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Le Monde, le 15/03/2023
Par Angèle Pierre (Istanbul, correspondance)
Le double séisme du 6 février à Kahramanmaras, qui a fait officiellement plus de 48 000 victimes dans le pays, a ravivé la conscience du risque sismique chez les 16 millions d’habitants de la mégalopole d’Istanbul.
Assise sur un banc, dans les jardins d’une paisible résidence, Esra Yilmaz (le nom a été modifié) lève les yeux vers l’imposant bâtiment beige qui lui fait face. « Notre immeuble fait quinze étages. Il y a une soixantaine d’appartements, mais le nôtre est en sous-sol », explique la femme de ménage, 43 ans, les traits tirés.
Elle, son mari et ses deux enfants se sont installés il y a huit ans à Erenköy, quartier tranquille de la rive asiatique d’Istanbul. Mais depuis le double séisme qui a dévasté le sud-est de la Turquie, le 6 février (et qui a fait 48 000 morts dans le pays selon le dernier bilan), Esra ne dort plus : « Je suis très angoissée. Je n’arrive à tenir qu’en prenant des antidépresseurs. Chaque soir, je dépose un verre d’eau et quelques biscuits au pied du lit de mes enfants au cas où [un nouveau séisme se produisait], car si l’immeuble s’effondre, nous serons les derniers secourus », poursuit-elle.
Son mari Hüseyin, assis à ses côtés, tire nerveusement sur sa cigarette et secoue la tête pour marquer son désaccord : comment espérer ressortir sain et sauf d’un tel sous-sol ? Comme des millions de Turcs, Esra et Hüseyin ont été saisis d’effroi lorsqu’ils ont découvert les images de la catastrophe dans le sud-est du pays. Des images qui ont eu une résonance particulière à Istanbul.
Alerter sur l’approche du « Big One »
Depuis le séisme du 6 février, les Stambouliotes gardent les yeux rivés sur le compte Twitter de l’observatoire de Kandilli, qui enregistre en temps réel les mouvements des plaques tectoniques du pays. Les commentaires vont bon train sur les réseaux sociaux et la sismologie semble s’être transformée en science populaire, au grand dam des scientifiques.
Le matin du 9 mars, encore, la terre a tremblé aux abords de la mer de Marmara. La secousse n’était certes que de 4 sur l’échelle de Richter, demeurant imperceptible, mais elle a contribué à alimenter l’anxiété générale. Une croyance bien répandue voudrait que les secousses de faible intensité permettent de « libérer l’énergie sismique » et ainsi de repousser l’arrivée du « Big One ».
« Mais qui répand ce genre de bêtises ? », fulmine Naci Görür, l’un des sismologues les plus réputés du pays, devenu dernièrement une célébrité nationale. Le scientifique sexagénaire prédit inlassablement depuis des décennies, sans être écouté, les zones où risquent de se produire les prochains séismes. Elazig, Istanbul, Kahramanmaras. A chaque tremblement de terre, les autorités et les médias exhument a posteriori ses alertes.
« Jusqu’à l’arrivée d’Ekrem Imamoglu [personnalité de l’opposition, maire d’Istanbul depuis 2019], personne ne nous prenait véritablement au sérieux, peste-t-il. J’ai été officiellement sollicité pour la première fois après le dernier séisme à Gaziantep et Marach par la présidence pour être intégré à des groupes de travail. » Lui-même a pris la précaution depuis 1999 de vivre dans une maison de plain-pied à Zekeryaköy, un quartier excentré du nord d’Istanbul.
Depuis l’arrivée au pouvoir de l’opposition à la tête de la ville en 2019, la municipalité s’efforce de mettre en conformité les bâtiments. Une cinquantaine d’équipes travaillent, chaque jour, à évaluer la qualité antisismique des constructions, mais dans cette ville tentaculaire de 16 millions d’habitants, la tâche est herculéenne. « Parmi les constructions que nous contrôlons, près de la moitié des immeubles sont considérés comme “très à risque” », déplore Özlem Tut, architecte à la tête du département spécialisé, le bureau de prévention sismique et d’étude des sols.
Les listes d’attente pour des contrôles ne cessent de s’allonger. Habib et Dilara Yücel, couple de trentenaires, n’attendront pas les conclusions du département de la municipalité : « Nous avons posé la question au propriétaire et il nous a répondu que l’immeuble était fiable. Mais bien sûr, après avoir commencé à vivre ici, j’ai parlé à d’autres propriétaires. L’un d’entre eux m’a répondu qu’il datait de 1978 et qu’ils avaient utilisé du sable [de mauvaise qualité] à l’époque », raconte Habib, très inquiet.
Ce professeur de littérature turque est originaire d’Adiyaman, l’une des villes les plus touchées par les destructions. Il voulait depuis longtemps quitter Istanbul, mais ne parvenait pas à convaincre son épouse. « Le séisme m’a fait changer d’avis », reconnaît aujourd’hui la jeune femme, qui est désormais la plus impatiente des deux à vouloir fuir la ville.
« J’ai commencé à avoir des palpitations cardiaques. C’était tellement fort qu’un jour je ne pouvais presque plus bouger. Mon mari m’a emmenée à l’hôpital. Ils m’ont examinée, et ils m’ont dit que c’était dû au tremblement de terre et que j’avais des troubles liés à l’anxiété. J’ai plus de cheveux blancs aussi. C’est le bilan du mois qui vient de s’écouler », résume-t-elle. Partout, ces craintes animent les conversations.
Les statistiques ont beau faire défaut, les déménagements et les départs se multiplient. En attendant de quitter Istanbul, le couple a revu le contenu de son deprem çantasi (« kit antisismique »), un sac rempli de vivres et de médicaments de base, que les autorités conseillent à chaque foyer de préparer. Habib a aussi téléchargé sur son téléphone plusieurs applications d’urgence à utiliser s’il venait à être coincé sous les décombres : l’une d’entre elles imite le son d’un sifflet, l’autre appelle automatiquement les urgences, et la dernière, baptisée « Je suis en sécurité », envoie une notification aux équipes de secours d’AKUT, association de sauvetage bien connue dans le pays.
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