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Le Monde, le 31/10/2015Par Allan Kaval (Cizre, Turquie, envoyé spécial)
Dans la nuit humide, en haut d’une rue ruisselante de boue, un jeune homme monte la garde. Armé d’un fusil d’assaut, arborant un manteau militaire et un gilet de combat alourdi de chargeurs à trente coups et de grenades, il tient le point de contrôle qui barre l’une des entrées du quartier de Cudi, sur les hauteurs de Cizre, dans l’est de la Turquie.
Sous le drapeau rouge du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), adossé à une casemate aux épais murs de sacs de sable, où une mitrailleuse légère et un lance-roquettes sont entreposés dans des couvertures à fleurs, le jeune milicien inspecte chacune des automobiles qui se présente pour s’assurer de l’identité des occupants. Si, sur les avenues du centre-ville tout proche, les véhicules blindés des forces de sécurité turques patrouillent sans discontinuer, les rues de Cudi appartiennent aux combattants kurdes. A la veille des élections législatives anticipées turques, qui ont lieu dimanche 1er novembre, règne dans cette partie de la ville une atmosphère d’avant-guerre.
Cinq mois après les élections du 7 juin, marquées par la percée du Parti démocratique des peuples (HDP, gauche, prokurde) et par l’affaiblissement du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir depuis treize ans, le retour aux urnes, consécutif de l’échec des tentatives de formation d’un gouvernement de coalition, intervient dans une Turquie au bord du chaos. Avec l’éclatement du processus de paix lancé en 2013 entre Ankara et PKK, et la reprise des hostilités fin juillet, s’est installé dans les régions kurdes un état de violence qui s’est manifesté à Cizre avec une intensité singulière.
Parsemés d’impacts de balle, éventrés par des trous d’obus et par des roquettes, les murs du quartier de Cudi portent encore les stigmates des combats qui y ont opposé, du 4 au 12 septembre, les forces de sécurité turques, appuyées par l’armée, aux militants kurdes qui s’y étaient retranchés. Au cours de ce siège de neuf jours où la population a été privée de nourriture, d’eau et de d’électricité, seize civils ont trouvé la mort, dans une ville de 145 000 habitants alors coupée du reste du monde.
Des barricades aux fortifications
« Quand l’ennemi a attaqué, nous n’étions pas assez préparés », reconnaît Ahmet, un commandant local chargé d’un des secteurs de Cudi. « Elections ou pas, nous sommes maintenant prêts à mener une bataille de grande ampleur. L’Etat ne reviendra plus dans nos rues pour arrêter nos camarades et tuer nos familles. »
Depuis la fin du siège, les jeunes militants issus des quartiers de Cizre ont été rejoints en masse par des cadres et des combattants aguerris du PKK, qui patrouillent avec eux dans les rues, kalachnikov en bandoulière. A Cudi comme dans d’autres quartiers passés sous le contrôle du PKK, leur armement et leur équipement sont ceux d’une milice urbaine prête à défendre son territoire. Les barricades qu’ils opposaient cet été à la police se sont transformées en fortifications. Aux points stratégiques, deux à trois barrages de sacs de sable, hauts de plus de deux mètres, renforcés par des blocs de béton et équipés de postes de tir, verrouillent les accès.
« Si nous entrons au Parlement, Recep Tayyip Erdogan nous attaquera à nouveau, car il n’acceptera jamais de quitter le pouvoir. Si l’AKP gagne des voix, il nous attaquera aussi puisqu’il en sortira renforcé. Quel que soit le résultat du vote, l’issue la plus probable, c’est la guerre », prévient un combattant répondant au nom de code de « Bager ». Le constat que fait ce jeune commandant de la guérilla, qui affirme avoir combattu au sein des forces kurdes affiliées au PKK affrontant l’Etat islamique dans la Syrie voisine, avant d’être déployé dans le quartier de Cudi, est largement partagé par les responsables politiques et par les habitants de la ville. A Cizre, où le HDP a obtenu 92 % des voix, le 7 juin, le mouvement kurde espère cependant une participation massive de la population et une augmentation de son score.
« Nous participons aux élections pour montrer notre poids, mais, ici, nous ne reconnaissons plus la République turque. Nous savons qu’au fond l’Etat veut la guerre, et s’il veut la guerre, nous la voulons aussi », explique une responsable locale du HDP. De fait, le mouvement kurde a déjà proclamé une des nouvelles institutions « autonomes » chapeautées par une « assemblée du peuple ». Etablies dans plusieurs quartiers de la ville et tenues par des cadres politiques du mouvement venus de l’extérieur, elles sont calquées sur celles mises en place dans les régions kurdes de Syrie par le PKK.
Dans le centre-ville, encore épargné par ces préparatifs insurrectionnels, Yakup, qui travaille au lycée de Cizre, a perdu espoir. « Cela fait trente ans que nous, les Kurdes, sommes pris entre le PKK et l’Etat turc. Je crains que cela continue et que ce soit pire qu’auparavant car, maintenant, la guerre est entrée dans les villes, et les civils sont directement impliqués. »
Entre les fantasmes guerriers des plus jeunes, la colère qui croît face à un Etat perçu par beaucoup comme une force d’occupation et les ambitions du mouvement armé, les habitants de Cizre craignent de se trouver emportés dans une mécanique irréversible.
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