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Le Monde, le 22/04/2017
Par Allan Kaval (Diyarbakir, envoyé spécial)
A Diyarbakir, la grande ville du Sud-Est kurde de la Turquie, la victoire d’Erdogan au référendum du 16 avril est une défaite de plus.
A la périphérie d’un quartier déshérité de Diyarbakir, la grande ville du Sud-Est kurde de la Turquie, passe un long mur gris surmonté de rouleaux de fil de fer barbelé. On franchit l’enceinte par un large portail gardé par des soldats en armes et une statue de Mustafa Kemal Atatürk, le bras levé en direction du ciel. De part et d’autre de l’effigie du fondateur de la Turquie moderne, deux avions de chasse hors d’usage. Leurs carcasses disposées symétriquement sur des socles pointent en biais vers les nuées, figurant un décollage permanent. Cette composition signale aux passants l’entrée de la base du huitième commandement de combat aérien des forces armées turques.
A l’intérieur de l’enceinte s’étendent les pistes d’où partent les appareils destinés à bombarder les refuges de la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre l’Etat turc depuis 1984. A l’extérieur, sur les pelouses étroites qui longent la clôture, Zéki, 60 ans passés, vient faire paître sa vache. Le résultat du référendum constitutionnel du 16 avril remporté par le camp du oui, emmené par le président Recep Tayyip Erdogan, lui importe peu. « Oui ou non, ça ne faisait aucune différence et je ne sais même pas sur quoi on devait voter. L’Etat ne nous apporte rien, le parti [kurde] ne nous apporte rien. On est pauvres, on restera pauvres. »
Pourtant, comme une majorité des habitants de la région, Zéki a voté non, suivant la position du Parti démocratique des peuples (HDP), qui représente les intérêts du mouvement kurde. « J’ai voté comme le parti !, s’exclame-t-il. Parce qu’on est kurdes, et ils sont kurdes. L’Etat nous oppresse, je suis avec le parti malgré tout. Même si ça ne change rien, c’est comme ça ! »
Dans le sud-est de la Turquie, le référendum n’a nullement brisé la routine qui s’est installée depuis 2015 : un quotidien fait de poursuites judiciaires, de pression sécuritaire, d’attentats contre les forces armées et d’opérations militaires menées dans les zones montagneuses de la région où la guérilla du PKK est encore présente. Si le mouvement kurde peut compter sur la loyauté d’une partie de sa base, notamment au sein des couches les plus populaires, son influence au lendemain du scrutin est sans rapport avec la position dominante dont il jouissait encore dans la région il y a deux ans.
L’écrasement des insurrections urbaines dans lesquelles sa branche armée s’était lancée à l’été 2015, la mise sous tutelle par Ankara de 80 des 102 municipalités du sud-est de la Turquie que ses représentants avaient remportées par les urnes, l’état d’urgence, les purges lancées contre ses partisans dans la fonction publique, les vagues d’arrestations massives visant ses responsables et ses militants ont considérablement réduit sa capacité d’action. Si la libération, vendredi 21 avril, de Meral Danis Bestas, une des onze parlementaires du HDP emprisonnés, pourrait être interprétée comme un signe d’assouplissement, le gouvernement conserve toutes les cartes en main.
Dans ces conditions, les implications du changement constitutionnel, sans passer au second plan, se coulent dans une situation déjà critique, et les partisans du mouvement kurde ne reconnaissent pas la légitimité de la courte victoire remportée par le oui dimanche. De fait, après que la campagne du non dans les régions kurdes a été considérablement entravée par les autorités qui ont pu s’appuyer sur les dispositions de l’état d’urgence pour empêcher les réunions publiques et le travail de porte-à -porte des militants du mouvement kurde, le scrutin ne s’y est pas déroulé dans des conditions normales.
La présence d’hommes armés dans les établissements scolaires hébergeant les bureaux de vote et les pressions qu’elle implique, de même que l’interdiction faite au public d’assister au dépouillement et la mise en garde à vue, dans les jours précédant le référendum, de partisans du mouvement kurde ayant fait office d’assesseurs lors des dernières élections sont avérées. Mardi, le HDP a soumis à la Haute Commission électorale une demande d’annulation du référendum, publiant le jour même un rapport déclinant plusieurs accusations de fraude à travers le pays. Insuffisamment circonstanciées, les allégations mises en avant par le parti prokurde ne permettent cependant pas de prendre la mesure des irrégularités commises dans le Sud-Est.
« On ne sait pas ce qui s’est passé dans les campagnes », admet Birsen Kaya-Akat, maire de Baglar, dans son vaste bureau aux meubles clairs. Seule municipalité de l’agglomération de Diyarbakir encore aux mains du mouvement kurde, ce district populaire comprend également une partie des zones rurales environnantes. « Au cours des dernières élections, nous avions des observateurs dans Âchaque village. Aujourd’hui, on ne contrôle plus le terrain. A cause des arrestations, les gens ont peur, beaucoup ne veulent plus avoir affaire à nous », regrette-t-elle, tandis qu’au-dessus de la mairie passent, dans un fracas couvrant sa voix, les avions de chasse qui décollent de la base aérienne toute proche.
« Scrutin truqué »
Pour beaucoup, cependant, établir systématiquement des faits ne peut pas être une priorité. Il est déjà trop tard. « La justice est aux mains du gouvernement, ils font ce qu’ils veulent, pour nous c’est évident que ce scrutin était truqué, et quelles que soient les preuves, il ne se passera rien », estime Gülan. Ancienne employée des services sociaux de la municipalité de Diyarbakir, elle a perdu son emploi, une fois la mairie passée sous tutelle d’un représentant de l’Etat, du fait de sa proximité avec le mouvement kurde. Avec d’autres sympathisants également démis de leurs fonctions, elle a fondé un café associatif dont le nom français est écrit à la kurde, le « Lîbertê », situé dans une ruelle d’Ofis, le quartier commerçant de la ville. « Nous n’attendons plus rien de ces institutions, le mouvement kurde va se reconstruire en dehors », espère-t-elle, assise dans la salle enfumée décorée dans un style volontairement kitsch, tandis que les blindés de la police patrouillent dans les rues avoisinantes. Sur une étagère, une édition turque récente du premier roman d’Albert Camus, La Mort heureuse.
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