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Le Point, le 08/05/2023
Par Guillaume Perrier
À moins d’une semaine des élections législatives et présidentielle, la Turquie redoute des fraudes massives du camp d’Erdogan pour se maintenir au pouvoir.

« Un chat est entré dans le transformateur. » Le soir des élections municipales du 30 mars 2014, en plein dépouillement dans les bureaux de vote, 35 villes de Turquie sont subitement plongées dans le noir. La panique s’empare des bureaux de vote. Une fraude à grande échelle est aussitôt soupçonnée par l’opposition. Mais le lendemain, le ministre de l’Énergie, Taner Yildiz, livre une autre explication. « À Istanbul, l’électricité a été coupée parce qu’un chat est entré dans un transformateur », explique-t-il. Insuffisant pour dissiper les soupçons.
Neuf ans plus tard, les craintes de fraude et d’irrégularités lors des élections en Turquie, prévues le 14 mai, sont devenues systématiques et les chats qui envahissent les rues d’Istanbul n’y sont pour rien. La confiance des électeurs turcs dans leurs institutions régresse. Aucun des scrutins qui se sont tenus depuis 2015 n’a échappé à ce constat.
« Depuis 2015, les partisans d’Erdogan ont triché à chaque élection », juge Ertugrul Kürkçü, le président honoraire du HDP (parti démocratique des peuples, gauche pro-kurde). « Ils vont essayer cette fois encore, mais tout dépend de l’écart qu’il y aura. Si la différence est trop grande, ils ne pourront pas changer le résultat. » Les élections à venir seront nettement inéquitables, mais « réelles et compétitives », veut croire pour sa part Özgür Ünlühisarcikli, le directeur du German Marshall Fund à Ankara, qui conserve un certain optimisme.
Une campagne inéquitable
Inéquitables car, comme chaque fois ces dernières années, la campagne électorale à travers la Turquie est totalement inégale. Le parti au pouvoir dispose de toutes les ressources de l’État pour mener campagne – humaines, matérielles et financières. Le temps consacré à chaque parti ou candidat dans les médias est largement disproportionné, les journaux, télés, instituts de sondage sont à 95 % acquis à la cause du « Reis ». Ces derniers jours, la télévision d’État, la TRT, a même refusé de diffuser le spot de campagne de Kemal Kiliçdaroglu, le candidat social-démocrate. Il faut dire que, depuis un décret de 2017, les médias n’ont plus l’obligation de respecter un semblant d’égalité de temps de parole entre les partis ou les candidats.
Pour se faire réélire cette année, Recep Tayyip Erdogan a encore employé les grands moyens. Le président turc en campagne a multiplié les cérémonies officielles et les cadeaux aux électeurs. Le baptême du TCG Anadolu, porte-drones et navire amiral de la marine turque, la présentation du nouveau tank national, la mise en service d’un gisement gazier en mer Noire, avec 25 m3 de gaz gratuits pour les foyers turcs, le remplissage d’un réacteur de la future centrale nucléaire russe d’Akkuyu… Erdogan tourne chacun de ces événements en argument électoral. Il a même tenu, pour célébrer la fin du ramadan, un meeting dans la cour de la mosquée de Sultanahmet, la fameuse « Mosquée bleue », qui rouvrait ses portes après cinq ans de rénovation.
Après le chat dans le transformateur, la Turquie a connu, en 2015, son élection la plus controversée. L’AKP y avait en effet perdu sa majorité parlementaire, lors des législatives de juin, affaibli par les affaires de corruption et par la montée en puissance du HDP et de Selahattin Demirtas. Ce résultat avait contrecarré les plans d’Erdogan, qui avait besoin d’une majorité des trois cinquièmes pour réformer la Constitution et instaurer un régime présidentiel et personnel. Tenu pour responsable de ce piètre résultat, le Premier ministre Ahmet Davutoglu avait été dissuadé de former un gouvernement de coalition avec l’opposition, et Erdogan avait convoqué de nouvelles élections. C’est alors qu’en quelques semaines tout basculait : l’AKP se rapprochait des ultranationalistes Loups Gris, une vague d’attentats-suicides contre les militants et les soutiens du parti pro-kurde, dont l’un fit 106 morts à Ankara, semait la terreur et renversait la balance. Grâce à cette atmosphère de plomb, début novembre, Erdogan récupérait une large majorité.
Les mille et une ruses d’Erdogan
En 2017, Erdogan faisait valider par référendum sa réforme de la Constitution pour instaurer un régime présidentiel. Là encore, la campagne était marquée par la fraude, mais le résultat s’annonçait serré. Le soir du dépouillement, alors que les premiers résultats indiquaient une victoire du « oui » par 51 % contre 49 %, le haut conseil électoral (YSK) acceptait de valider plus d’un million et demi de bulletins qui, contrairement à la loi, n’avaient pas été tamponnés. De quoi inverser le résultat. L’opposition eut beau protester, le résultat fut validé. Les rapports critiques du Conseil de l’Europe et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), chargés de superviser la bonne tenue des élections, n’y avaient rien changé. Cette année encore, l’OSCE déploiera plus de 300 observateurs en Turquie pour les élections, ce qui ne devrait pas émouvoir le président turc.
En 2018, Erdogan utilisa une autre tactique pour s’emparer du calendrier électoral. Il anticipa les élections de 18 mois par rapport à ce qui était initialement prévu et l’annonça moins de deux mois avant le vote, prenant de court l’opposition. Les scrutins présidentiel et législatifs ne furent pas épargnés par les soupçons de fraudes : bourrages d’urnes, votes multiples, déplacements de bureaux de vote, principalement dans les régions kurdes…
Des craintes qui se sont encore renforcées en 2019, aux élections municipales. À l’issue d’un vote serré, à Istanbul, fief historique d’Erdogan, le candidat de l’opposition Ekrem Imamoglu fut déclaré vainqueur, avec 13 000 voix d’avance… Un résultat aussitôt dénoncé par le pouvoir et par le Haut Conseil électoral qui ordonna qu’on refasse l’élection. Au second vote, Imamoglu l’emportait avec 750 000 voix d’écart, une victoire cette fois incontestable.
La société civile se mobilise
Comment se dérouleront les élections de 2023 ? « Tout le monde devra être mobilisé, militants, avocats, volontaires », souligne le député du CHP et professeur de droit constitutionnel Ibrahim Kaboglu. « Les observateurs étrangers ne seront pas suffisants. Ils [les partisans d’Erdogan, NDLR] vont certainement essayer de détourner la volonté des électeurs, de les intimider. Nous serons vigilants pour surveiller le déroulement du vote et s’assurer que les électeurs pourront voter librement. » Chaque parti politique a mobilisé ses troupes pour le jour J. Mais l’AKP dispose d’une force de frappe sans équivalent. L’opposition s’inquiète également que les chiffres du décompte final soient entièrement centralisés par le Haut Conseil électoral, rassemblés et calculés grâce à une compagnie de logiciels militaires proches du ministère de la Défense, et transmis via l’agence de presse d’État Anatolie.
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