan promet du gaz gratuit à quelques semaines des élections en Turquie

Courrier international, le 21/04/2023

En donnant jeudi 20 avril le coup d’envoi à la production de gaz depuis le gisement offshore en mer Noire découvert en 2020, Recep Tayyip Erdogan a promis l’indépendance énergétique à l’avenir et, à très court terme, un mois de gaz gratuit aux zones résidentielles, à trois semaines d’une présidentielle qui s’avère serrée.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lors de la cérémonie de lancement de la production de gaz naturel en mer Noire, au port de Filyos, dans la province de Zonguldak, le 20 avril 2023. PHOTO MURAT CETINMUHURDAR/PPO/REUTERS

Le président turc a lancé ce jeudi 20 avril les premières livraisons de gaz turc provenant d’un gisement de la mer Noire, à quelques semaines des élections générales, promettant une plus grande indépendance énergétique à l’avenir, rapportent plusieurs médias. “Lorsque nous aurons atteint notre pleine capacité, nous répondrons à 30 % des besoins en gaz de notre pays” grâce aux réserves de la mer Noire, a ainsi promis Recep Tayyip Erdogan lors d’une cérémonie à Zonguldak, rapporte le site Hürriyet Daily News.

Il s’agit d’une étape “historique sur la voie de l’indépendance énergétique”, a-t-il encore déclaré en pleine campagne électorale et alors qu’il est donné perdant au second tour des élections, prévues le mois prochain.

Multipliant depuis quelques mois les cadeaux à une population excédée par l’inflation et la chute du pouvoir d’achat, le président turc a profité de l’occasion pour promettre du “gaz gratuit pendant un mois dans les zones résidentielles, permettant ainsi à chaque foyer d’économiser 625 livres turques”, soit environ 30 euros, rapporte le site panarabe Middle East Eye. “Quant à la consommation de gaz dans les cuisines et salles de bains résidentielles, elle sera également gratuite pendant un an”, a-t-il encore promis.

 
S’affranchir de la dépendance énergétique

La Turquie est largement dépendante en matière énergétique, ce qui pèse lourdement dans sa balance commerciale. Le coût d’importation a encore augmenté avec la chute de la livre turque au cours des deux dernières années. L’an dernier, 40 % du gaz provenait de Russie. Le pays importe également du gaz d’Azerbaïdjan et d’Iran, et cherche à diversifier ses approvisionnements, notamment après le déclenchement de la guerre russe contre l’Ukraine.

La découverte en 2020 de réserves de gaz au large des côtes de Zonguldak, en mer Noire, constitue ainsi une aubaine. Le président turc les avait alors qualifiées de “plus grand gisement de gaz naturel de l’histoire” turque et fait état de “réserves estimées à 320 milliards de mètres cubes”.

“La plateforme commencera à produire 10 millions de mètres cubes de gaz par jour dans une première phase – qui, selon Erdogan, devrait atteindre 40 millions de mètres cubes par jour”, indique Hürriyet Daily News. Selon les experts, la production initiale couvrirait “environ 6 % de la consommation annuelle de la Turquie, qui s’élève à 60 milliards de mètres cubes”, précise le média turc.

 ♦ 

Publicité