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Libération, le 26/02/2025
par Johanna Beeckman
Interview
Depuis la mi-février, 300 personnes ont été arrêtées dans le pays, accusées de «terrorisme». Cette répression traduit une volonté double : affaiblir l’opposition et profiter de la recomposition régionale en cours, selon Jean Marcou, spécialiste de la Turquie.
Depuis plusieurs semaines, une nouvelle vague d’arrestations agite la Turquie de Recep Tayyip Erdogan. Pas plus tard que le lundi 24 février, un dixième maire du DEM – principal parti prokurde et troisième force au Parlement – a été a été suspendu dans l’est du pays, accusé, par le ministre de l’Intérieur, de «terrorisme». L’interpellation de 300 personnes, entre le 14 et 18 février, accusées de complicité avec le «terrorisme», rappelle les purges de 2013, précédant l’élection présidentielle remportée par le chef de l’AKP (Parti de la justice et du développement), ou celles de 2016, après le coup d’Etat manqué dans la nuit du 15 au 16 juillet.
Ciblant principalement des élus et des personnalités proches de l’opposition, cette répression politique s’étend désormais à des secteurs autrefois épargnés comme le patronat. Orhan Turan, président du conseil d’administration de la Tüsiad – l’association turque des industriels et des hommes d’affaires –, qui a récemment critiqué les suspensions d’élus, a été par exemple accusé d’avoir propagé de la «désinformation» et a été placé sous contrôle judiciaire.
Alors que le gouvernement turc a entamé des négociations indirectes avec Abdullah Ocalan, le leader emprisonné du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne), par l’intermédiaire du DEM, cette résurgence répressive peut sembler paradoxale. Elle traduit un projet double : affaiblir l’opposition politique et profiter du contexte régional en pleine recomposition, estime Jean Marcou, professeur émérite à Sciences-Po Grenoble-UGA et spécialiste de la Turquie.
Pourquoi ces vagues d’arrestations arrivent maintenant ?
Sur le fond, il y a une certaine fébrilité de l’AKP. Elle s’explique en partie par la victoire, lors du renouvellement du barreau des avocats d’Istanbul en automne, de la liste de défense de l’Etat de droit d’Ibrahim Kaboglu. Mais aussi, et surtout, du fait de l’échec du parti au pouvoir, lors des élections municipales du printemps 2024 [remportées par le CHP, Parti républicain du peuple, principale force d’opposition, ndlr]. Car ce scrutin a reflété la montée d’une nouvelle élite politique, incarnée par la figure du maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, qui fait lui-même l’objet de plusieurs poursuites judiciaires. La dernière en date essayant de mettre en cause la véracité de son diplôme universitaire. L’opposition, en pleine reconstitution, est en train de se préparer actuellement pour ses primaires fin mars et l’AKP essaye de casser cette dynamique par tous les moyens.
D’autres raisons conjoncturelles expliquent aussi ce retour de la répression. Le parti au pouvoir profite pour l’instant d’un léger rebond économique et d’une stabilisation de l’inflation. Sur le plan international, la chute du régime de Bachar al-Assad et les bonnes relations établies avec le nouveau gouvernement syrien ont rassuré la Turquie, qui a vu l’Iran et la Russie (anciens alliés du régime syrien) disparaître de sa frontière méridionale. Il est possible qu’Erdogan se sente de fait ragaillardi, à plus forte raison dans le contexte du vent d’illibéralisme qui souffle actuellement depuis les Etats-Unis.
Qui est ciblé ?
On parle aujourd’hui de purges justement parce que le public ciblé est plus diversifié et c’est cela qui est impressionnant. Il y a des élus locaux kurdes et non-kurdes, des fonctionnaires municipaux de l’opposition, des journalistes, des artistes, des syndicalistes,… Les élus de l’opposition, et en particulier du CHP, sont victimes d’une sorte de harcèlement judiciaire. Et le gouvernement justifie ces arrestations en affirmant que ces personnes ont un lien avec le PKK ou une organisation terroriste.
Un peu comme après la tentative de coup d’Etat de 2016, on s’en prend maintenant à tous les secteurs de la société, même aux avocats et plus récemment au patronat, ce qui n’était pas le cas avant. Récemment, la Tüsiad, l’organisation du grand patronat turc occidentalisé et adversaire politique d’Erdogan depuis toujours, a été prise pour cible. Car elle a émis des critiques économiques et politiques en affirmant que la situation actuelle déstabilisait la Turquie. Et le gouvernement turc a eu peur que ces déclarations portent atteinte à la confiance des marchés, à un moment où l’économie connaît un léger rebond.
Actuellement le gouvernement d’Erdogan a entamé un processus de paix avec le PKK, via le DEM, n’est-ce pas paradoxal de réprimer les élus pro-kurdes ?
Oui, il y a une ambivalence de l’AKP sur la question kurde. Car, d’un côté, le gouvernement ne veut pas perdre ses électeurs nationalistes hostiles à une ouverture avec les Kurdes et maintient ainsi son intransigeance. Mais de l’autre, il entame des pourparlers avec le PKK dans l’espoir de diviser l’opposition, voire de trouver une solution pour modifier la Constitution et permettre à Erdogan d’être à nouveau candidat en 2028 ; ce qui lui est pour l’instant impossible. C’est donc une politique du grand écart, à la fois d’ouverture et de fermeture.
Quelle est la réaction de la communauté internationale ?
Pour l’instant la réaction de la communauté internationale a été faible. Cela s’explique par le contexte international, notamment le rapprochement américano-russe sur la question ukrainienne. L’Union européenne semble absorbée par d’autres sujets et est, par ailleurs, sans doute tentée de ménager la Turquie, qui a reçu récemment le président ukrainien à Ankara et voté les résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU soutenant l’idée d’une paix juste, durable et garantie en Ukraine.
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