« Une page sombre de l’histoire » : ce que l’on sait du scandale qui touche l’arbitrage en Turquie 

Ouest-France avec AFP, le 28/10/2025

Clément LE LAY

Le football turc est secoué depuis ce lundi 27 octobre par un scandale qui touche l’arbitrage, après une enquête interne révélée par la Fédération turque de football (TFF). Nombre d’arbitres concernés, réactions des clubs… Voici ce que l’on sait sur ce nouveau scandale du football.
 

L’arbitrage turc est au cÅ“ur d’un scandale dans le pays, à tous les niveaux (photo d’illustration). | REUTERS ARCHIVES
 

 
Les résultats de l’enquête ouverte en avril 2025 ont fait l’effet d’une bombe en Turquie, ce lundi 27 octobre, avec la révélation d’un scandale qui touche de nombreux arbitres de foot du pays… Ouest-France vous résume l’affaire, qui devrait continuer à rythmer l’actualité du championnat dans les prochaines semaines.

 
 
Quel est ce nouveau scandale ?

Par un communiqué ce lundi 27 octobre, la TFF a révélé une enquête interne contre ses propres arbitres. Les résultats sont édifiants : 371 des 571 officiels concernés par cette enquête possèdent des comptes sur des applications ou sites de partis sportifs et le communiqué précise que Â« 152 jouent activement Â». Dans ces joueurs actifs, on retrouve 22 arbitres (7 arbitres centraux et 15 assistants) ayant évolué Â« au niveau le plus haut Â», en première division.

Ibrahim Haciosmanoglu, président de la Fédération, a annoncé l’ouverture de procédures disciplinaire et promit une remise à plat complète de l’arbitrage dans le pays, mais aussi Â« du système football Â» en Turquie. Â« Nous sommes déterminés à nettoyer le football de toute trace de corruption. Nous ne ferons aucune exception. Â»

 
Les grands clubs turcs réagissent

Dès la publication de l’enquête, les clubs les plus reconnus de la Süper Lig ont immédiatement réagi, en demandant à la TFF de sortir publiquement le nom des arbitres concernés par cette enquête, en ce qui concerne le haut niveau. C’est le cas notamment de Galatasaray, Fenerbahçe et Besiktas. De son côté, champion en 2022, Trabzonspor a publié un communiqué sur son site, évoquant Â« l’une des pages les plus sombres de l’histoire du football turc Â». Pour l’instant, Ibrahim Haciosmanoglu n’a pas réagi à ces demandes. 

Alp Ulagay, journaliste indépendant précise au Parisien  : Â« Ce n’est pas un choc pour le public turc, il y a toujours eu des allégations autour des arbitres. Â» Ce sont d’ailleurs ces doutes qui font que, depuis plusieurs années, les grands matches du championnat sont arbitrés par des officiels étrangers.

 
 
Mourinho avait pointé du doigt l’arbitrage turc

C’est pendant une de ces rencontres en février 2025, entre Galatasaray et Fenerbahçe, que José Mourinho s’était retrouvé au cÅ“ur de la polémique. Le Portugais avait affirmé après la rencontre : Â« Le banc de Galatasaray sautait comme des singes après chaque bonne décision. Si un arbitre turc avait arbitré ce match, cela aurait été un désastre. Â» Le « Special One Â» était également un habitué des critiques contre les arbitres, en conférence de presse ou après chaque rencontre litigieuse. S’il avait été suspendu cinq matches après cette sortie, l’ancien entraîneur de Fenerbahçe était souvent apprécié par le public turc, pour oser pointer du doigt le problème du championnat.

 
 
Quelles sanctions pour les arbitres ?

Si Ibrahim Haciosmanoglu a annoncé des Â« sanctions nécessaires Â» prises dès le lundi 27 octobre, les suiveurs du football turc sont sceptiques de ces mesures, face au manque d’autorité de la TFF. La nature des sanctions n’a pas encore été révélée.

Pour Yagiz Sabuncuoglu, journaliste grandement reconnu dans le pays, il a assuré sur X que Â« l’arbitrage étranger est désormais une nécessité pour rétablir un sentiment de justice Â». Reste à savoir si cet honneur sera réservé aux grands matches le temps que la situation s’apaise dans le pays. Une chose est sûre, les chocs Galatasaray – Trabzonspor et Besikstas – Fenerbahçe seront grandement scrutés, le 1er et 2 novembre, à l’affiche de la 11e journée.

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