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Le Monde, le 26/12/2022
Christophe Ayad
Les victimes de William M. étaient une héroïne du mouvement national kurde, un jeune musicien et un retraité
Emine Kara, Mir Perwer et Abdurrahman Kizil. Leurs noms et visages ont été brandis par les manifestants, samedi 24 décembre, place de la République, à Paris, comme lundi 26 décembre, lors de la marche blanche organisée par le Centre démocratique kurde de France (CDKF). Les trois victimes de la rue d’Enghien, assassinées sur les marches ou devant le Centre culturel kurde Ahmet-Kaya, vendredi 23 décembre en fin de matinée, par William M., le tueur présumé, sont devenues les nouveaux « martyrs » de la cause kurde.
Des trois, Emine Kara est assurément la plus connue. Cette femme de 48 ans, appelée sous son nom de guerre Evin Goyi, est une des héroïnes du mouvement national kurde sorti des rangs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre l’Etat turc et contre l’Organisation Etat islamique (EI). A l’instar de Sakine Cansiz, cofondatrice du PKK et amie de son chef, Abdullah Öcalan, de Fidan Dogan, chargée des relations extérieures pour l’UE, et de Leyla Saylemez, qui encadrait le mouvement de jeunesse du parti, tuées par balles le 9 janvier 2013, rue La Fayette.
Le PKK compte nombre de femmes dans ses postes dirigeants, y compris dans sa branche armée. Il ne s’agit pas seulement d’une politique de parité, mais d’un engagement féministe très affirmé, qui fait partie de ses piliers idéologiques – avec l’écologie et un communalisme à tendance marxiste – et contribue à son aura auprès des cercles de gauche et d’ultragauche en Occident.
Années de plomb en Turquie
Digne et réservée, voire austère, Emine Kara dirigeait le Mouvement des femmes kurdes de France, bien que ne s’exprimant pas en français. C’est à ce titre qu’elle était présente, vendredi, au Centre culturel Ahmet-Kaya, afin de participer à une réunion – reportée au dernier moment – de préparation de la commémoration du triple assassinat de 2013.
C’est aussi cette activité militante qui lui a valu une certaine notoriété dans les cercles féministes en France. C’est à cause d’Emine Kara que Laetitia et Constance, deux jeunes militantes féministes françaises sans lien avec le Kurdistan, sont venues, samedi, rendre hommage aux victimes de la rue d’Enghien.
Emine Kara a grandi dans le village de Hilal, qui appartient au district turc d’Uludere, près de la frontière irakienne. Son village a été incendié lorsqu’elle avait 18 ans, lors des années de plomb en Turquie. Avec sa famille, elle est partie pour le Kurdistan d’Irak, qui bénéficiait d’une protection aérienne occidentale. Installée dans le camp de réfugiés de Makhmour, au sud-est d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, elle y est enseignante de langue kurde.
« En 2014, elle a rejoint le Rojava [le Kurdistan de Syrie] », explique celui qui a été son avocat, Jean-Louis Malterre, sans préciser quelles y étaient ses activités. Emine Kara « a combattu à Kobané », a indiqué le chef de La France insoumise (LFI) et proche du CDKF, Jean-Luc Mélenchon, venu témoigner son soutien vendredi. Kobané, ville que les forces kurdes, regroupées au sein de la milice des Unités de protection du peuple (YPG), ont défendue face aux assauts de l’EI.
Puis la militante aurait participé à la longue reconquête du nord syrien menée par les YPG, appuyées par les forces spéciales et les avions de la coalition internationale contre l’EI, dont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et plusieurs pays arabes de la région. Le film de Caroline Fourest, Sœurs d’armes (2019), raconte l’épopée de ces amazones kurdes. Toujours selon M. Mélenchon, venu samedi place de la République, elle avait été blessée lors de la bataille de Rakka en 2017, qui avait permis de chasser l’EI de son fief syrien.
Emine Kara avait rejoint la France en 2018, d’où elle était partie en Allemagne pour se faire opérer, avant de revenir à Paris, où elle a déposé une demande d’asile en 2019. Sans mari connu ni enfant, elle ne s’est jamais présentée comme une combattante à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. « Il faut savoir que l’Ofpra rejette les demandes de personnes ayant combattu avec le PKK ou les YPG en Syrie », précise Me Malterre. Sa demande ayant été rejetée, elle avait fait appel auprès de la Cour nationale du droit d’asile, sans plus de succès. Cette dernière avait estimé que la militante avait quitté la Turquie il y a trop longtemps pour faire l’objet de menaces de l’Etat turc.
Mir Perwer, pour sa part, avait obtenu le statut de réfugié il y a peu. Le chanteur de 29 ans, dont le vrai nom était Sirin Aydin, avait souffert de la censure et de la prison en Turquie. Dernier d’une fratrie de six filles et un garçon, il était né à Mus, en Anatolie orientale.
« Un homme extraordinaire »
Populaire très jeune pour ses chants en kurde, il avait été arrêté au moment de la grande vague de destitution des maires kurdes, en 2015-2016. Après deux à cinq années en prison, selon les sources, il avait repris ses activités de chanteur pendant un an, avant de quitter la Turquie pour la France, en janvier 2021, laissant une femme et un enfant. Il avait été condamné entre-temps à vingt-huit années de prison en Turquie pour appartenance au PKK.
D’abord installé à Bordeaux, puis à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), il suivait des cours de français et vivait d’un emploi dans le bâtiment. Il chantait aussi, à l’occasion de mariages, d’enterrements ou de fêtes kurdes. « C’était un jeune homme extraordinaire, avec le cœur sur la main, quelqu’un de laïque et de généreux », dit son amie Victoria Tsamboucas.
La troisième victime, Abdurrahman Kizil, était un retraité, un vieil habitué des activités du Centre culturel Ahmet-Kaya et de sa cafétéria. Un« militant de toujours de la cause kurde », selon le Centre démocratique kurde de France.
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