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Le Monde, le 04/09/2025
Par Céline Pierre-Magnani (Ankara, correspondance)
Des milliers de dénonciations de personnalités ou d’inconnus de divers secteurs professionnels mettent en lumière la défiance des femmes face à l’appareil judiciaire, en dépit du principe dit de « primauté de la parole de la victime ».

Depuis cinq jours, Simge Günsan n’a pas beaucoup dormi. « Quand je me couche, j’ai l’impression que mes oreilles bourdonnent », confie-t-elle en tirant de profondes bouffées sur sa cigarette. Après treize ans de silence, cette comédienne et metteuse en scène de 38 ans a finalement décidé de raconter. Commencée par un apéritif convivial entre amis, une soirée de Nouvel An a viré au cauchemar.
Dans un post sobre publié sur les réseaux sociaux, Simge décrit les assiettes lancées au visage, une main qui l’attrape par les cheveux pour lui cogner la tête contre le mur, les coups de pied reçus alors qu’elle était à terre. Elle finira par échapper à ce déchaînement de violence en s’enfermant à double tour dans la salle de bains. Ismaïl Sagir, son petit ami de l’époque, assure, pour sa part, n’avoir gardé aucun souvenir de cette nuit alcoolisée. Seule une des deux équipes de théâtre avec lesquelles il travaillait a annoncé mettre fin à leur collaboration.
D’après les statistiques du réseau social X publiées par le site d’analyse de données Veriler ne diyor ?, ce sont plus de 5 000 utilisatrices et utilisateurs qui ont témoigné ou réagi sur la thématique des violences sexistes et sexuelles entre le 19 et le 26 août, la première semaine de ce mouvement. Les posts partagés ont cumulé plus de 30 millions de vues, dans ce qui est déjà qualifié de vague #MeToo dans le pays.
Vent de conservatisme
Les premières dénonciations accusaient plusieurs professionnels connus du milieu de la photographie. Le groupe de pop à succès Manifest, très apprécié des adolescentes, a annoncé annuler son contrat avec son photographe officiel après que celui-ci a été accusé d’avoir fait des avances à une mineure. Le mouvement s’est ensuite élargi aux milieux artistiques, universitaires et aux organisations de la société civile, à travers les témoignages de milliers de personnes.
Les faits dénoncés sont très divers : des messages graveleux, du harcèlement dans un cadre professionnel, des violences physiques, jusqu’à des cas de viol par soumission chimique. Mais ils témoignent tous d’une culture de l’impunité contre laquelle les victimes s’insurgent. « La honte doit changer de camp », affichent plusieurs comptes du mouvement féministe, en référence au slogan utilisé en France lors du procès de Gisèle Pélicot, en 2024.
« Avant cette vague, je n’avais jamais pensé à rendre public ce qu’il m’était arrivé. Cette fois, j’ai trouvé le courage de le faire, quand j’ai vu qu’un acteur avait été exclu d’une production », reconnaît Simge Günsan. Plusieurs jours après sa publication, la comédienne continue de recevoir des messages de soutien, des témoignages similaires à ce qu’elle a vécu, mais aussi des menaces.
Soutenue par des amies avocates, elle n’envisage pourtant pas de porter plainte. « Il est fort probable que les faits soient désormais prescrits. Et, de toute façon, je ne fais pas confiance au système judiciaire de ce pays », lâche-t-elle. Le vent de conservatisme qui souffle sur la Turquie depuis le début des années 2010 se concrétise sur le terrain par un recul des droits des femmes qui inquiète et mobilise les associations féministes.
« Problème de santé publique »
« Qu’est-ce que le parquet attend pour ouvrir des enquêtes ? », feint de s’étonner Begüm Baki, porte-parole de l’Association de lutte contre les violences sexuelles. « Il s’agit d’agressions sexuelles caractérisées. Or, ces types d’agressions sont des crimes qui doivent être poursuivis et c’est le devoir des procureurs. Il s’agit d’un problème de santé publique, mais les autorités font comme si cela ne les concernait pas », analyse la militante. Soutenue par des fonds européens, la petite structure d’une dizaine de salariées s’efforce de dénoncer les violences sexistes et sexuelles et plaide pour mettre en place de meilleurs mécanismes d’accompagnement des victimes. « Il existe beaucoup d’obstacles qui empêchent la dénonciation de ce type de violences et, en Turquie, les signalements sont extrêmement rares », constate-t-elle.
En dépit des interdictions de manifester et d’une atmosphère politique minée par les pratiques autoritaires du pouvoir, le mouvement féministe n’a jamais cessé de se mobiliser. Mais certaines décisions de justice affectent le moral des troupes. Fin août, la Cour de cassation a validé une réduction de peine, dans une affaire de féminicide, arguant qu’il y aurait eu « provocation » de la part de la victime. L’instance de justice a considéré que le refus d’une relation sexuelle avait provoqué « douleur et colère » chez le meurtrier. Une décision « terriblement décourageante », reconnaît Begüm Baki.
Alors qu’une partie des dénonciations sur les réseaux sociaux ont entraîné des suspensions et des mises à l’écart d’hommes accusés, des avocates féministes encouragent malgré tout à porter plainte. Dans le système judiciaire turc, le principe dit de « primauté de la parole de la victime » prévoit que la déclaration de la victime fait foi. Les accusations de femmes dans des cas de violences conjugales ou de violences sexuelles peuvent suffire à la justice pour ordonner une protection et lancer une enquête sans nécessité d’apporter d’autres preuves. En 2004, la Cour de cassation a ainsi admis que, dans les cas d’infractions sexuelles, si la déclaration de la victime était jugée « sincère et logique », elle pouvait mener à une condamnation, afin d’éviter que d’innombrables crimes restent impunis.
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