Selon les chiffres les plus récents, plus de 14 millions de Syriens ont quitté leur maison, leur ville ou village. 14 millions, sur une population estimée à un peu plus de 20 millions. Les deux tiers sont donc en fuite, plus que l’équivalent de tous les Belges, Flamands, Wallons et Bruxellois compris, sur les routes de l’exode, sans retour depuis 10 ans.
Ce décor fait de tentes, de conditions de vie désespérées, de morts dans les ruines ou dans des naufrages en Méditerranée, ce décor sert de fond pour cette nouvelle offensive au cœur de la Syrie. Des rebelles islamistes, issus d’al Qaeda, associés à des opposants au régime et certains groupes pro-Turquie avancent très vite et bousculent l’armée syrienne.
Ils sont implicitement soutenus par la Turquie, qui pourtant affirme le contraire. Selon la plupart des commentateurs, le président turc Recep Tayyip Erdogan a plus que vraisemblablement permis cette offensive. Il sait que le moment est favorable pour renforcer son rôle et son emprise dans la région. Il sait que les soutiens du pouvoir en place, celui du président Assad, sont eux-mêmes fort occupés ailleurs : les Russes en Ukraine, l’Iran et le Hezbollah libanais par les attaques israéliennes.





