Une annonce qui a surpris une partie de l’électorat d’extrême droite. Immédiatement, le leader du IYI, formation d’extrême droite d’opposition, Müsavat Dervisoglu, a dénoncé au Parlement turc une “trahison”, y brandissant une corde symbolisant le sort qu’il souhaitait réserver au leader kurde [initialement condamné à mort, Öcalan n’a pas été exécuté, la Turquie ayant abandonné la peine de mort dans le cadre des négociations d’entrée dans l’Union européenne].
Un marchandage ?
Le leader du PKK peut, en échange de ces négociations, espérer obtenir au moins un assouplissement de ses conditions de détention. Mais des négociations pourraient-elles aussi déboucher sur une amnistie générale des prisonniers politiques kurdes, voire des élus et des figures associatives, culturelles et politiques de la gauche turque ? se demande sur son blog, Murat Yetkin, journaliste et ancien rédacteur en chef de Hürriyet Daily News.
Interrogé par le quotidien Cumhuriyet, le politologue Onur Alp Yilmaz explique que ces négociations peuvent aussi être pour le pouvoir l’occasion de diviser l’opposition en s’attirant le soutien des électeurs kurdes ou au moins des députés du parti prokurde. Un soutien indispensable si le président Erdogan entend, comme il l’espère, pouvoir modifier la Constitution et s’octroyer le droit à un nouveau mandat en 2028, son mandat actuel étant, en vertu de la règle constitutionnelle actuellement en vigueur, le dernier.