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Télérama, le 16/01/2021
Propos recueillis par Nicolas Cheviron
Exploration pleine de tact des fractures qui traversent la Turquie à travers le regard d’une jeune femme de ménage voilée, la nouvelle série de Netflix fait sensation sur les bords du Bosphore, entre approbations et critiques. Explications d’un phénomène par le romancier Yigit Bener.
Récit de la rencontre difficile entre une jeune femme de ménage voilée des faubourgs d’Istanbul et la psychiatre bourgeoise et occidentalisée qu’elle vient consulter dans le coeur de la métropole, la série Bir Baskadir (« L’Autre »), diffusée depuis 12 le novembre sur Netflix, connaît un immense succès en Turquie, mais nourrit aussi les controverses. Le romancier Yigit Bener (son dernier roman, Le Revenant, est paru chez Actes Sud) revient pour Télérama sur les raisons de cet engouement.
Pourquoi la série Bir Baskadir déchaîne-t-elle tant de passions en Turquie?
Elle touche tous les points sensibles de la société turque, tous ses clivages. Entre conservateurs musulmans et modernistes kémalistes, Kurdes et Turcs, hommes et femmes, métropole et province, et aussi, en filigrane, entre classes sociales. Et elle le fait avec une approche un peu hétérodoxe, des personnages qui prennent parfois le spectateur à rebrousse-poil, comme l’adjoint de l’imam, qui lit Jung et a des discours presque communistes. C’est tout cela, je pense, qui suscite engouement et polémiques, jusqu’à alimenter des débats entre sociologues. Ensuite, elle arrive dans une atmosphère extrêmement polarisée par un pouvoir politique qui utilise cette tension comme un levier électoral.
Comment la série échappe-t-elle aux clichés sur un sujet aussi complexe que le clivage entre conservateurs religieux et laïques progressistes ?
Le personnage principal, Meryem, est présenté avec toutes ses contradictions. C’est une jeune femme conservatrice musulmane, mais qui va travailler chez un homme célibataire. Elle vit dans la tradition avec un frère vindicatif, verbalement violent, et omniprésent dans sa vie, comme d’ailleurs l’imam, qui la conseille dans tous les aspects de sa vie. En même temps, avec pragmatisme, elle arrive à trouver son propre chemin, à contourner les obstacles. Elle n’affronte jamais, plie parfois, se détourne à l’occasion mais, au final, parvient à faire ce qu’elle veut. C’est peut-être grâce à cette complexité du personnage, qui le rend éminemment sympathique, que la série échappe au cliché.
Ensuite, toute la série tourne autour d’une séance de thérapie, un clin d’oeil à la société turque malade de ses polarisations. Nos maux doivent être soignés, mais par qui exactement ? C’est la question que nous pose Bir Baskadir en nous montrant des psychiatres embourbés dans leurs propres problèmes. Car les mêmes contradictions, les mêmes violences internes, les mêmes tabous, les mêmes rigidités existent dans toutes les couches de la société.
L’incommunicabilité, au coeur du récit de Bir Baskadir, ne serait-elle pas le vrai mal qui ronge la Turquie ?
La société étouffe parce qu’elle n’arrive pas à s’exprimer. Il y a les tabous qui existent depuis la nuit des temps, mais aussi ceux que l’État impose très tôt, que les gens ont intériorisé. Il y a des tabous sociaux, comme la pression sur la femme, ce que Meryem subit de la part de son frère, qui ne la laisse pas parler, mais aussi la chape de plomb que fait peser l’État sur la société, qui empêche la parole de jaillir, et c’est extrêmement lourd. Ensuite, c’est vrai que la société est composée de différents blocs ou de ghettos qui ne communiquent pas vraiment entre eux. Les partis politiques ne reflètent pas tellement des idées, mais plutôt une affiliation à une communauté.
« En 2013, le mouvement de Gezi nous a montré que la société turque pouvait être soignée. »
Ces communautés parviennent pourtant parfois à se rencontrer…
Oui. Le moment où le mur de l’incommunicabilité a vraiment été brisé, ç’a été Gezi [mouvement protestataire d’ampleur qui a débuté à Istanbul par un sit-in d’une cinquantaine de riverains du parc Taksim Gezi, ndlr]. Nous avons vu lors des grandes manifestations de Gezi, en 2013, que des gens de toutes les origines pouvaient communiquer entre eux, avec le formidable langage de la jeunesse, du rire, du persiflage contre le pouvoir. Une parole complètement libre. Gezi nous a montré que cette société pouvait être soignée. Et je pense que, malgré la chape de plomb actuelle, les jeunes, eux, continuent à communiquer autrement. Cette génération qui a vu et vécu Gezi, qui approche aujourd’hui 25 ou 30 ans, va petit à petit prendre les rênes du pouvoir, et les choses vont commencer à changer. On va voir que certaines rigidités qu’on croyait éternelles vont disparaître tout d’un coup, sans qu’on comprenne comment.
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