L’installation de Biomasse et la chaîne de production ont été arrachés par des industriels turques et quitteront les Landes et la France d’ici la fin 2017

La vente aux enchères publiques, ce mardi, à Dax, de la chaîne de production de l’usine Darbo, liquidée cette automne, a tenu ses objectifs. Le cap des 3 millions d’euros prévu par Maître Dauchez, a été atteint. Le commissaire priseur judiciaire dacquois a pu, au final, trouver des acquéreurs pour les plus grosses unités.

L’installation de Biomasse Vyncke, qui n’avait pas trouvé preneur le matin, a été cédée 450 000 euros à un groupe turque lorsqu’elle a été représentée en fin d’après-midi. Bien qu’elle aurait pu être exploitée sur place et atteindre son plein régime après installation d’une turbine, cette unité de cogénération qui datait de 2008 et développait une capacité totale de 72 MW de production d’électricité, devrait probablement être démontée d’ici la fin 2017 et quitter les Landes pour le Proche-Orient.

 

Plusieurs millions d’euros pour assurer le démontage

Même sort et même destination pour la ligne presse Dieffenbacher destinée à la fabrication des panneaux de particules (avec une ligne de triage, broyage, encollage, sciage et mélamine). Cette ligne qui était le cœur de l’usine est partie à 800 000 euros au lieu des 1 million d’euro prévus. Maître Dauchez a préféré réduire sensiblement le prix de vente prévu initialement, plutôt que de voir les acheteurs se décourager et qu’au final, l’outil de travail reste à l’abandon, rouille et finisse à la casse chez les ferrailleurs.

« A ceux qui s’étonnent de la faiblesse apparente des prix de vente de ces machines, il faut préciser que les acheteurs vont devoir débourser plusieurs millions d’euros pour assurer ensuite leur démontage, transport, remontage et mise à niveau, sans aucune garantie. On a évalué cette somme rien que pour la ligne presse à 15 à 20 millions supplémentaires. Seuls des grands groupes industriels peuvent se permettre ce genre d’opération et d’investissements », souligne Michel Mousset, le directeur général de Lutèce Industrie, cabinet de consultants internationaux en ventes industrielles. Qui est ce client turque, qui a arraché la mise ? Un gros industriel, qui contrôle toute la chaîne, de la scierie à la commercialisation de panneaux de particules, selon les infos recueillies par « Sud Ouest ».

 

 

Une ardoise d’environ 16 millions d’euros

Cette vente aux enchères, à été suivie par une centaine de personnes, dont de très nombreux industriels landais et fournisseurs dont certains avaient même envisagé de se regrouper pour acquérir certaines machines, en fonction du rythme et du montant final des enchères. Cette vente avait pour but de rembourser une partie des dettes accumulées ces derniers mois par Darbo sous le contrôle de ses deux derniers créanciers, le groupe portugais Sonae Industria et le germano-suisse Gramax.

 

« Aujourd’hui, on ne sait toujours pas quel est le montant exact du passif. Le mandataire judiciaire Maître Legrand, n’a rien voulu communiquer. Mais ces 3 millions d’euros ne couvriront pas tout. La partie sociale et fiscale (Fisc, Ursaff, AGS) et le mandataire lui-même, devraient tout récupérer », déplore Bernard Seosse, industriel landais qui fait partie des créanciers lourdement pénalisés par la faillite de Darbo. Selon les informations recueillies par « Sud Ouest », le total de l’ardoise accumulée par Darbo était estimée à environ 16 millions d’euros en septembre dernier, quelques semaines avant le dépôt de bilan et la liquidation judiciaire. Quelques mois avant le démantèlement de cette usine qui tournait depuis soixante ans.

 

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