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Marianne, le 23/03/2018Â
Par Martine Gozlan
– Ulf Andersen / Aurimages
Dans son dernier recueil de nouvelles, « Etreintes dangereuses »*, l’écrivain turc Nedim Gürsel nous parle de passions, d’alcool fort et de Bosphore. On est loin de la censure et de l’hypocrisie qui déferlent sur son pays natal.
Quand meurent les libertés, l’âme des pays se réfugie dans les livres. Là , selon le tempérament des écrivains, elle parle haut et clair comme dans une libre assemblée ou chuchote tendrement comme à l’oreille d’une bien-aimée. Ceux qui se désolent de voir la Turquie défigurée par Erdogan retrouvent ainsi dans les ouvrages de Nedim Gürsel la clarté opalescente du ciel d’Istanbul, la trouble buée de raki dans la halte au crépuscule, et la nostalgie des passantes de Beyoglu.
A l’heure où s’épaissit la censure morale du régime islamiste, il publie un envoûtant recueil de nouvelles intitulé Etreintes dangereuses. Elles ont pour décor le golfe d’Izmir au couchant, une gare d’Anatolie, une chambre d’Antalya auprès d’une jeune fille « de très ancienne tribu », Kurde aux yeux verts, candides. Mais aussi le monde entier, celui où le hasard guide les pas et les désirs d’un Gürsel très universel, séducteur séduit, débordé par le long cortège des femmes de ses vies.
Plus amant qu’Ottoman
Celle qui avait « une bouche en forme d’encrier », celle qu’il aima dans une grotte après qu’elle lui eût traduit les slogans en kurde sur des maisons détruites. Celle qui lui montra tristement son enfant, sur une terrasse face à la mer Egée, car ils n’avaient pas réussi à vivre ensemble. Celle de Berlin et celle d’Amsterdam. Toutes ces figures de la passion dont le romancier écrit qu’il est « détenu en elles », plus objet que sujet, plus amant qu’Ottoman, « Homo éroticus » allergique aux familles, aux slogans, aux défilés, aux martyrs et aux tyrans.
Le voici qui, renouant avec la verve des Filles d’Allah, superbe roman paru en 2009 ( Le Seuil), peu goûté des juges turcs, s’imagine, cette fois, au paradis des djihadistes. Mais quel ennui, ces 72 vierges dont l’hymen se reconstitue dans une monotonie éternelle ! Quelle fadeur, ces breuvages servis dans les coupes d’or ! Tout ça pour ça ? « J’avais beau boire, la coupe était toujours pleine. Et comme je n’arrivais pas à m’enivrer, je n’y prenais aucun plaisir/…J’en avais assez de forniquer avec ces vierges/…/ Je suppliais vainement Allah de me délivrer de cette pénible situation. J’aurais voulu lire un livre, me promener avec ma petite amie sur le quai du Bosphore, aller au théâtre, à l’opéra, au cinéma, goûter aux petits bonheurs terrestres. Mais ni Allah ni ses anges ne m’entendirent ».
De la fable au fantasme
Autant de nouvelles qui se faufilent de la fable au fantasme, de la confidence à l’aveu. On songe au mot si bref et si juste d’Amiel dans son Journal : « La volupté, suicide inaperçu…» L’écrivain nous ouvre son cabinet particulier, orné de ces miniatures où le désir sait triompher du bourreau même si le temps en reste le visage le plus effrayant. Voici la ronde des caresses disparues où résonne l’écho de nos tendres et misérables secrets. De chambre en chambre, de ville en ville, Nedim Gürsel égrène la nostalgie de la première ville, de la première femme : « Je revois Istanbul avec ses coupoles de plomb et ses fiers minarets. Lignes courbes et verticales d’une ville à la fois masculine et féminine qui s’est depuis longtemps douloureusement implantée dans ma chair. Je suis loin, maintenant, et ils me manquent tous les deux. Ma petite chérie et Istanbul. Les rues où elle cheminait, les bateaux qu’elle prenait, le bleu de la mer virant soudain au rouge/…/ Son foulard à elle ne se déployait pas dans les branches, comme les fleurs du magnolia, pour saluer l’arrivée du printemps. Blanc comme un linceul, il m’enserrait le cou, dressait mon membre et ouvrait ma fenêtre à la mort. »
La cité natale, fatale, est lourde et légère comme le souvenir. Istanbul et la clarté des jours anciens éclairent des pages à contre-jour, que l’on devine brodées au fil des escales, dans la peur de voir s’évanouir à jamais l’amour et la liberté.
*Â Etreintes dangereuses, traduit du turc par Jean Descat. Le passeur, 187 pages, 18 euros.
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