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Libération, le 25/06/2025
par Marius Jouanny
L’artiste de 69 ans a été arrêtée à son arrivée dans le pays le 27 mai pour rendre visite à sa famille. Placée en résidence surveillée depuis, elle attend son procès, prévu le 8 juillet, pour «apologie du PKK».
L’autrice Kudret Günes. (Sara Distribution)
Depuis un mois, le sort de la Franco-Kurde Kudret Günes, 69 ans et autrice de la BD la Liberté dans le sang (Marabout), se trouve entre les mains des autorités turques. Placée en résidence surveillée, elle doit se présenter deux fois par semaine au commissariat, en attente de son procès prévu le 8 juillet pour «apologie du PKK», le Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie. En atterrissant à l’aéroport d’Ankara le 27 mai pour rendre visite à sa famille, elle ne s’attendait pas à être «enfermée pendant six heures dans un bureau, avant d’être conduite au palais de justice de la capitale».
Alors qu’elle n’a jamais été appréhendée par les autorités turques jusqu’à son précédent séjour dans le pays en 2023, la sortie de sa bande dessinée en 2024, dont certaines pages sont discutées pendant son interrogatoire, a jeté le soupçon sur elle. Cette fiction imagine le destin de Rojîn, une femme franco-kurde réduite en esclavage en Syrie par Daesh alors qu’elle fuyait un mariage forcé, avant de se libérer de ses oppresseurs par les armes. Au tribunal d’Ankara, un procureur déclare dans un premier temps à Kudret Günes qu’elle va repartir libre. Mais elle est finalement conduite devant un juge, qui lui annonce qu’elle risque «deux à cinq ans de prison».
En «désaccord» avec le PKK
Contactée par téléphone, Kudret Günes nous raconte que pendant son interrogatoire, la police turque lui a montré des captures d’écran de son compte Facebook, notamment «un post en hommage à Uğur Kaymaz, un enfant kurde de 12 ans tué par 13 balles de l’armée turque en 2004». Ses réactions à la défaite de l’Etat islamique au Kurdistan syrien sont aussi exhumées, comme le commentaire : «Les femmes les plus belles du monde ont réussi à sauver le monde des hommes les plus sanguinaires de notre époque.» Si l’un de ses posts réagit au triple assassinat de dirigeantes du PKK à Paris en 2013, Kudret Günes réfute tout lien avec ce parti, se considérant même «en désaccord» avec ce dernier. Elle précise se sentir «concernée par le sort des femmes et des enfants kurdes», comme en témoigne son travail principalement composé de documentaires réalisés pour la télévision française depuis trois décennies.
Citoyenne française depuis 1993, Kudret Günes s’est initialement installée en France au début des années 80 pour y étudier le cinéma. Plusieurs de ses documentaires comme Sur les traces de Bedia (2010) racontent comment des femmes militantes kurdes reconstruisent leur vie en France après avoir fui la répression politique en Turquie. Son documentaire le plus connu, Leyla Zana, le cri au-delà de la voix étouffée (2002), portant sur le combat d’une députée kurde à l’assemblée turque, a obtenu plusieurs prix sans jamais être diffusé en Turquie. Il a joué un rôle important pour la libération de cette femme politique survenue en 2004, après dix années d’emprisonnement.
Chronologie
Kudret Günes espérait profiter de ce séjour dans son pays d’origine pour partir à Amed (Diyarbakir), la plus importante ville de la région kurde de Turquie, afin de se documenter sur des crimes d’honneurs au sein des familles kurdes, «lorsque des femmes sont tuées ou poussées au suicide par leurs parents ou leurs proches après des relations hors-mariages ou des viols», explique-t-elle. L’autrice prévoit de consacrer une bande dessinée ou une pièce de théâtre au destin de six victimes, mais sa résidence surveillée à Ankara l’a empêchée de poursuivre ses recherches pour ce projet.
«Les régimes autoritaires ont peur des artistes»
Sa procédure judiciaire s’inscrit dans un contexte politique mouvementé depuis l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem İmamoglu le 19 mars, qui a provoqué de nombreuses manifestations d’opposants au régime d’Erdogan. En parallèle, le PKK a annoncé sa dissolution le 12 mai, enclenchant un processus de paix avec l’Etat turc à l’issue encore incertaine. Ces récentes évolutions ne semblent pas empêcher les autorités turques de poursuivre leur politique de répression des défenseurs de la cause kurde, comme en témoigne cette procédure judiciaire intempestive.
Depuis la maison de sa sœur où elle attend son procès, cette dernière se déclare «sans espoir» concernant le processus de paix entre le PKK et le régime, arguant que «d’autres tentatives ont été entreprises par le passé, et elles ont toutes échoué». Elle s’est récemment rendue à l’ambassade de France de Turquie, en espérant y trouver du soutien. On lui a affirmé que la diplomatie française n’interviendrait pas. Une source diplomatique du ministère des Affaires étrangères assure néanmoins que sa situation «fait l’objet d’un suivi attentif» et qu’elle «bénéficie de la protection consulaire».
Répression
L’auteur des dessins de la Liberté dans le sang, Christophe Girard (auteur notamment en 2024 de «Je n’ai pas oublié…» Histoires de la Shoah par balles, Editions du Rocher), déplore l’isolement de son amie. Lorsque Kudret Günes lui a proposé de dessiner le scénario qu’elle avait écrit, il a considéré cette collaboration comme «un engagement personnel». Durant un voyage humanitaire vers l’Iran en 1991, ce dernier a été marqué à vie par le massacre d’un village kurde par l’armée turque, survenu quelques jours avant son passage dans la région. «Nous avons croisé une colonne de chars turcs, avant de rentrer dans le village aux familles endeuillées», se souvient-il.
A l’initiative d’une pétition de soutien à Kudret Günes, le militant associatif et poète Amar Benhamouche remarque, lui, que «les régimes autoritaires ont peur des artistes et fabriquent toujours des mensonges à leur encontre». Il est devenu un ami proche de la documentariste après une rencontre publique qu’il a organisé avec elle. Il annonce l’organisation d’une manifestation en soutien à Kudret Günes, prévue le 5 juillet à 14h devant le ministère de la Culture, avant de conclure : «On se battra jusqu’au bout pour sa libération.» Si Kudret Günes est condamnée, son nom s’ajoutera à la longue liste des artistes kurdes emprisonnés par le régime turc, comme Yilmaz Güney, Zehra Dogan, Nûdem Durak et plus récemment Kasım Tasdogan.
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