Gaziantep est de nouveau en deuil. Ce samedi, aux environs de 21 h 40, la mort a encore frappé à la porte de cette ville turque frontalière de la Syrie, caisse de résonance du conflit voisin. L’attentat, qui a fait au moins 51 morts et près de 100 blessés, est l’un des plus violents qu’ait connus récemment la Turquie: il visait une cérémonie de mariage, où se trouvaient de nombreux enfants, dans un quartier du centre de Gaziantep à forte concentration kurde. Les images qui tapissent les réseaux sociaux montrent des corps gisant au sol, recouverts de draps blancs aux pieds d’ambulances venues au secours des blessés.
D’après le président Recep Tayyip Erdogan, qui s’est exprimé devant la presse, l’attaque aurait été commise par «un kamikaze âgé de 12 à 14 ans». Le chef d’État turc a imputé aux djihadistes de Daech la responsabilité de cet acte barbare. Pour lui, l’État islamique en est «probablement l’auteur», mais fidèle à ses habitudes, il souligne ne voir «aucune différence » entre le prédicateur Fethullah Gülen (accusé d’être derrière le putsch raté du 15 juillet), la guérilla kurde du PKK et le groupe djihadiste. «Notre pays, notre nation ne peuvent que réitérer un seul et même message à ceux qui nous attaquent: vous échouerez», a prévenu le chef de l’État, dans un communiqué publié avant son intervention.
La marque de Daech
Le mode opératoire de l’attentat – non revendiqué – ressemble effectivement aux techniques employées par les kamikazes de l’EI: d’après la presse turque, le terroriste se serait mêlé aux invités avant d’actionner sa charge. Les forces de sécurité sont désormais à la recherche de deux personnes qui l’accompagnaient et qui se sont enfuies après l’attaque. Le parquet dit également avoir trouvé sur place les «restes d’une veste d’explosifs pour un attentat-suicide». La violence est tristement familière pour les habitants de cette ville refuge, qui héberge de nombreux Syriens ayant fui le conflit qui fait rage dans leur pays. Le 1er mai dernier, une bombe y a explosé devant le quartier général de la police. Deux journalistes syriens anti-Daech y ont également été assassinés en pleine rue, l’un en décembre 2015, l’autre en avril de cette année.
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