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Le Figaro, le 30/03/2019
Par Delphine Minoui
De notre envoyée spéciale à Ankara
REPORTAGE – Près de 58 millions d’électeurs turcs se rendent ce dimanche aux urnes pour élire leur maire. Une bataille qui s’annonce serrée dans la capitale, Ankara, où les islamo-conservateurs pourraient perdre la municipalité pour la première fois en vingt-ans.
C’est donc ici, en plein cÅ“ur du plateau anatolien, que tous les projecteurs sont aujourd’hui tournés. Ici, dans cette capitale turque aux allures de Legoland, que pourrait se jouer une partie du futur politique du pays. Alors qu’affiches et banderoles se disputent les façades des immeubles, à l’image du coude-à -coude opposant les deux prétendants à la mairie, Ankara frémit de mille et une rumeurs sur un possible revers de l’AKP (Parti de la justice et du développement) au scrutin municipal de dimanche. Une éventualité redoutable pour Recep Tayyip Erdogan: après un quart de siècle de domination islamo-conservatrice sur cette ex-bourgade de 30. 000 âmes, élue en 1923 centre du pouvoir de la nouvelle République d’Atatürk, Ankara pourrait pour la première fois basculer dans le clan adverse. «Depuis vingt-cinq ans qu’ils gouvernent la ville, ils n’ont jamais cessé de capitaliser sur leur victoire politique d’alors pour poursuivre leur ascension. S’ils perdent les élections, ils perdent cette légitimité», souffle le candidat de l’opposition, Mansur Yavas, entre deux meetings.
À 63 ans, l’homme qui fait trembler l’AKP n’est pas un inconnu. Déjà candidat en 2014, il perdit l’élection de justesse dans des conditions qui demeurent «douteuses» pour ses partisans : à l’époque, un black-out électrique dû à une sinistre histoire de chat coincé dans un transformateur – et qui perturba le dépouillement des bulletins dans 35 localités – ne manqua pas d’alimenter les soupçons de fraude. Cette fois, Mansur Yavas revient en force, avec à son avantage une crise financière sur laquelle il entend capitaliser. «L’économie va mal. Les gens souffrent du chômage. Les magasins ferment. Notre priorité, c’est la création d’emplois», insiste l’avocat de formation, également passé par la mairie de Beypazari, sa ville d’origine.
« Les habitants ont le droit de savoir où vont leurs impôts. Gökçek (NDLR : l’ancien maire, limogé par le pouvoir) a gâché l’argent du contribuable avec ses projets sans loÂgique»
Mansur Yavas, candidat du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) à Ankara
De l’avis des experts, la récession est néanmoins trop récente pour influer sur le vote pro-AKP dans la majorité du pays. Mais à Ankara, le parti d’Erdogan pâtit également des «casseroles» de son ancien maire, Melih Gökçek, resté vingt-trois ans au poste avant sa démission, en 2017, sur ordre du président. À la tête de la capitale depuis 1994, ce moustachu farfelu connu à l’étranger pour ses tweets conspirationnistes accusant les capitales occidentales de provoquer des tremblements de terre pour fragiliser la Turquie s’est également distingué par une gestion hasardeuse d’Ankara. «Franchement, on aurait pu se passer de ses immondes statues de dinosaures ou encore de sa création d’un club de football dont il confia la direction à son fils», peste Orcan Tigit, le gérant d’Altara, un pub prisé des jeunes branchés de la capitale.
Dernier fiasco en date: l’inauguration, il y a quelques jours, du parc d’attractions Ankarapark, projet chéri de Gökçek, dont la construction hâtive a déjà causé plusieurs pannes techniques et soucis sécuritaires. Difficile dans ces conditions, pour le nouveau candidat de l’AKP, Mehmet Özhaseki, d’offrir une relève à la hauteur des attentes d’une population fatiguée. D’autant plus que ce dernier peine à cacher son passé pro-Gülen: ses détracteurs ont déniché sur l’Internet des photos de lui aux côtés de l’instigateur présumé du putsch raté de juillet 2016.
En face, Yavas offre un souffle salvateur. Avec sa cravate verte – couleur de l’espoir – et ses slogans prônant le «renouveau» et la «paix», il promet de redorer le blason d’Ankara. «Les habitants ont le droit de savoir où vont leurs impôts. Gökçek a gâché l’argent du contribuable avec ses projets sans logique. Il est urgent de régler les problèmes d’eau potable, d’embouteillages, de métro, de créer des espaces verts. Je veux qu’on redevienne fiers de notre ville, qu’Ankara retrouve son rayonnement culturel et historique», insiste le candidat du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).
Pour faire bloc contre l’Alliance entre l’AKP et le MHP (ultranationaliste), sa faction a choisi de se rapprocher du Iyi Parti («Bon Parti», nationaliste) dans plusieurs grandes villes, dont Ankara. Ce calcul stratégique pourrait changer la donne à l’échelon local, notamment dans certains districts conservateurs, où les choix des candidats ont été finement réfléchis. «Je suis un homme du peuple. Depuis des années, je travaille sur le terrain, non pour la gloire, mais pour les Turcs», énonce fièrement Güçlü Senel, qui dirige, entre autres, une école pour enfants handicapés.
« L’AKP utilise les moyens de l’État pour soutenir son candidat. En plus, la plupart des médias sont aujourd’hui aux ordres du pouvoir »
Le député Aytun Ciray, un des chefs de campagne de la Coalition de l’opposition
Candidat de l’Iyi dans le quartier de Keçioren – deuxième grosse circonscription du pays – qui vote habituellement AKP, il mise aujourd’hui sur les déçus d’Erdogan. «Nous voulons offrir une politique inclusive, à l’inverse de l’AKP, qui ne cesse de diaboliser ses adversaires et de polariser la société. En pleine crise économique, je veux également encourager la production, après des années d’incitation à la consommation», promet-il.
Mais la partie n’est pas gagnée d’avance. «L’AKP utilise les moyens de l’État pour soutenir son candidat. En plus, la plupart des médias sont aujourd’hui aux ordres du pouvoir», relève le député Aytun Ciray, un des chefs de campagne de la Coalition de l’opposition. À cette campagne déséquilibrée s’ajoutent les récentes accusations de corruption qui pèsent sur Yavas. «C’est un coup monté pour me dénigrer! Imaginez: mon adversaire est apparu en direct sur une centaine de programmes, alors que je n’ai été invité que trois fois. Et tandis que toutes les chaînes ont relayé les accusations dont je fais l’objet, aucune d’elles n’a daigné diffuser ma défense», confie l’intéressé. Si plusieurs sondages prédisent sa victoire, la conquête de la mairie demeure incertaine. «On l’a déjà vu par le passé: les autorités peuvent s’octroyer le pouvoir de convoquer des élections anticipées… Ici, tout est possible, dit-il. Je crains que la Turquie ne s’éloigne de plus en plus du chemin démocratique.»
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