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Le Monde, le 13/07/2019
Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
La livraison de missiles russes, contre les mises en garde de l’OTAN, est l’aboutissement d’un changement d’axe engagé après la tentative de coup d’Etat de 2016.
Arrivée vendredi 12 juillet sur la base militaire d’Akinci (Murted) à Ankara, la première cargaison des missiles antiaériens russes S-400 acquis par la Turquie est un objet de fierté pour le ministère turc de la défense qui en a montré les images sur son site, lui donnant une grande visibilité. Les livraisons ne font que commencer. Les autres missiles arriveront par bateau pendant l’été, selon l’agence TASS.
En acquérant ces missiles, incompatibles avec le système de défense de l’OTAN, Ankara met en péril la cohésion de l’Alliance et s’expose à des sanctions du Congrès américain. « On avait donné le choix au président Erdogan, il a clairement fait le mauvais », ont déclaré dans un communiqué commun Eliot Engel et Michael McFaul, élus démocrate et républicain à la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants. « Qu’un allié de l’OTAN choisisse de s’allier avec la Russie et Vladimir Poutine au détriment de l’Alliance atlantique et d’une coopération plus étroite avec les Etats-Unis est difficile à comprendre », ont-ils conclu.
Pilier oriental de l’OTAN depuis 1952, la Turquie a semé le malaise parmi ses alliés en signant, en 2017, un contrat de 2,5 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros) avec la Russie pour la fourniture de missiles russes antiaériens S-400, incompatibles avec les systèmes de défense aérienne de l’Alliance.
Déclaration d’indépendance
Côté turc, en revanche, l’achat des missiles russes est présenté comme une déclaration d’indépendance. « Puisse cette acquisition être bénéfique à notre pays, à notre région et au monde », a déclaré le 8 juillet le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui se pose en leader global, capable de tenir tête aux puissants. « Le monde est plus large que cinq Etats », a-t-il coutume de dire, une allusion aux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.
Soucieux de laisser sa marque dans l’histoire, il a choisi de changer l’axe sécuritaire et de politique étrangère de la Turquie, estimant que les Etats-Unis n’étaient plus le partenaire indispensable. En emmenant son pays plus avant dans les bras de la Russie, le numéro un turc veut montrer qu’il ne sera pas l’allié docile des Occidentaux. Il rompt ainsi avec la ligne traditionnelle, celle d’une Turquie résolument tournée vers l’Occident, son système de sécurité, ses valeurs et ses marchés financiers.
Le Pentagone craint que les S-400 ne parviennent à percer les secrets technologiques de ses avions militaires dernier cri
Le prix à payer sera élevé. Washington n’a eu de cesse de mettre Ankara en garde, menaçant de l’évincer du programme de construction des F-35, les chasseurs furtifs américains de dernière génération, que des entreprises turques du secteur militaro-industriel contribuent à fabriquer. L’aviation turque pourrait avoir à faire une croix sur la centaine de F-35 dont elle était censée s’équiper. Le Pentagone craint notamment que les S-400, dotés d’un puissant radar, ne parviennent à percer les secrets technologiques de ses avions militaires dernier cri.
D’ores et déjà , l’entraînement des pilotes turcs au pilotage des F-35 a cessé sur les bases américaines, et un embargo a été décrété sur les pièces nécessaires à la fabrication du chasseur. Un train de sanctions a été préparé par le Congrès dont les effets, même si les sanctions sont minimes, porteront un coup fatal à l’économie turque, déjà mal en point.
Un tournant dans la relation
Indifférent aux mises en garde américaines, le président Erdogan a choisi de franchir le Rubicon. Son choix est politique avant tout. Acheter les S-400 n’est pas justifié d’un point de vue sécuritaire, ces missiles antiaériens n’ayant jamais fait leur preuve. Par ailleurs, pour être efficace, une défense antiaérienne doit être intégrée et non pas découplée, comme ce sera le cas en Turquie avec les S-400 d’un côté, le matériel de l’OTAN (missiles sol-air américains Patriot notamment) de l’autre. Enfin, la question reste entière à ce jour sur la région où les missiles russes pourraient être installés.
La date de la livraison, à trois jours des commémorations de l’échec de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016, n’a pas été choisie au hasard par la partie russe, soucieuse de rappeler que Vladimir Poutine fut le premier à soutenir le président Erdogan au plus fort de la tentative de putsch, contrairement aux alliés traditionnels de la Turquie, régulièrement fustigés par Ankara pour leur manque d’empathie. Ce coup de fil a compté pour Erdogan, qui manifeste depuis une rancune tenace contre ses alliés occidentaux. Le putsch manqué a définitivement marqué un tournant dans la relation.
Le ressentiment envers l’Occident est le principal ciment de la nouvelle idylle russo-turque. Il suffit à expliquer le changement d’axe voulu par M. Erdogan. Ankara et Moscou ont le même horizon, louant le « multilatéralisme », appelant à la lutte contre « l’hégémonie du dollar », opposant les réveils spirituels de leurs populations respectives à ce qu’ils décrivent comme le déclin de la civilisation occidentale.
Comparée à la guerre d’indépendance
L’échec de la tentative de putsch, commémorée lundi 15 juillet, est devenue le mythe fondateur de la « nouvelle Turquie », débarrassée de la « laisse », selon l’expression des tenants de l’islam politique turc, que l’Occident lui a passée au cou dès la fondation de la République en 1923.
La Turquie de M. Erdogan est tout autre, elle tient tête. C’est ainsi que la victoire sur la tentative de putsch est comparée à la guerre d’indépendance (1919-1922) menée par Mustafa Kemal dit « Atatürk », contre les puissances occidentales résolues à se partager les restes de l’Empire ottoman.
L’armée, depuis, reste en proie à une purge permanente. Plus de 16 677 de ses membres, tous grades confondus mais notamment à des postes de commandement, ont été mis à pied. Des procédures administratives et judiciaires sont en cours contre 7 335 membres des forces armées. Elles sont justifiées par la lutte contre le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir infiltré l’institution et fomenté la tentative de putsch. Pas plus tard que mardi 9 juillet, le parquet d’Istanbul a émis des mandats d’arrêt contre 176 militaires en service actif, dont un colonel.
Le traumatisme est ravivé aujourd’hui par l’élite islamo conservatrice au pouvoir. Le fait que les Etats de l’Union européenne et les Etats unis n’aient pas manifesté leur soutien à la Turquie au moment du putsch nourrit le ressentiment.
Les Etats occidentaux sont décrits comme des puissances maléfiques qui n’ont qu’un objectif, faire chuter la Turquie. Ce récit sert de socle à l’élaboration d’un mythe national cher au cœur du président Erdogan, qui ambitionne de façonner une nouvelle identité turque et de faire de son pays une puissance militaire globale, le nouveau chef de file du monde musulman sunnite.
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