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Le Monde, le 23/01/2019
Par Amanda Sloat
Le président américain peut se targuer d’avoir honoré sa promesse de retirer ses troupes de Syrie, mais sa décision précipitée peut avoir des conséquences graves dans la région, estime l’analyste Amanda Sloat dans une tribune au « Monde ».
Tribune.
La communication confuse du gouvernement américain à propos de sa politique syrienne, avec des tweets présidentiels aussitôt contredits par de hauts responsables, a créé ces dernières semaines une onde de choc planétaire. Nul pourtant ne devrait s’étonner de la décision de retirer les troupes américaines de Syrie, puisque le président Donald Trump en a fait la promesse à de multiples reprises. La seule chose surprenante est le choix du moment. Cette annonce précipitée et sa mise en œuvre bâclée ont d’ores et déjà entamé la crédibilité des Etats-Unis et risquent de mettre le feu aux poudres dans une situation déjà complexe.
Trump honore méthodiquement ses promesses de campagne. La Syrie n’en constitue que l’exemple le plus récent. Il avait promis à ses électeurs d’ensevelir l’organisation Etat islamique (EI) sous les bombes puis de rapatrier les troupes. Il a tenté de faire rentrer celles-ci plusieurs fois au cours de l’année 2018, mais a dû y renoncer face aux objections de ses conseillers. Alors que ceux-ci s’attendaient à ce que sa conversation téléphonique de décembre 2018 avec Recep Tayyip Erdogan lui permette de dissuader le président turc d’engager des opérations militaires contre les combattants kurdes syriens, le président américain en a profité pour confirmer le retrait et laisser à la Turquie le soin de nettoyer les dégâts.
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Le secrétaire à la défense Jim Mattis a démissionné à la suite de la décision impulsive du président. Le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, et le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, ont dû partir en tournée au Proche-Orient pour rassurer des alliés inquiets et leur expliquer la stratégie américaine. Quand Trump annonce une décision par une déclaration ou un tweet, ses conseillers doivent enclencher un processus de révision de la ligne politique afin d’appliquer ses orientations. Les délibérations ou l’examen des différentes options sont réduits au minimum. Même si l’on félicite souvent les fameux « adultes dans la pièce » qui s’opposent aux idées problématiques de Trump, ils peuvent aussi être nocifs en échouant à effectuer le travail nécessaire à l’application de sa politique et en définissant des objectifs qu’il ne partage pas.
Déclarations discordantes
Les dirigeants étrangers hésitent désormais à faire confiance à des émissaires dont les messages peuvent être contredits par le président, les déclarations discordantes faites par les conseillers de Trump ajoutant encore à la confusion. Pompeo a ainsi confirmé le projet de retrait des troupes américaines de Syrie, tout en soutenant que les objectifs de l’administration dans la région – à savoir défaire l’EI et contenir l’Iran – demeuraient inchangés. Bolton, au contraire, a conditionné le retrait américain à la défaite de l’organisation Etat islamique et à l’assurance qu’Ankara ne s’attaquerait pas aux combattants kurdes syriens. Trump a ensuite aggravé la tension par des tweets menaçant de « dévaster économiquement la Turquie si elle frapp[ait] les Kurdes » et évoquant sans autre précision une « zone de sécurité de 30 kilomètres ».
Vu la complexité de certaines questions, une décision présidentielle ne suffit pas ; un important travail diplomatique est nécessaire afin d’en garantir la mise en œuvre cohérente. L’un des défis immédiats que doit relever l’administration Trump en Syrie est de s’assurer que le retrait des troupes ne va pas exacerber les tensions entre la Turquie, pays allié membre de l’OTAN ayant de légitimes préoccupations sécuritaires, et les combattants kurdes syriens qui ont versé leur sang pour les Etats-Unis et qui méritent un traitement équitable. Si la réponse apportée à ce défi n‘est pas à la hauteur, il pourrait en résulter un vide de leadership que la Russie et l’Iran s’empresseront d’occuper.
Mauvais choix du moment
Ce dilemme est le résultat direct du soutien américain aux forces kurdes rassemblées au sein des Unités de protection du peuple (YPG) dans le combat contre l’EI en Syrie. Erdogan a toujours été hostile à ce partenariat étant donné les liens qui unissent les YPG au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), actif en Turquie et qualifié d’organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne.
Considérant qu’une région contrôlée par les YPG le long de la frontière constituerait pour la Turquie une menace essentielle, Erdogan a déjà mené deux offensives militaires dans le nord-ouest de la Syrie afin d’en neutraliser la création. Il envisage aujourd’hui une nouvelle opération contre les forces des YPG (auxquelles des forces spéciales américaines prêtent main-forte) dans le nord-est de la Syrie. Les officiels américains s’inquiètent à juste titre du fait que des attaques turques pourraient causer des victimes civiles, provoquer un conflit avec la Russie, détourner l’attention des dernières poches de résistance de l’EI, et épuiser l’armée turque.
Après le départ des Américains, la Russie deviendra l’unique interlocuteur de tous les partenaires ayant des intérêts en Syrie, parmi lesquels la Turquie, Israël et les Etats du Golfe
La discussion en cours entre les présidents américain et turc sur la mise en place éventuelle d’une zone tampon souligne le besoin de coordination, puisqu’elle exige des négociations détaillées entre militaires et personnels diplomatiques. Les deux parties ont vraisemblablement des visions différentes de la taille et du rôle de cette zone, ainsi que de la composition des forces qui devront y maintenir l’ordre.
Washington et Ankara doivent tenir compte des réalités du terrain, notamment du souhait de la population kurde de garder sa gouvernance locale et du désir du président syrien Bachar Al-Assad de rétablir son contrôle sur l’ensemble du pays. Après le départ des Américains, la Russie deviendra l’unique interlocuteur de tous les partenaires ayant des intérêts en Syrie, parmi lesquels la Turquie, Israël et les Etats du Golfe (dont beaucoup rouvrent leur ambassade à Damas).
L’attentat-suicide perpétré à Manbij (province d’Alep) le 16 janvier par l’organisation Etat islamique, qui a causé la mort de quatre soldats américains et de plusieurs civils, montre que la volatilité de la situation perdure. Les décisions présidentielles ont des conséquences que le mauvais choix du moment, une communication incohérente et une mise en œuvre boîteuse peuvent aggraver. Même si Trump peut se targuer d’avoir honoré une de ses promesses de campagne, sa décision inopportune porte tort à l’influence des Etats-Unis dans la région et à leur crédibilité auprès de [leurs] alliés.
(Traduit de l’anglais par Gilles Berton)
Amanda Sloat (Membre de la Brookings Institution, spécialiste de l’Europe du Sud et de la Méditerranée orientale)
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