Plus d’un mois après la tentative de coup d’Etat militaire du 15 juillet, les purges se poursuivent en Turquie. L’ennemi a été désigné dès le soir du putsch par le président Recep Tayyip Erdogan : l’imam Fethullah Gülen, un religieux exilé aux Etats-Unis depuis 1999 et accusé d’avoir orchestré la tentative de renversement du pouvoir.
Connus sous le nom du mouvement Hizmet, les réseaux tentaculaires affiliés à M. Gülen s’étaient installés au cœur de l’appareil d’Etat turc et bénéficiaient de relais importants dans la société civile. Un temps associés au Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir depuis 2002, les gülénistes s’étaient ensuite retournés contre leurs alliés en 2013. Depuis le coup d’Etat manqué, ils sont poursuivis en masse par les institutions judiciaires et policières reprises en main par le gouvernement.
Le premier ministre turc, Binali Yildirim, a annoncé, mercredi 17 août, que près de 40 000 personnes avaient été détenues depuis le 15 juillet dans le cadre des mesures prises contre Hizmet, sous l’état d’urgence décrété pour une durée de trois mois à la suite du putsch. Près de 5 200 sont encore en garde à vue.
Outre la fermeture de plus de 4 000 fondations, hôpitaux, institutions éducatives, associations, médias, syndicats et entreprises, 5 000 fonctionnaires turcs – dont une large proportion de membres des forces armées et de sécurité – ont été radiés pour leur appartenance supposée à la mouvance güléniste, présentée comme une organisation terroriste par Ankara.