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Les Echos, le 25/02/2020
Rien ne va plus entre Ankara et Moscou. Il suffirait désormais d’une étincelle pour que la Russie et la Turquie s’affrontent militairement à Idleb, la ville du nord de la Syrie que Damas veut reprendre aux djihadistes. Ce nouvel épisode du conflit le plus sanglant de ces dernières années montre à quel point le Moyen-Orient reste un enjeu stratégique pour les grandes puissances.
Éditos & Analyses
Par Yves Bourdillon
« Nous surgirons une nuit sans crier gare. » Cette menace du président turc, Recep Tayip Erdogan , en direction de l’armée syrienne, aujourd’hui soutenue par la Russie, porte en germe un risque majeur : celui d’un conflit armé frontal entre Moscou et Ankara.
Le scénario paraît à peine vraisemblable. Les deux pays pourraient-ils sérieusement s’affronter à Idleb, une ville sans véritable intérêt stratégique du nord de la Syrie que la plupart des Russes et des Turcs auraient du mal à situer sur une carte ? Pourquoi une telle escalade entre deux puissances qui auraient tout à perdre dans un tel conflit, au nom d’une rivalité, voire une simple concurrence, en Syrie et en Libye qui ne touche en rien leurs intérêts vitaux ?
Et pourtant. La crise est suffisamment grave pour avoir poussé, samedi, le président turc à convenir d’un sommet avec ses homologues russe, Vladimir Poutine, français, Emmanuel Macron, et la chancelière allemande, Angela Merkel, le 5 mars prochain.
Dix-sept soldats turcs tués
Pour comprendre le contexte d’une telle dégradation des relations entre Moscou et Ankara, il suffit de se rappeler que le conflit syrien jouit du douteux privilège d’être à la fois le plus sanglant de la planète depuis déjà neuf ans, et le seul où s’impliquent, en raison des enjeux pétroliers et migratoires, presque toutes les grandes puissances régionales (Arabie saoudite, Turquie, Iran) et mondiales (Russie, Etats-Unis, France, Royaume-Uni), via diverses ingérences et soutien militaire sur le terrain aux protagonistes.
La Turquie a déjà perdu 17 soldats en deux semaines, dont un tué jeudi par un Soukhoï Su-24 appartenant officiellement à l’aviation syrienne mais qui serait, de source généralement bien informée à Ankara, russe. L’incident rappelle celui qui avait vu les deux pays frôler l’escalade en 2015 quand l’aviation turque avait abattu un avion russe dans l’espace aérien syrien. C’était Vladimir Poutine qui avait pris sur lui de ne pas riposter.
Dangereux bluffs
Pourquoi, cette fois, les deux pays prennent-ils le risque d’un affrontement ? Moscou veut à tout prix reconquérir une position centrale au Proche-Orient et soutient pour cela inconditionnellement le régime syrien, qui veut s’emparer d’Idleb, le dernier grand bastion djihadiste, afin de proclamer avoir gagné la guerre civile déclenchée dans la foulée du printemps arabe de 2011. De son côté, le régime turc est engagé en Syrie pour y liquider les forces kurdes, une menace existentielle par leurs liens avec les séparatistes en Turquie, et craint que les combats à Idleb ne suscitent un flux de réfugiés ingérable pour lui. Près de 900.000 personnes ont fui la région depuis le début de l’offensive de Damas début décembre, un flux sans précédent. Et la Turquie héberge déjà 3,5 millions de réfugiés syriens dans des conditions de plus en plus difficiles. Près de quatre Turcs sur cinq, selon un sondage récent, veulent qu’ils retournent en Syrie. Ankara espérait les réinstaller de gré ou de force dans le nord de la Syrie, mais n’a pu s’emparer que du tiers des territoires espérés. Ankara a déployé des troupes non loin d’Idleb, mais est handicapé par un manque de supériorité aérienne.
S’ajoute à ce contexte un fond de rivalité historique entre les empires tsariste et ottoman, marqué par la guerre de Crimée en 1853, une autre en 1877, puis la Première Guerre mondiale, pour contrôler le Moyen-Orient pétrolier, les Balkans et, surtout, la mer Noire. Cette dernière est la seule voie d’accès à la Méditerranée de la Russie, puissance maritime contrariée en quête séculaire d’un accès aux mers chaudes.
Poutine et Erdogan avaient réussi à renouer des relations correctes depuis l’incident de 2015, au détriment de l’Otan. « Cela a permis une certaine convergence, mais pas un véritable rapprochement stratégique, car les deux régimes n’ont pas de vision commune sur la région et leurs intérêts. On voit les limites de ce rapprochement, dénué de fond solide et c’est en train de basculer », estime Sinan Ulgen, directeur du think tank turc Edam. « Le risque est qu’Erdogan pense que Poutine n’osera pas remettre en cause leurs bonnes relations juste pour Idleb et Moscou fait exactement le même calcul. Nous sommes à une étape critique. » Une de ces étapes d’un bras de fer géopolitique où un malentendu et la mauvaise lecture du bluff de l’adversaire peuvent tout faire déraper.
Le conflit turco-syrien en trois questions
On pourrait comprendre que les Occidentaux, sortis du jeu syrien, ne se sentent pas concernés. Mais Washington et les Européens se sentent obligés de soutenir la Turquie au nom de la solidarité au sein de l’Alliance atlantique, bien qu’Erdogan ne cesse de les provoquer par sa politique d’entrisme islamiste, et qu’il soutienne en Syrie des milices dans la mouvance d’Al Qaida. En outre, existe l’hypothèse d’une riposte russe à une offensive turque à Idleb via le tir de missiles en territoire turc, ce qui serait pour l’Otan un incident sans précédent. Après avoir snobé l’Alliance en achetant l’an dernier des missiles antimissiles S-400 russes, Ankara a demandé dans l’urgence le déploiement de systèmes américains Patriot. Un piteux retour au bercail pour un Erdogan engagé dans la quête anxieuse d’une voie de sortie en Syrie, tout comme son partenaire-adversaire du Kremlin…
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