Plus de 3 000 Turcs demandent justice pour les opposants au régime d’Erdogan

DNA (Les Dernières Nouvelles d’Alsace), 02/10/2024

Alizée Chebboub-Courtin

 

Des personnes sont venues d’Allemagne, de Belgique ou encore des Pays-Bas pour participer à cet évènement.  Photo Cédric Joubert
 

Mercredi midi, des milliers de membres de la communauté turque se sont réunis devant le Conseil de l’Europe pour exiger des pressions sur le régime d’Erdogan afin qu’il respecte l’arrêté de Yalçinkaya. Rendu l’année dernière par la Cour européenne des droits de l’homme, il enjoint la Turquie d’arrêter de poursuivre et d’emprisonner des opposants politiques pour des motifs injustifiés.
 
« Cour européenne des droits de l’homme, ne détourne pas les yeux Â». « Personnes n’est libre tant qu’il existe des personnes opprimées Â». « La justice retardée est une justice refusée Â»â€¦ Sur les pancartes jaunes brandies ce mercredi midi face au Conseil de l’Europe, des milliers de Turcs interpellent les instances européennes. C’est la troisième année qu’une telle manifestation est organisée, réunissant des immigrés habitants en France, en Allemagne, aux Pays-Bas ou encore en Belgique.
Emprisonnés pour avoir téléchargé une messagerie
« En Turquie, depuis 2016, le gouvernement transgresse les droits de l’homme en condamnant des opposants, surtout les adhérents au mouvement Gülen Â», contextualise Rumi Unal, un ancien diplomate, militant des droits de l’homme installé aujourd’hui à Paris. Il fait notamment référence à l’arrestation massive de gülenistes, emprisonnés pour « appartenance à une organisation terroriste Â» parce qu’ils avaient téléchargé l’application de messagerie cryptée ByLock.

En 2023, la Cour européenne des droits de l’homme, qui a reçu près de 10 000 requêtes à ce sujet, a estimé que le régime turc actuel violait effectivement le droit à un procès équitable, le principe de légalité des peines et la liberté d’association. Elle a alors émis l’arrêt Yalçinkaya. « Malheureusement, le gouvernement turc ne respecte toujours pas cet arrêt. Le Conseil européen doit faire pression sur la Turquie pour qu’elle soit forcée de l’appliquer Â», détaille Rumi Unal avant de rappeler que des hommes, mais aussi des femmes avec leurs jeunes enfants, sont actuellement emprisonnés.

 
 
 
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En 2023, la Cours européenne des droits de l’homme, qui a reçu près de 10 000 requêtes sur ce sujet, a estimé que le régime turc actuel violait effectivement le droit à un procès équitable, le principe de légalité des peines et la liberté d’association. Elle a alors émis l’arrêt Yalçinkaya.   Photo Cédric Joubert
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Environ 2900 personnes de la communauté turque ont manifesté devant le siège du Conseil de l’ Europe.   Photo Cédric Joubert
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Des hommes, mais aussi des femmes avec leurs jeunes enfants sont actuellement emprisonnés.   Photo Cédric Joubert
 
 
 
« Le Conseil européen doit faire pression Â»
Sur une scène installée pour l’occasion avenue de l’Europe, différentes personnalités défilent pour rappeler les enjeux. Parmi elles, des victimes ayant été emprisonnées à tort : « Je ne suis pas là pour me venger, mais parce qu’à chaque instant pendant lequel nous restons silencieux, les injustices augmentent Â», lâche un jeune homme.

Malgré la pluie, de nombreux manifestants, vêtus de T-shirt floqués des lettres ECHR pour European Convention on Human Rights (Cour européenne des droits de l’homme), sont restés jusqu’à la fin du rassemblement. Certains ont déposé des mots de soutien sur une fresque intitulée « mur de la justice Â». Au sol, des dizaines de réveils ont été déposés à côté d’une pancarte indiquant en anglais : « C’est l’heure de la justice ! Â»

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