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Le Figaro, le 24/04/2020
Par Mourad Papazian et Ara Toranian
Mourad Papazian et Ara Toranian sont les coprésidents du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).
FIGAROVOX/TRIBUNE – En cette journée de commémoration du génocide arménien, Mourad Papazian et Ara Toranian jugent que la Turquie n’a toujours pas renoncé à ses ambitions d’hégémonie. Et invitent l’Europe à ouvrir les yeux face à la violence et aux projets d’Erdogan.
105 ans après le génocide des Arméniens, l’État turc n’en finit pas de représenter un danger pour les peuples de la région et une menace pour l’Europe. On ne dressera pas en ces lignes l’inventaire de toutes ses exactions, en particulier contre les Kurdes de Syrie, que Donald Trump a jeté après usage à l’automne dernier, en les livrant à la soldatesque d’Erdogan une fois l’éradication de Daech estimée acquise. Il serait en effet vain de rappeler l’ensemble des crimes perpétrés par cet État, qui vient encore de bombarder le 15 avril le camp de Makhmour au sud-Kurdistan, provoquant plusieurs morts dans la population civile. Il n’est depuis 100 ans pas un jour qui ne produise son lot d’atteintes aux libertés démocratiques ou aux droits de l’homme dans cet État qui compte aujourd’hui 230 000 détenus politiques et qui fait figure de plus grande prison de journalistes au monde. Il serait également fastidieux de faire le rappel de toutes les agressions d’Erdogan contre l’Europe, de ses chantages tous azimuts et de ses tentatives d’instrumentaliser politiquement son émigration, avec notamment la création dans certains pays de filiales de l’AKP, qui se présentent aux élections locales en tant que relais quasi revendiqué de la maison-mère…
La politique étrangère turque montre qu’elle entend renouer avec la grande tradition d‘un passé qu’Erdogan voudrait ressusciter.L’ensemble de ces faits procède d’une même mécanique mégalomaniaque, qui se nourrit de la nostalgie de l’Empire ottoman et s’inspire de ses logiques de conquête et de violence. Toute la politique étrangère de la Turquie montre qu’elle entend renouer avec la grande tradition d’un passé qu’Erdogan voudrait ressusciter, en essayant de trouver des synergies avec certaines entités turcophones de l’ex-Union soviétique, comme l’Azerbaïdjan, ou en établissant des alliances objectives avec la mouvance islamiste du Moyen-Orient, via entre autres la confrérie des Frères musulmans. Il n’est pas jusqu’à l’Afrique qui ne subisse ses ardeurs, comme en témoigne la présence de la soldatesque turque au côté de Fayez Al Sarraj en Lybie, ou les aides prodiguées aux djihadistes qui massacrent les chrétiens, comme au Nigéria. Même le Rwanda n’y a pas échappé qui sous la pression d’Ankara a fermé la partie du Musée du Kigali dédié au génocide arménien.
Est-il besoin d’évoquer ici ses convoitises sur les richesses énergétiques de la Méditerranée, qui a valu à Erdogan plusieurs mises en garde de L’Union européenne? Ou ses tentatives d’envoyer manu militari les réfugiés en transit sur son territoire forcer les frontières de la Grèce? Sans parler de l’occupation de Chypre depuis maintenant 45 ans.
Le loup gris a aujourd’hui jeté le masque et se présente tel qu’il est, symbole d’un État arrogant, islamiste et ultranationaliste.On est bien loin des opérations de charmes d’Erdogan qui se faisait brebis pour intégrer l’Europe au début des années 2000. Le loup gris a aujourd’hui jeté le masque et se présente tel qu’il est: symbole d’un État arrogant, à la fois islamiste et ultranationaliste, qui s’est construit sur le cadavre du peuple arménien et de ses minorités chrétiennes. Un crime fondateur, dont il n’a jamais payé le prix devant aucune cour de justice internationale et dont au contraire il continue à tirer les dividendes jusqu’à aujourd’hui, sans que personne ne s’avise à lui demander des comptes. Les Arméniens, moins dupes que quiconque des jeux et des manigances de cet état, ne cessent depuis cent ans d’en dénoncer les turpitudes. En vain. Ou presque. Les «puissances», dirigeants américains en tête, ont en effet toujours cédé au chantage d’Ankara. Même le grand Barack Obama a plié, renonçant durant son mandat, malgré ses promesses, à désigner par son nom le génocide des Arméniens, que le Congrès américain a toutefois fini par reconnaître à l’unanimité le 12 décembre dernier, dans un ultime sursaut moral. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que faute d’obstacle sérieux à sa progression, le fascislamisme turc fasse feu de tout bois et gagne partout du terrain.
Jusqu’à quand la Turquie pourra-t-elle continuer ainsi à faire son miel de la peur ?Dans son remarquable discours pour la reconnaissance par la France du génocide arménien le 18 janvier 2001 devant l’Assemblée nationale, le regretté Patrick Devedjian déclarait à propos du négationnisme de la Turquie à l’endroit de l’entreprise d’extermination de 1915, qu’il était «la poursuite d’une ancienne haine. Il n’y a jamais eu en Turquie quelque chose de comparable à la dénazification. Seule la communauté internationale peut créer le choc culturel nécessaire au changement. La complaisance pour le négationnisme d’État de la Turquie encourage son agressivité permanente et son fascisme larvé». Vingt ans plus tard, force est hélas de constater qu’à défaut d’un tel «choc», la situation n’a fait qu’empirer tandis que la menace représentée par l’État turc se précise de jour en jour, y compris pour l’Europe. Même la pandémie semble jouer pour Erdogan, quand il profite du confinement des opinions pour bombarder des réfugiés kurdes, ou qu’il en tire bénéfice parce qu’elle rend difficile cette année les commémorations du génocide arménien, lesquelles mettent la Turquie sur la sellette partout dans le monde chaque 24 avril. Jusqu’à quand cet État pourra-t-il continuer ainsi à faire son miel de la peur? Dans son Discours sur la servitude volontaire, rédigé il y a presque 500 ans, Étienne de la Boétie écrivait que «les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux». En ce qui concerne Erdogan, il est plus que temps que l’Europe se redresse.
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