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Aujourd’hui la Turquie, Â le 25/06/2016
L’Euro 2016 prend malheureusement fin pour l’équipe turque de Fatih Terim. Depuis sa première participation à l’Euro 1996, l’équipe a bien progressé, mais ses lacunes lui valent toujours bon nombres de critiques. Pour cette raison, l’équipe d’Aujourd’hui la Turquie a rencontré l’analyse et commentateur sportif Osman Tanburacı.
Une compétition laborieuse
Une qualification inespérée, provoquée par le but de dernière minute du joueur Selçuk Inan, avait permis aux Turcs de se qualifier pour l’Euro 2016. Huit ans après sa dernière participation à cette compétition, l’équipe turque se voyait qualifiée une nouvelle fois. Malheureusement, leur jeu médiocre a donné lieu à une rapide défaite. Après un échec face à la Croatie (1-0), puis face à l’Espagne (3-0), la Turquie s’est ressaisie face à la République Tchèque, en les battant 2-0. Les buts de Burak Yilmaz et d’Ozan Tufan ont permis à leur équipe d’obtenir la troisième position au sein du groupe D. Après cette unique victoire, les Turcs se sont mis à espérer une qualification pour les 8ème de finale. Cet espoir était mince, mais il a été largement soutenu par Fatih Terim. Celui-ci a même déclaré qu’ils arrêteraient quand ils le voudraient. Mais l’équipe nationale turque a été éliminée le 23 juin dernier.
Un coup dur pour les fans turcs, qui attendaient beaucoup de leur équipe. D’autant que la Turquie était entrée dans la compétition avec de bons éléments, tels que Arda Turan (29 ans), joueur au FC Barcelone, Selçuk Inan (31 ans) de l’équipe turque Galatasaray, mais aussi Mehmet Topal (30 ans) qui a une longue expérience en Espagne à Valence, ainsi que Emre Mor, jeune espoir de 18 ans et étoile montante en Turquie.
Si l’équipe a bien progressé depuis sa première participation à l’Euro 1996, elle a vite montré ses limites lors de l’édition 2016. D’après Osman Tanburacı, l’équipe turque est talentueuse, mais pas suffisamment entrainée, en témoigne son manque de discipline mais aussi de technique. En outre, la majorité de ses joueurs sont désormais âgés, ce qui freine leurs capacités. C’est pourquoi la légitimité de l’entraineur Fatih Terim à ce poste est aujourd’hui remise en question.
« L’imparator »
Selon Osman Tanburacı, l’équipe nationale turque est principalement portée par l’homme charismatique mais colérique qu’est Fatih Terim. Surnommé l’Imparator en turc – l’empereur -, le sélectionneur de l’équipe nationale est devenue une véritable légende vivante dans son pays.
Entraineur depuis près de trois décennies, Fatih Terim ne manque pas d’expérience. De 1975 à 1985, c’est en temps que défenseur qu’il porte les espoirs de l’équipe turque. C’est finalement en 1993 qu’il se hisse aux commandes de la Milli Takım : « la sélection nationale », avec succès. En 1996, l’équipe est en finale de l’Euro 96 face aux Britanniques. À la surprise de tous, Fatih Terim démissionne et devient entraineur de Galatasaray.

 Mais il ne s’est pas arrêté là . Il vagabonde depuis entre les différentes équipes. « Il n’est pas fidèle », comme nous l’a expliqué Osman Tanburacı. Outre son passage à Galatasaray, lequel lui a valu le surnom de « Commandatore » pour avoir mené l’équipe à la victoire de l’UEFA en 2000 ; il a ensuite été sélectionneur de la Fiorentina à Turin, puis très rapidement du Milan AC. Sans grand succès, il décide de rentrer au pays et redevient en 2013 entraineur de l’équipe nationale.
Vers la fin de « l’ère Fatih Terim » ?
Rares sont les entraineurs ayant eu une expérience de terrain dans le passé. Si « L’imperator » fait partie de cette catégorie, il n’en demeure pas moins que de nombreux autres atouts entrent dans son jeu.
Homme colérique et particulièrement ambitieux, Fatih Terim sait s’entourer de personnes de confiance, et compte parmi ses plus fervents souteneurs le président turc Recep Tayyip Erdoğan. D’autre part, il sait nouer des relations particulières avec l’équipe nationale turque, qui lui accorde en retour beaucoup de respect. Peu avant l’ouverture de l’Euro 2016, il annonce à l’Equipe.fr : « Je suis sûr qu’il ne leur [les plus jeunes joueurs] faudra que cinq minutes pour s’acclimater à l’atmosphère d’un grand tournoi ».
Pourtant, si Fatih Terim sait soigner son image dans son entourage et auprès des médias, Osman Tanburacı souligne un non-dit : si le peuple turc soutient activement son équipe par patriotisme, la grande majorité ne soutiendrait pas son entraineur. 

Le jeu médiocre de l’équipe nationale lors des matchs contre la Croatie et l’Espagne a en effet fait ressurgir de nombreuses questions quant à la place et à l’efficacité de Fatih Terim. Malgré un contrat rempli lors du dernier match contre la République Tchèque (2-0), cela n’a malheureusement pas été suffisant pour que la Turquie passe en 8e de finale. Le football turc est-il prêt à accueillir un autre entraîneur ?
Myriam Durand et Chirine Riaz
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