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Le Monde, le 14/11/2019
TRIBUNE
Marc Pierini
Chercheur invité à Carnegie Europe
L’OTAN, et tout particulièrement ses membres européens, s’interrogent de plus en plus sur la fiabilité de la Turquie, notamment depuis qu’elle a lancé une opération militaire chez son voisin syrien, souligne dans une tribune au « Monde » l’ancien ambassadeur de l’Union européenne.
L’incursion militaire turque dans le nord-est de la Syrie a créé un choc au sein de l’OTAN, choc qui pour les membres européens de l’alliance s’est ajouté aux décisions de Donald Trump de retirer sans consultations les forces spéciales américaines de ce territoire stratégique dans la lutte contre l’Etat islamique. De surcroît, la Turquie a commencé à renvoyer les djihadistes européens qu’elle détient sur son sol ou en Syrie vers leurs pays d’origine. Le président Trump, quant à lui, a déclaré que les djihadistes n’étaient pas le problème des Etats-Unis.
La réaction du monde occidental à l’opération turque a été unanimement négative, y compris, chose rare, au sein de l’Union européenne (UE). De plus, sept gouvernements européens ont mis l’embargo sur les livraisons d’armes. Mais la question fondamentale est tout autre : les membres européens de l’Alliance atlantique peuvent-ils encore compter sur la Turquie dans les situations où la sécurité régionale de l’Europe serait en jeu ?
Dans le discours du secrétaire général de l’OTAN, le 7 novembre à Berlin, la réponse est parfaitement lissée : la Turquie au sud, comme la Norvège au nord, et les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni à l’ouest, sont « tous essentiels pour garantir la sécurité de l’Europe ». De fait, les officiers et diplomates turcs sont présents dans les instances de l’Alliance, tandis que les soldats d’Ankara sont engagés dans les opérations en Afghanistan comme le sont ses navires en Méditerranée.
Une puissance du milieu
Toujours est-il que l’atmosphère s’est alourdie depuis le coup d’état militaire avorté de juillet 2016 et la rotation accélérée des officiers turcs dans les instances de l’OTAN qui s’ensuivit, puis après les incursions turques dans le nord-ouest syrien, et plus substantiellement depuis les livraisons cet été de batteries de missiles russes S-400 sur une base aérienne voisine d’Ankara.
Le cœur du sujet se situe dans l’ambition proclamée d’Ankara d’être une puissance du milieu, à équidistance politique des grandes puissances. L’appartenance au camp occidental, enracinée dans l’adhésion au Conseil de l’Europe en 1950, à l’OTAN en 1952, et dans des relations multiformes avec l’UE, ne correspond plus à l’idée que se fait Recep Tayyip Erdogan de la place de son pays dans le monde. Le président turc y est sans doute porté par ses références fréquentes à l’Empire ottoman, mais plus prosaïquement par son alliance avec le parti ultra-nationaliste MHP, indispensable pour compenser le déclin de son parti, l’AKP. Qui plus est, dans un pays où, entre 1926 et 2012, la « classe de sécurité nationale » a enseigné à des générations de lycéens la méfiance envers l’étranger, un sursaut nationaliste et une posture anti-occidentale sont des instruments tout indiqués pour dissimuler les difficultés politiques.
Ficelles populistes
Au-delà des ficelles populistes, les élites nationalistes turques théorisent volontiers que l’ordre issu de la seconde guerre mondiale et de la fin de la guerre froide ne convient pas à une puissance émergente comme la Turquie. Dès lors, il suffit que le maître du Kremlin flatte habilement l’ego du chef de l’Etat turc pour qu’une convergence, moitié réelle, moitié fictive, émerge entre Ankara et Moscou. Cette inflexion politique serait aussi flatteuse que légitime si elle ne reposait sur deux ambiguïtés fondamentales.
L’une réside dans le fait que le Traité de l’Atlantique nord est un pacte de défense collective et mutuelle, comme Jens Stoltenberg l’a rappelé à Berlin le 7 novembre dans les termes consacrés : « Un pour tous et tous pour un. » Autrement dit, la Turquie peut-elle rester un allié fiable dans l’OTAN si quelques centaines de militaires russes mettent en œuvre un système de missiles anti-missiles (et les radars sophistiqués qui l’accompagnent) sur des bases aériennes voisines de celles où sont déployés les équipements de l’OTAN ?
L’autre est que le Kremlin, qui depuis des années harcèle en permanence le système de défense de l’OTAN sur et sous les mers, dans les airs et dans le cyberespace, utilise désormais ouvertement Ankara pour miner l’Alliance atlantique de l’intérieur. Que ferait la Turquie en cas de conflit ouvert en mer Noire, au Donbass ou dans la Baltique ?
Plus encore que la prétention d’avoir un pied dans chaque camp, ce qui irrite les membres européens de l’OTAN, c’est la posture personnelle du chef de l’Etat turc, qui oscille entre leçons magistrales de géopolitique et âpres marchandages. La perte de confiance qui en résulte est telle que, dans certaines capitales de l’OTAN, on parle désormais d’exclure la Turquie de l’Alliance (ce qui n’est pas prévu dans le traité) ou à tout le moins de la mettre en quarantaine de certaines opérations sensibles. Supputation extrême : le président Erdogan, dans un moment d’ire nationaliste, pourrait imiter la geste gaullienne de 1966 et retirer ses armées du commandement intégré de l’OTAN, tout en restant partie prenante des mécanismes politiques.
Un sommet qui s’annonce tendu
Ajoutant à la trajectoire historique dans laquelle le président Erdogan s’emploie à engager son pays, la position ambiguë de Donald Trump renforce le trouble chez les membres européens de l’OTAN, même si ses secrétaires d’Etat à la défense successifs se sont efforcés depuis le début de son mandat de rassurer les alliés sur l’engagement américain en faveur de la sécurité de l’Europe.
Le sommet de l’OTAN des 3-4 décembre à Londres s’annonce donc tendu. Le débat entre simple crise existentielle et « état de mort cérébrale » n’y sera probablement pas tranché. Les paroles de Donald Trump continueront de semer la perplexité chez ses interlocuteurs. En revanche, l’engagement pérenne de la Turquie dans le camp occidental, ou au contraire son basculement vers une position de puissance autonome (qui serait, sauf revirement, en partie ancrée à la Russie) constituera l’une des questions les plus épineuses que l’Alliance aura jamais eue à se poser.
Marc Pierini
est un ancien ambassadeur de l’UE, notamment en Turquie et en Syrie.
Il est chercheur invité au groupe de réflexion Carnegie Endowment for International Peace à Bruxelles
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