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L’Express, le 03/09/2022
De notre correspondant
Zafer Sivrikaya (Istanbul)
L’arrestation de la chanteuse Gülsen, accusée d’avoir blagué sur la religion, provoque des remous en Turquie. Une « génération pop » se dresse face aux islamistes et au président Erdogan.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, à Ankara le 1er février 2022 – afp.com/Adem ALTAN
Dans un de ses derniers clips, la blonde Gülsen se trouve déjà derrière les barreaux. Mais ceux-ci sont couverts de diamants, et la star de la pop turque, en combinaison sexy, se déhanche de façon suggestive, en susurrant des paroles sirupeuses dont raffole la jeunesse d’Istanbul : « Si tes bras sont une prison, je veux bien m’y installer… » Malheureusement pour elle, son souhait s’est réalisé dans la vraie vie : l’icône de 46 ans a été jetée en prison… pour une simple blague.
Jusqu’à présent, la chanteuse était plus connue pour ses vidéos aux millions de vues que pour ses prises de position politiques. Ses tenues jugées trop légères, son attitude libérée et son soutien à la cause des droits des LGBT en faisaient néanmoins la cible régulière de la presse islamiste.
Tout bascule sur scène, en avril, lorsque Gülsen chambre un membre de son groupe. « Il a fait une école religieuse, sa perversité vient de là  », rigole la native d’Istanbul. Passée inaperçue, la vidéo de la séquence est publiée le 24 août par un journal conservateur, et convainc la justice turque de placer la star en détention dès le lendemain, pour « incitation à la haine ».
La jeunesse laïque et les festivals de musique dans le viseur des autorités
Cette arrestation scandalise la jeunesse turque. Après la mobilisation de ses millions de fans et de plusieurs associations, la chanteuse sort de prison quatre jours plus tard, avant d’être assignée à résidence. Le procureur responsable de son inculpation s’était déjà fait remarquer il y a six mois : il avait alors choisi de ne pas poursuivre un homme qui menaçait publiquement une autre célèbre chanteuse, Sezen Aksu, de lui « tirer une balle dans la tête ». La « Madonna turque » avait eu le malheur de mentionner Adam et Eve dans une chanson, ce qui lui avait valu des menaces du président Recep Tayyip Erdogan lui-même : il avait promis de « trancher la langue de ceux qui s’en prennent à notre prophète Adam ».
Le cas Sezen Aksu a marqué le début d’une répression de plus en plus féroce du pouvoir religieux envers la jeunesse laïque. Cet été, en Turquie, une quinzaine de festivals de musique ont été interdits, accusés d’inciter à la débauche, de vendre de l’alcool et de favoriser la promiscuité entre hommes et femmes. A un an de la présidentielle, les associations islamistes trouvent une oreille particulièrement attentive auprès des autorités.
Erdogan n’a jamais caché sa volonté de modeler la société turque. « Nous allons former une génération pieuse », déclarait-il en 2012. En vingt ans au pouvoir, le reis a mis en valeur des collèges et lycées religieux, il a réformé les programmes scolaires (avec notamment la fin de l’enseignement de la théorie de l’évolution) et consacré des milliards de livres du budget de l’Etat aux activités religieuses.
« Ils ont sali la religion »
Pourtant, la jeunesse turque est loin de se montrer réceptive. « C’est même pire, ils ont éloigné les jeunes de la religion en la récupérant pour en faire une sorte d’idéologie officielle, vitupère anonymement un intellectuel conservateur, désespéré de ne pas réussir à transmettre sa foi à ses deux enfants adolescents. Ils ont sali la religion avec toutes leurs affaires de corruption. » Cette évolution des moeurs se traduit même dans les comportements vestimentaires : d’après une étude de l’institut Konda, si le voile reste porté par 53% des femmes turques, il ne l’est que par 35% des plus jeunes (15-29 ans).
A force de faire la promotion de l’islam sunnite orthodoxe, Erdogan a lié à son image à celle des religieux et à leur goût prononcé pour la censure des comportements « immoraux ». Au moment de voter, les jeunes risquent de s’en souvenir, et la crise économique n’arrange rien. « Le désir d’aller vivre à l’étranger est extrêmement élevé chez les jeunes, y compris chez les pro-Erdogan, souligne Demet Luküslü, sociologue de la jeunesse. Les chiffres témoignent du peu d’espoir qu’ils ont dans l’avenir du pays et il s’agit, en creux, d’une forme de désaveu du pouvoir politique. »
Ce désamour pourrait se traduire dans les urnes en juin 2023, quand six millions de primo-votants éliront le prochain président de la Turquie. Plus de 70% d’entre eux excluent déjà de voter pour Erdogan. La génération pop pourrait bien lui couper le micro.
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