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Les Echos, le 10/12/2015
Par Bertrand Viala, fondateur d’Aldebaran Corporate Intelligence
L’arrivée de quelques 310.000 réfugiés syriens et de son lot d’entrepreneurs a boosté l’activité économique de Gaziantep, une ville turque située à deux heures de route d’Alep.
Depuis les débuts de la crise en Syrie en 2011 la notoriété de Gaziantep a été de facto associée principalement au drame des réfugiés. La ville turque, pôle industriel et logistique principal du sud-est anatolien à proximité immédiate de la frontière, a dû faire face à un défi migratoire considérable et soudain. Selon un rapport, en date du mois d’août 2015, fourni par la Chambre de Commerce de Gaziantep, ils étaient plus de 311,759 syriens a être enregistrés comme résidents dans la ville, et ce sur une population d’un peu plus d’1.800.000 habitants.
Si les défis humanitaires et sécuritaires sont incontestables, en atteste la présence active de nombreuses ONG dans la ville, la réalité du terrain montre que Gaziantep a commencé à embrasser avec pragmatisme une nouvelle étape de croissance en maximisant la présence de sa population syrienne.
Les exportations repartent
Le visiteur à Gaziantep, ces jours-ci, sera peut être surpris de voir les chantiers imposants sur les hauteurs de la ville. Des programmes impressionnants sont déployés incluant la construction de centres commerciaux, d’espaces de loisirs et des logements, ainsi que de nombreuses rénovations d’infrastructures, ponts et échangeurs, sont en cours d’aménagement. Les vols avec Istanbul sont généralement pleins et acheminent une clientèle internationale et locale.
Gaziantep semble être sur la voie de retrouver le dynamisme qui la caractérise historiquement et ce malgré la crise sécuritaire et humanitaire qui se déroule à ses portes. Les dégâts économiques ont été contenus, même si les marges de progression ont bien entendu été limitées. Selon TUIK, l’organisme officiel des statistiques turc, les exportations de la ville vers la Syrie se sont effondrées de 12% en 2011 et de 69% en 2012. Dès 2013, les exportations vers la Syrie augmentent cependant de 105% par rapport à l’année précédente et dès 2014 dépassent les niveaux précédant de 2011.
Les chiffres montrent que la ville a exporté, sans discontinuité, vers les pays arabes à un niveau régulier. Le tissu économique de la ville a donc pu gérer à la fois les difficultés logistiques et l’afflux soudain d’une population nombreuse, déracinée et hétérogène. Cela a été le résultat d’une démarche pragmatique entamée depuis environ deux ans et qui commence a porter ses fruits.
Changement de regard
C’est en ces termes, que débute le chapitre 2 de la dernière version du rapport stratégique intitulé « La Syrie Parmi Nous » (içimizdeki Suriye). Cette formule traite parfaitement de la façon dont les réfugiés ont cessé d’être considérés comme des bénéficiaires de l’aide sociale mais comme des contributeurs au tissu économique local. Ceci est issu d’une réflexion entamée fin 2013 par la Chambre de commerce de Gaziantep qui y a associé 12 organisations de la société civile et trois universités. L’objectif est de fournir une évaluation de l’impact sur la ville des réfugiés syriens afin de permettre une gestion bénéfique de ces populations.
Les émeutes anti-syriennes dont la ville a été le théâtre en 2014, en raison d’une compétition économique avec les habitants, ont démontré la nécessité absolue d’une telle démarche. Serife, une responsable, du rutilant centre communautaire Malumat opéré par l’organisation non-gouvernementale internationale Mercy Corps et installé dans la municipalite de Sahinbey, où vivent de nombreux syriens se félicite de ces évolutions. « Nous sommes ravis que le gouverneur (vali) de la province invite régulièrement tous les acteurs, du monde des affaires et de la société civile à des réunions pour faire le point sur les besoins du terrain ».
Les besoins dont il est question à Gaziantep sont bien loin des clichés misérabilistes dans lesquels la presse occidentale a tendance à enfermer les syriens déracinés, crise migratoire oblige. Serife Ozturk préfère parler d’autonomisation des réfugiés : « notre centre aide les gens à s’intégrer, nous les aidons à se former linguistiquement et culturellement, à s’organiser pour effectuer des démarches professionnelles et administratives, à faire du montage de projet. Nous ne nous substituons jamais ni aux autorités locales ni aux individus qui doivent se sentir responsabilisés et d’ailleurs notre centre agit comme une association de quartier, ouvert à tous, syriens, turcs ou étrangers ».
« Développer des affaires »
Cette approche non discriminante correspond à une réalité socio-économique souvent ignorée à l’extérieur. Ainsi, Ali, originaire d’Alep, directeur et fondateur de DilBil, un institut de formation linguistique pour enfants et adultes, explique : « la plupart d’entre nous ne sommes pas dans les camps de réfugiés. Nous sommes en ville ou nous avons investi souvent des sommes considérables. Ce que nous voulons, c’est développer des affaires et surtout permettre à nos enfants d’avoir une éducation de grande qualité. C’est pour cela que j’ai investi dans cette école, car la demande des syriens en formation linguistique et notamment en anglais est énorme ».
Abdulkarim, la trentaine est comme Ali est originaire d’Alep, ville sœur et partenaire commercial historique d’Antep. Issu d’une grande famille industrielle dans l’industrie du mobilier, il est venu à Antep, ou il a ouvert un bureau d’études, Al Baha, à Ugur Plaza, un grand centre d’affaires au cœur du quartier d’affaires de la ville et réservé uniquement aux entreprises appartenant à des syriens.
Il justifie ainsi son choix de rester alors qu’il aurait pu émigrer à Londres : « Ici mon nom est connu. Ma famille fait des affaires avec cette région depuis des générations et je connais très bien le tissu industriel très riche de Gaziantep. Je leur apporte une grande valeur ajoutée. Tout d’abord, je leur amène mon portefeuille client dans les pays arabes. Je gère ainsi de nombreux clients en Arabie Saoudite et au Qatar. Simplement au lieu de vendre mes produits, j’intègre dans mes projets les produits de mes anciens partenaires d’Antep. Tout le monde est gagnant et les affaires marchent très bien. »
Il précise faire partie de la minorité croissante qui déclare ses affaires au fisc, l’administration turque ayant eu une marge de tolérance vis à vis notamment des nombreux petits commerces syriens qui ont fleuri dans la ville. D’après une liste fournie gracieusement par la Chambre de Commerce de Gaziantep, seules 471 sociétés syriennes ou à partenaires syriens sont enregistrées dans le département. Abdelkarim ajoute : « nous sommes des gens d’affaires sérieux et notre réputation compte beaucoup. Par ailleurs, nous nous devons de nous intégrer correctement dans ce pays qui nous accueille ».
Intérêts mutuels
La normalisation est d’ailleurs un enjeu essentiel pour la région, qui se rend bien compte du potentiel de ces hommes d’affaires, certains d’ailleurs s’organisant pour financer localement des projets où participent les syriens. Comme le rappelle un haut représentant de la Chambre d’Industrie de Gaziantep, « Les Syriens sont arrivés ici et se sont installés, ouvrant de nombreux commerces, encore petits pour la plupart mais ils ne repartiront pas. D’ailleurs, étant originaires d’Alep, nous sommes de fait très proches. »
Il poursuit : « C’est dans l’intérêt de tous de faire en sorte qu’ils puissent travailler et faire des affaires en toute transparence et en bénéficiant aux hommes d’affaires locaux bien sûr. Parmi les sujets d’intérêts il y a l’officialisation des nombreuses activités non enregistrées au fisc et la libéralisation des permis de travail. Certains éléments sont très qualifiés et intéressent nos entreprises ».
Le potentiel de la région se calcule à long terme. Une source de l’agence d’investissement de la région, Ipekyolu, précise en effet que certains investisseurs envisagent déjà d’ici quelques années la reconstruction d’Alep. Celle-ci ne se fera pas sans les nombreux hommes d’affaires émigrés qui ont choisi Antep comme base.
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