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Le Télégramme, le 20/08/2016
PROPOS RECUEILLIS PAR GILLES CARRIÈRE
Historien de la Turquie contemporaine, auteur de plusieurs ouvrages sur la Turquie et Chypre, ancien pensionnaire de l’Institut d’études anatoliennes à Istanbul et animateur du blog susam-sokak.fr entièrement consacré à la Turquie, Étienne Copeaux est l’un des invités du festival de Douarnenez. Il intervient aujourd’hui, à 18 h.
Interview.
Vos travaux s’intéressent particulièrement au nationalisme turc. Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste le concept de « Turcité » ?
Cette notion, née à la fin du XIXe siècle, est d’autant plus difficile à définir qu’elle cache un caractère religieux. L’identité turque s’articule, en effet, autour de la religion, au même titre que chez les Grecs et les Arméniens d’ailleurs. Le Traité de Lausanne a alimenté, en 1923, un grand échange de populations. On a assisté alors à une double expulsion de masse : d’un côté les Orthodoxes ont été renvoyés dans les Balkans tandis que les Musulmans de la région ont été transférés vers l’Anatolie, quel que soit le critère linguistique. En réalité, le mot turc veut dire musulman, c’est prégnant. Avant 1923, environ 30 % de la population turque n’était pas musulmane. Quant au courant de synthèse turco-islamiste, il a été théorisé très tôt, dès les années 1910, avant même la naissance de la République. Avec Atatürk (le père de la Turquie moderne, NDLR), le nationalisme s’est orienté dans une dimension plus raciale sur le modèle germanique. Sa fille adoptive avait d’ailleurs rédigé une thèse sur la race turque, une théorie dont s’est emparée l’extrême-droite.
Comment, à ce propos, l’armée, très influente en Turquie, s’est-elle accommodée de l’islam politique ?
La synthèse turco-islamiste avait été amplifiée dans les années 70. Elle a été encouragée par les militaires dans la foulée du coup d’État de 1980 : dans un contexte de guerre froide, l’islam était perçu comme un rempart contre le communisme.
À vous entendre, la laïcité turque n’est donc qu’une laïcité de façade ?
Oui. La République turque s’est débarrassée par la violence des non-musulmans, la dernière étape ayant été l’expulsion des Orthodoxes d’Istanbul en 1955. La Turquie d’aujourd’hui s’inscrit dans un espace mono-religieux dans lequel l’État va jusqu’à contrôler la Direction des affaires religieuses qui envoie d’ailleurs le sermon du vendredi aux imams. La religion s’incruste même dans les cérémonies officielles ! Erdogan profite bien entendu de ce terreau non-laïc qu’il fait fructifier…
Qui n’est pas avec moi est contre moi : cet adage qui sied si bien aux dictateurs ne résume-t-il pas la gouvernance d’Erdogan ?
Oui, bien sûr ; c’est l’attitude de n’importe quel populiste autoritaire. La pratique du pouvoir d’Erdogan s’appuie sur ce que j’appelle le « consensus obligatoire ». Mais cela n’est pas nouveau en Turquie où s’exerce traditionnellement un embrigadement des jeunes à l’école, à l’armée, à la mosquée. Cette forme d’obéissance aux injonctions du pouvoir imprègne profondément les esprits. J’ai pu m’en rendre compte lors de la rédaction de ma thèse, aujourd’hui épuisée, sur « les représentations turques du monde turc à travers les manuels d’histoire de 1931 à 1993 ». Tout une construction historique se concentre sur le mythe de la menace intérieure (Kurdes, Arméniens) comme extérieure ! Tant que l’opinion ne se dresse pas contre cette histoire officielle, on la laisse tranquille.
Vous avez souligné, pourtant, en 2015, dans les colonnes du quotidien Le Monde que « les études sur le génocide (arménien) sont de plus en plus nombreuses et fouillées, avec des approches renouvelées ». Expliquez-nous…
Jusqu’à une époque récente, on ne pouvait pas travailler en Turquie tranquillement la question arménienne. J’en ai fait l’expérience personnelle en 1999 : j’avais prononcé là -bas le mot génocide devant un public français, cela a provoqué un incident diplomatique assez sérieux. Je n’ai pas été repris au sein de l’équipe de turcologie du CNRS en France, et les milieux académiques ne m’ont pas soutenu. C’était difficile d’en parler à l’époque. Le génocide arménien est un crime originel que les Turcs n’arrivent pas à avaler. Néanmoins, je suis content de voir une jeune génération de chercheurs étudier la question sans le moindre tabou. Des travaux existent aux États-Unis notamment. On aborde aussi l’expulsion des Grecs, la violence politique, bref cela avance !
© Le Télégramme – Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/interview-la-turquie-malade-de-l-autoritarisme-20-08-2016-11188460.php
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