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Le Monde, le 06/11/2020
Par William Audureau
Ankara est le principal fournisseur d’imams détachés en France, un système auquel veut mettre fin Emmanuel Macron. Si l’influence turque au sein de l’islam français est croissante, elle reste, cependant, modeste.
Erdogan a-t-il désormais la main sur l’islam de France ? Les passes d’armes entre Ankara et Paris, couplées à l’épineuse question du financement du culte musulman et à une recrudescence d’attentats djihadistes, donnent lieu depuis octobre à nombre d’imprécisions sur la place de l’islam turc dans l’Hexagone.
Selon une rumeur qui bruisse sur les réseaux sociaux (ici, ici, ici ou encore là ), 50 % des imams en France viendraient de Turquie. Le jeudi 29 octobre, alors qu’il condamnait l’attentat de la basilique Notre-Dame de Nice, le sénateur conservateur italien Andrea Cangini a surenchéri, affirmant que « la Turquie finance 50 % des mosquées françaises, dont beaucoup, selon les services de sécurité de Paris, attirent l’extrémisme islamique ».
Ces chiffres sont faux. Dans les faits, les mosquées ou les imams turcs pèsent tout au plus un cinquième de l’islam en France. Toutefois, ses représentants sont de plus en plus influents et ambitieux. Explications.
Quelle est l’implantation de l’islam turc en France ?
La population turque ou d’origine turque est estimée à 700 000 personnes en France, dont une majorité de musulmans, avec une concentration importante dans l’Est, notamment à Strasbourg et Mulhouse.
Selon les différentes estimations, comme celle de La Croix, il existerait sur l’ensemble du territoire entre 300 et 400 lieux de culte directement liés à la communauté turque en France, sur un total estimé de 2 600 mosquées françaises. Soit, dans l’hypothèse haute, 15 % des lieux de culte.
Par ailleurs, la Turquie fournit 50 % des « imams détachés ». Il s’agit de religieux envoyés par un autre pays pour encadrer la communauté musulmane de France et pallier le manque d’imams formés en France, et dont Emmanuel Macron veut désormais se passer. Ces 151 fonctionnaires religieux envoyés par Ankara ne forment toutefois qu’une petite portion du nombre total d’imams en France – estimé entre 1 500 et 1 800.
Comment se financent ces organisations ?
Près de 80 % des mosquées en France doivent leur existence aux fidèles eux-mêmes, qui contribuent sous forme de cotisations ou de dons. Les mosquées turques ne font pas exception mais peuvent compter sur des fidèles plus aisés. « La communauté turque a un poids économique très important, à travers l’économie de service et le bâtiment, dans lequel ses ressortissants ont fait fortune », relève le sociologue de l’islam Omero Marongiu-Perria, auteur d’En finir avec les idées fausses sur l’islam et les musulmans (Les Editions de l’atelier, 2016). D’où des levées de fonds plus rapides, de l’ordre de deux à trois ans pour la construction d’une mosquée contre cinq à dix ans dans la communauté maghrébine, précise le chercheur.
La Turquie verse, en revanche, un salaire aux 151 imams détachés en France, ainsi qu’à 56 assistants en poste provisoire. Ankara a également financé la « faculté » de théologie musulmane inaugurée à Strasbourg en 2012.
Quels sont les acteurs de l’islam turc en France ?
L’islam, ou plutôt les islams turcs sont organisés autour de trois principales structures, deux sunnites proches l’une de l’autre, et l’une opposée aux deux précédentes :
Le Ditib (Diyanet Isleri Türk Islam Birligi, ou union des affaires culturelles turco-islamiques), qui est l’émanation en France du ministère turc des affaires religieuses, le Diyanet. Voix officielle et historique du culte musulman sunnite turc, historiquement modérée, le comité représente 280 associations et 151 imams turcs ou d’origine turque sous le régime de l’imam détaché.
Le Millî Görüş. Proche des Frères musulmans, cette organisation islamiste européenne compte 100 000 adhérents sur le Vieux Continent. Son antenne française, la Confédération islamique Millî Görüş (CIMG) chapeaute 300 associations et plusieurs dizaines de milliers de fidèles en France.
La Fédération de l’union des alévis de France (FUAF). Elle représente une branche atypique de l’islam, mystique, syncrétique et permissive – certains alévis réfutent d’ailleurs leur appartenance à l’islam. Farouchement opposée à l’islam officiel turc et à Erdogan, elle fait l’objet d’une politique de marginalisation en Turquie. Les alévis représenteraient 20 % des Turcs de France.
Peut-on parler d’islams extrémistes ?
Pas vraiment. L’alévisme, branche progressiste et pacifique, majoritairement hostile à l’islam radical comme à la charia ne peut évidemment pas être qualifié d’extrémiste. On peut dire la même chose, dans une moindre mesure, du Ditib. Même s’il s’est rapproché d’un islam plus identitaire depuis l’élection du président turc, Recep Tayyip Erdogan, cette dernière milite en France pour le vivre-ensemble et a condamné fermement les attentats de Vienne et de Nice.
Les membres de Millî Görüş affichent, quant à eux, une couleur nationaliste proturque et conservatrice très marquée. « Ils ne sont, à mon sens, pas salafistes, ni extrémistes. Mais ils tiennent des positions traditionalistes, patriarcales », explique au Parisien Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble et spécialiste de la Turquie contemporaine.
Sont-ils influencés par la Turquie ?
A l’exception des alévis, oui. Si, jusque dans les années 1990, l’islam sunnite turc de France était relativement indépendant, la situation a changé depuis. « [Il n’a plus] aucune autonomie ou peu visible, estime Samim Akgönül, directeur des études turques à l’université de Strasbourg. Il faut tout de même dire que Millî Görüş, depuis que le parti politique est ressuscité en Turquie, opte pour une position plus critique à l’égard du président Erdogan. Mais dans leurs grandes lignes, tous les réseaux [Ditib, Millî Görüş, MHP, Süleymanci…] sont alignés sur Ankara. »
Afin d’entretenir ce lien, le président turc prend soin d’apparaître à l’international comme le protecteur des musulmans sunnites bafoués dans leur honneur, d’où ses saillies contre Emmanuel Macron et la laïcité à la française. Cette posture relève d’un enjeu électoral : la diaspora turque d’Europe, qui représente environ trois millions d’électeurs, est essentiellement jeune, conservatrice et très croyante. En dehors des capitales européennes, comme Paris, elle vote principalement en sa faveur.
« Erdogan n’est pas quelqu’un de très religieux sur le fond, mais c’est un très bon stratège et il sait instrumentaliser la question religieuse à des fins électorales. Depuis quelques années, il donne beaucoup de gages aux islamistes dans l’espoir d’être réélu », observe Omero Marongiu-Perria.
Quelle est leur influence réelle en France ?
Elle est grandissante. « Les islamités originaires de Turquie ne sont que marginales en France, historiquement parlant. En revanche, depuis une petite dizaine d’années, il y a un activisme sans précédent des réseaux originaires de Turquie, officiel [Ditib] ou officieux [Millî Görüş] », observe Samim Akgönül, tout en citant également le rôle des centres culturels, écoles et associations françaises affiliées à la Turquie (Yunus Emre, Maarif, Cojep…). Résultat : en 2017, le leader du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF), visage politique du Ditib, Ahmet Ogras, est devenu le premier président turc du Conseil français du culte musulman (CFCM). En janvier 2020, l’islam turc est même parvenu à devenir majoritaire par le nombre de sièges au sein du CFCM, une première depuis la création de ce dernier en 2003.
Néanmoins, ce développement connaît aussi des accrocs. Financiers, d’abord : le chantier pharaonique de la mosquée Eyyub Sultan, lancé à Strasbourg par le Millî Görüş pour un budget de 32 millions d’euros, a ainsi dû être mis en pause en 2019, faute de fonds. Stratégiques, également. « De nombreux jeunes partent en Turquie pour y suivre une formation universitaire théologique, mais les conditions de vie y sont si avantageuses, financièrement, que les imams formés y restent », souligne Omero Marongiu-Perria.
Enfin, contrairement aux prétentions planétaires du salafisme d’Arabie saoudite, l’islam officiel de Turquie est nationaliste et son audience reste limitée aux turcophones. Or, « l’islam français est encore tributaire des appartenances nationales et ethniques, rappelle Omero Marongiu-Perria. Les Turcs parlent turc dans les mosquées, et il y a pas mal de différences cultuelles entre les Turcs et les Maghrébins » qui restent les principaux pratiquants de l’islam dans l’Hexagone.
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