Pourquoi… Turkish Airlines veut être la première compagnie aérienne au monde ?

Ouest-France, le 17/08/2024

Il en va dans le domaine du tourisme et des vacances comme du reste, on se pose parfois des questions toutes simples parce que l’on se demande bien pourquoi telle ou telle chose que l’on voit ou que l’on vit est comme ça, comment cela peut-il s’expliquer ou se faire, pour quelles raisons, etc, etc. Bref, pourquoi…

Alors, aujourd’hui, on se pose la question de savoir pourquoi la compagnie aérienne Turkish Airlines veut devenir la première au monde dans tous les domaines. 

 
« Toujours plus ! Â»

Ce n’est pas encore tout à fait le cas, mais on s’y rapproche à grands pas. Le fait est que la compagnie nationale turque envisage depuis déjà longtemps de s’afficher comme la première au monde. Aussi bien d’ailleurs en terme de nombre de dessertes commerciales, de passagers transportés que de flotte disponible. Pourtant, elle n’est pas forcément la première à laquelle on pense pour cela, même si son pays d’origine, la Turquie, est on ne peut plus touristique.

Née en 1933, la compagnie est basée à Istanbul dans ce tout nouveau aéroport inauguré en 2018 dont la capacité, 200 millions de passagers/an, est la plus importante au monde et qui demeure aussi l’un des plus fréquentés de la planète. De là, elle dessert 350 destinations dans 126 pays sur tous les continents, soit le plus vaste réseau commercial existant.
Au final, ses résultats (et récompenses) demeurent impressionnants puisque en quinze ans Turkish Airlines a ainsi multiplié par huit le nombre de passagers transportés, par trois son nombre de dessertes et cinq ses appareils. Tout cela en proposant un excellent rapport qualité-prix à sa clientèle.

Mais la compagnie ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et vient de se fixer de nouveaux objectifs pour les dix prochaines années. Soit « pile poil Â» 2033, lorsque le transporteur fêtera son centenaire.

À cette date, l’ambition est d’avoir une flotte de 800 appareils qui sera la plus importante à voler dans le ciel avec celle d’American Airlines. Grâce à elle, elle voudrait transporter 170 millions de passagers par an, soit en gros le double que maintenant, sur un réseau dépassant les 400 destinations pour être encore et toujours la première.
Enfin, pour compléter le tout, pourquoi pas aussi une filiale à bas coûts pour se positionner sur le low cost et un hub à Istanbul trustant une première place mondiale en matière de fréquentation ? Ce qui de l’avis de spécialistes pourrait tout à fait s’avérer possible.

Mais pourquoi ?

Tout simplement par un « mélange des genres et d’opportunités Â» dans lequel se retrouvent les intérêts à la fois de la compagnie, son pays et de son président. Pour faire simple, on pourrait même résumer l’ensemble à trois points essentiels :

 
Une bonne localisation
Déjà, il est vrai que la Turquie occupe une position géographique stratégique indéniable en matière de transport aérien.
En plein dans l’axe et à la croisée des chemins entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique elle peut espérer se positionner, comme d’ailleurs plusieurs pays du Golfe, en tant que lieu de transit sur ces différents axes au demeurant assez fréquentés. Et quoi de mieux alors pour cela que de développer en plus un « hub mondial Â» pour sa compagnie nationale comme cela a été fait avec cet immense aéroport d’Istanbul aux ambitions démesurées devenu désormais un des premiers au monde ?

 
Des ambitions économiques
Ensuite, même si les choses ont actuellement un peu changé, la Turquie a connu à certains moments de bonnes avancées économiques qui ont permis de stimuler entre autres choses le secteur aérien et la compagnie du pays. Aussi bien d’ailleurs en terme de passagers que de fret, faisant par la même occasion de Turkish Airlines un outil utile au renforcement de la position de la Turquie dans l’économie mondiale.

 
Rayonnement et soft power
Dernier point et non des moindres, l’envie de rayonnement du pays et de son leader Erdogan à l’étranger. Entre nationalisme, nostalgie de l’Empire Ottoman, mise en avant et présence culturelle accrue hors frontières, plus une envie de devenir une puissance politique incontournable de notre début de XXIe siècle sur la scène mondiale, quoi de mieux pour arriver à ces fins que d’utiliser sa compagnie aérienne nationale en la poussant à devenir la première au monde ?
Et que vive alors ce fameux « soft power Â» quitte à rebaptiser pour l’occasion la compagnie nationale Turkish Airlines en Türk Havayollari pour faire « plus turc Â» comme l’a souhaité Erdogan à l’origine de ce changement en 2022…

> Infos : www.turkishairlines.com

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