Turquie. Le rédacteur en chef du site Cumhuriyet écope de trois ans de prison

Ouest-France,  le 21/11/2017

Le patron, le rédacteur en chef et plusieurs plumes du journal Cumhuriyet sont actuellement jugés dans le cadre d’un procès où ils sont accusés d’avoir aidé trois « organisations terroristes ». | Archives AFP

Ouest-France, avec AFP.

Un tribunal d’Istanbul a condamné, ce mardi 21 novembre, le rédacteur en chef du site du quotidien d’opposition turque Cumhuriyet à plus de trois ans de prison pour « propagande terroriste ».

C’est le journal lui-même qui l’annonce dans un tweet. Le rédacteur en chef du site du quotidien d’opposition Cumhuriyet a été condamné, ce mardi 21 novembre, à plus de trois ans de prison, par un tribunal d’Istanbul, en Turquie. Selon le média turc, Oguz Güven a été reconnu coupable d’avoir fait de la « propagande terroriste » pour le compte de la mouvance du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué du 15 juillet 2016. Ce que nie l’intéressé.

Genel Yayın Yönetmenimiz OÄŸuz Güven’e, ‘tweet’ davasında 3 yıl 1 ay hapis cezasıhttps://t.co/nhVtdwNbeg pic.twitter.com/Heo6lz8xQy

— Cumhuriyet (@cumhuriyetgzt) 21 novembre 2017

Le patron et plusieurs plumes du journal sont aussi jugés actuellement

Oguz Güven avait été arrêté en mai, accusé d’être l’auteur d’un message jugé inapproprié, posté sur le compte Twitter de Cumhuriyet, sur la mort dans un accident de la route d’un des procureurs supervisant des enquêtes contre les partisans présumés du prédicateur en question. Dans ce tweet, le journal évoquait un procureur « fauché par un camion ». Le message avait été supprimé moins d’une minute plus tard pour être remplacé par un tweet indiquant que ce procureur était mort dans un « tragique accident de camion ».

Visé par une virulente campagne de journaux progouvernementaux, Oguz Güven avait été arrêté puis écroué pendant un mois, avant d’être remis en liberté conditionnelle pour la durée du procès.

Par ailleurs, le rédacteur en chef a également été reconnu coupable, ce mardi, d’avoir « légitimé et encouragé les méthodes » du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), sur la base de tweets postés il y a plus de deux ans, toujours selon Cumhuriyet.

Le quotidien, farouchement opposé au président Recep Tayyip Erdogan, fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires qui ont suscité l’inquiétude de défenseurs de la liberté de la presse. Le patron et plusieurs plumes du journal sont aussi actuellement jugés dans le cadre d’un procès où ils sont accusés d’avoir aidé trois « organisations terroristes ».

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Cumhuriyet rejette des accusations « absurdes », et affirme que ce procès vise à abattre l’un des derniers titres indépendants. La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.

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