Turquie: le principal parti d’opposition inaugure son QG de campagne sans Ekrem Imamoglu, toujours en prison

RFI, le 27/07/2025

Avec notre correspondante à Ankara, Anne Andlauer

Le CHP, principal parti d’opposition en Turquie, a inauguré samedi 26 juillet à Ankara le quartier général de campagne d’Ekrem Imamoglu, son candidat désigné pour la prochaine présidentielle. Problème : Imamoglu est toujours en détention provisoire, déchu de ses fonctions de maire d’Istanbul depuis mars pour des accusations de corruption que le parti qualifie de manœuvre politique.

 
Des partisans brandissent des photos du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, alors qu’ils se rassemblent devant la prison de Silivri, où se tient une audience dans le cadre de l’une des multiples affaires dont il fait l’objet, en Turquie, le vendredi 11 avril 2025.AP – Francisco Seco

Une avenue d’Ankara, centre du pouvoir politique en Turquie : l’endroit est hautement symbolique pour l’ouverture d’un QG de campagne. Mais Ekrem Imamoglu, favori des sondages pour la prochaine présidentielle, n’y était pas. Il se trouve toujours derrière les barreaux, à quelque 500 kilomètres de là.

Mais pas de quoi décourager les militants du parti, qui se veulent combatifs, comme Gizem. « On ne l’abandonne pas, on croit en lui, on est sur le terrain et on continue de résister ! Bien sûr qu’il sortira de prison, ils n’ont aucune preuve… On veut des élections anticipées, on veut du changement et on fait tout pour », affirme la jeune militante du CHP.

« Notre seul candidat »

Rien ne garantit pourtant qu’Ekrem Imamoglu pourra être candidat pour le scrutin prévu en 2028. Il a déjà écopé de deux condamnations en justice, non définitives à ce jour. Plus préoccupant encore pour sa candidature, son diplôme universitaire – exigé pour se présenter à la présidentielle – lui a été retiré la veille de son arrestation. À moins d’un revirement de la justice, il serait donc disqualifié.

Mais dans les rangs du CHP, le mot d’ordre est passé : pas question de changer de cap. « Notre seul candidat, c’est Ekrem Imamoglu. Quand vous vous engagez pour une cause, vous devez y croire vous-même pour que les autres y croient », balaie Hamza Balkoca, un autre partisan. Et d’ajouter : « Les dirigeants du parti travaillent forcément sur des scénarios alternatifs, mais il est beaucoup trop tôt pour en discuter. »

Le chef du CHP, Özgür Özel, a transformé l’inauguration en véritable rendez-vous politique, son 39ᵉ depuis l’arrestation d’Ekrem Imamoglu. Le parti, qui réclame des élections anticipées, promet de continuer à manifester chaque semaine tant que son candidat ne sera pas libéré.

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