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Le Monde, le 11/10/2018
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Des milliers d’universitaires, écrivains, journalistes et millionnaires ont émigré. Le président appelle à leur retour… mais craint qu’ils soient « embrouillés par les idées de l’Occident ».
LETTRE D’ISTANBUL
Gönül, 22 ans, issue d’une famille stambouliote aisée, espère bien décrocher au printemps 2019 un diplôme de gestion de l’université de Boston (Etats-Unis) où elle étudie depuis trois ans grâce au soutien financier de ses parents. Le mal du pays l’assaille parfois sur son campus, loin des siens. Pourtant, elle ne prévoit pas de rentrer en Turquie une fois son diplôme en main.
« Je vais plutôt essayer de trouver un emploi aux Etats-Unis tant que mon visa étudiant est en cours de validité. Que ferais-je en Turquie ? Le taux de chômage des jeunes est élevé, 20 %, les perspectives de carrière sont limitées, l’initiative individuelle n’est pas encouragée et avec la crise économique qui s’annonce, cela ne va pas s’arranger », explique cette brunette délurée et polyglotte, venue se ressourcer quelques jours à Istanbul, où son cœur est resté.
La démission récente de Kerem Altiparmak, un spécialiste du droit renommé qui a claqué la porte de l’université d’Ankara où il enseignait, corrobore les craintes de l’étudiante sur le manque de perspectives. « Je pars, non pas parce que j’ai trouvé un emploi mieux rémunéré mais parce que l’université où j’avais coutume de travailler n’est plus la même, ça n’est plus une université, il n’y a plus de recherche », écrit l’enseignant dans une lettre annonçant son départ à ses étudiants et à ses collègues.
Aysel, la trentaine, enseignait, elle, la sociologie dans une université en Turquie jusqu’à son limogeage après le coup d’Etat raté du 15 juillet 2016. Comme elle, des dizaines de milliers d’enseignants ont perdu leur poste lors de la vague des purges déclenchées par les autorités dans la foulée du putsch. Depuis, elle végète, sans travail, le moral en berne. Pour ne rien arranger, la voilà convoquée au tribunal pour avoir signé en 2016 une pétition en faveur de la paix dans les régions kurdes de Turquie, ce qui suffit à faire d’elle un suppôt du terrorisme. La jeune femme donnerait cher pour aller tenter sa chance à l’étranger mais son passeport a été confisqué, elle est condamnée à rester. « Parfois j’imagine que je vais faire comme les réfugiés syriens, payer un passeur, monter à bord d’un canot pneumatique, direction la Grèce. »
Via la mer Egée, les passages de migrants clandestins vers la Grèce ont diminué ces deux dernières années. En revanche, ils ont doublé du côté du fleuve Meriç (Evros, en grec, Maritsa, en bulgare) qui, dans la région d’Edirne, en Thrace orientale, marque la frontière turco-grecque. Sur les neuf premiers mois de 2018, 12 000 personnes l’ont traversé alors qu’ils étaient à peine 6 000 en 2017, 3 300 en 2016. Selon une source policière européenne, la moitié de ces migrants sont des citoyens turcs. Il s’agit de personnes qui partent dans le but d’échapper aux poursuites judiciaires en Turquie pour leurs liens présumés avec des « organisations terroristes », à savoir le Parti des travailleurs du Kurdistan ou le mouvement de Fethullah Gülen, le prédicateur accusé par Ankara d’avoir fomenté la tentative de putsch. Les habitants d’Edirne ne sont pas bavards sur le sujet.
253 640 Turcs ont émigré en 2017
Depuis la tentative de coup d’Etat de 2016, nombreux sont les universitaires, les écrivains, les journalistes et même les millionnaires (12 000 en 2016 et 2017) qui ont quitté la Turquie de façon légale dans le but de s’installer en Europe ou aux Etats-Unis. Il y a aussi les jeunes qui, nés sous une bonne étoile, visent des cursus universitaires à l’étranger, conscients qu’un diplôme obtenu dans une université américaine ou européenne sera un plus sur leur CV.
Selon des données publiées au début du mois de septembre par l’Institut turc des statistiques (TUIK), en 2017, 253 640 Turcs ont émigré pour des raisons liées à « l’économie, la politique, le social, la culture ». 42 % d’entre eux avaient entre 20 et 34 ans. 57 % étaient originaires des villes les plus peuplées (Istanbul, Ankara, Izmir, Bursa). Pour moitié, ceux qui partent sont des jeunes citadins dotés d’un bon niveau d’éducation.
Cette fuite des cerveaux n’a pas échappé au président turc Recep Tayyip Erdogan, désireux de voir les forces vives « rentrer au pays ». Non sans appréhension. « A la fin de l’empire ottoman, on a envoyé des étudiants à l’étranger dans l’idée qu’ils allaient ensuite contribuer au développement du pays. A leur retour, ils avaient embrassé la culture occidentale et avaient perdu leur authenticité. Malheureusement, ils sont devenus par la suite des agents zélés de l’Occident », a-t-il déploré, le 21 septembre à New York, devant des représentants de la Fondation Turken, une organisation turque progouvernementale, chargée de faciliter les contacts entre les jeunesses turque et américaine.
Le « leader mondial » (dünya lideri, l’un des surnoms de M. Erdogan) a tenu le même discours le lendemain à la Teknofest d’Istanbul, où étaient exhibées les prouesses de l’industrie de défense sur l’aire du troisième aéroport en voie d’achèvement. « Les étudiants que nous avons envoyés se former dans les pays occidentaux rentrent avec le cerveau embrouillé par les idées de l’Occident », a insisté M. Erdogan. Deux minutes plus tard, il invitait une nouvelle fois les Turcs éduqués « à rentrer ».
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