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Orhan Pamuk, piéton d’Istanbul

 

Le Monde des Livres, le 02/09/2017 

Par Bertrand Leclair (Collaborateur du « Monde des livres »)

Dans « Cette chose étrange en moi », le Prix Nobel de littérature rejoue l’histoire passionnée qu’il entretient avec la mégapole turque, à travers les yeux d’un cœur simple – l’un des Turcs qui ont porté les islamistes au pouvoir.

 

Cette chose étrange en moi (Kafamda bir tuhaflik),
d’Orhan Pamuk, traduit du turc par Valérie Gay-Aksoy,
Gallimard, « Du monde entier », 686 p., 25 €

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Il est rare que l’œuvre d’un Prix Nobel prenne une ampleur inédite après sa consécration mondiale – il est vrai qu’il est tout aussi rare qu’un auteur obtienne cette distinction à moins de 55 ans, comme ce fut le cas d’Orhan Pamuk en 2006. Reste que les quelque 700 pages de Cette chose étrange en moi, publié en 2014 en Turquie, confèrent à une œuvre déjà considérable une dimension neuve et profondément réjouissante. Jouant avec maestria et fraîcheur de tous les codes du roman moderne, Pamuk donne corps à la mégapole qu’est devenue Istanbul, au rythme d’une histoire puisant à la source picaresque dès les deux sous-titres qui en fixent le cadre : La vie, les aventures, les rêves du marchand de boza Mevlut Karatas et l’histoire de ses amis & Tableau de la vie à Istanbul entre 1969 et 2012, vue par les yeux de nombreux personnages.

Né en 1957 dans un village d’Anatolie, Mevlut Karatas est arrivé à 12 ans à Istanbul, « capitale du monde », espérant réussir le lycée tout en aidant son père dans son commerce ambulant de yaourt et de boza, la boisson fermentée traditionnelle dont les gens pieux aiment à prétendre qu’elle n’est pas alcoolisée. Nommé « notre héros », comme il se doit, et peinant donc à accorder ce qu’il voudrait voir à ce qui est, Mevlut privilégie la rêverie à l’ambition ou au combat nationaliste, contrairement à ses cousins. Tandis que ces derniers se jouent de lui et s’enrichissent à grande vitesse dans l’immobilier, le rêveur « au visage poupon » et « au regard intelligent » qu’est Mevlut continue de sillonner les rues, le soir, pour écouler difficilement une boza de plus en plus suspecte dans les maisons où le raki n’a pas triomphé – tandis que le yaourt en pots de verre s’impose à tous les étages des immeubles poussant comme champignons sur les collines ­d’Istanbul.

 

Istanbul
De 1969 à 2012, la ville est passée de 3 à 13 millions d’habitants : venus d’Anatolie et du Kurdistan, les campagnards ont envahi les collines avoisinantes les unes après les autres, créant de nouveaux bidonvilles dès que les précédents étaient digérés par la mégapole.

Dix ans après le très beau récit Istanbul. Souvenirs d’une ville (Gallimard, 2007), qui mêlait les réminiscences familiales à l’histoire culturelle et littéraire de la cité, Pamuk délaisse les beaux quartiers pour dévoiler l’autre face bien plus pouilleuse et instable de la même ville, que Mevlut arpente à l’instinct, démuni de savoir mais fort d’une connaissance intuitive. Les sens en alerte, il est aussi attentif à l’accueil des chiens errants, qui peut-être lisent nos pensées, qu’aux changements de mode de vie dans des quartiers soumis à une dangereuse oscillation entre occidentalisation et résurgences ottomanes puis religieuses. Nuit après nuit, il communie avec la ville au point qu’elle devient le prolongement tentaculaire de son propre corps, lorsqu’il fait résonner par les artères son cri immémorial annonçant la « booo-zaaa ! »

 

Méprise
S’interrogeant au rythme de la marche sur l’étrangeté qu’il éprouve, Mevlut a violemment conscience d’être mené par la vie plutôt que de mener la sienne, malgré ses tentatives timides pour s’initier auprès d’un maître soufi dont les adeptes, hélas, ont le rire et le mépris social ordinaires. Ce sentiment de souffrir d’une identité flottante, démuni de prise sur la réalité, est rémanent chez Pamuk, qui en a joué, aux lisières du fantastique, dès son troisième roman paru en 1985, Le Château blanc (Gallimard, 1994), où une amitié passionnelle provoquait une confusion d’identités entre un Vénitien érudit réduit à l’esclavage et son maître, au XVIIIe siècle.

Si le fantastique reste en marge de Cette chose étrange en moi, le roman s’ouvre sur l’effroyable machination fomentée aux dépens de Mevlut par ses cousins afin de caser une fille de leur village, difficile à marier. Alors qu’en preux chevalier Mevlut croyait enlever, de nuit, la jeune femme aux yeux ardents aperçue à l’occasion d’un mariage, il découvre au bout d’une course exaltante que Rayiha n’est pas le prénom de celle à qui il croyait écrire des lettres enflammées, mais celui de sa sœur aînée. Il est trop tard pour revenir en arrière et le sol s’effondre : si sa dulcinée n’est pas celle qu’il croyait, qui peut-il être ? Très vite, pourtant, il se ­convainc que Rayiha ignorait le stratagème, et le mariage qui en résulte se révèle le plus heureux qu’aurait pu rêver ce cœur simple, préservé du ressentiment. Aux innocents les mains pleines ?

 

Innocence
L’auteur du Musée de l’innocence (Gallimard, 2011) affirmait dans son recueil d’essais Le Romancier naïf et le romancier sentimental (Gallimard, 2012) que « le centre d’un roman est une opinion ou une intuition profonde sur la vie, un noyau de mystère enfoui àl’intérieur, réel ou imaginé ». S’il s’amuse avec les règles de la romance, c’est pour mieux prendre à contre-pied la modernité littéraire, choisissant de sonder ce centre du roman à travers un être sans éducation, mais que la colère brouille rarement – un innocent au sens étymologique du terme, celui que martelait Bossuet : l’innocent est celui qui n’a pas été contaminé par le mal.

Il prête en somme à son personnage au « visage enfantin » une forme d’innocence radicale grâce à son « caractère foncièrement optimiste et plein de bonne volonté – sa naïveté selon certains », précise l’auteur sans naïveté. C’est la très grande force du roman, dont on pourrait dire en somme qu’il met à l’œuvre une « banalité du bien » radicale, et celle-ci s’affirme de page en page un puissant révélateur de la banalité du mal, partout agissante dans la ville cynique et corrompue. A l’inverse d’une esthétique du dévoilement cherchant à soulever la langue pour entrapercevoir une vérité des sentiments, l’art très postmoderne de Pamuk creuse le sens, non sans mélancolie, créant de toutes pièces une énigme insoluble pour mieux précipiter le lecteur dans une quête de ce « mystère enfoui à l’intérieur, réel ou imaginé » qui justifie le titre du livre et anime, littéralement, son personnage.

 

Politique
Dans le Cahier de l’Herne qui lui est consacré (sous la direction de Sophie Basch et Nilüfer Göleen, 296 p., 33 €, en librairie le 13 septembre), enrichi de nombreux textes, dessins et croquis de l’auteur, un entretien daté de 2009 permet à Orhan Pamuk de rappeler ce qu’il n’a cessé de répéter aux journalistes : « La pire des punitions que le gouvernement turc m’a infligée, ce sont les questions politiques que vous me posez. » En tant que citoyen, l’auteur a parfois déclenché de violentes polémiques, affirmant en 2005 qu’il était temps de reconnaître la culpabilité turque dans le génocide arménien, dénonçant les dérives autoritaires ou islamistes du pouvoir. L’écrivain, en revanche, se garde de laisser l’idéologie envahir son œuvre, ne s’intéressant qu’à la justesse de ses phrases dans la description inévitable des convulsions politiques dont souffre la Turquie.

Dans l’une des scènes les plus saisissantes de Cette chose étrange en moi, Mevlut est invité à monter dans un appartement bourgeois pour y servir cette étrange et vieille chose qu’est la boza aux yeux de la jeunesse occidentalisée. Il se sent bientôt devenir un animal de foire et fort divertissant, médusé par ces femmes et hommes buvant et riant ensemble, « déjà éméchés avant le dîner », qui s’amusent à l’interroger sur son rapport à la foi comme de dangereux apprentis ethnologues. La scène se déroule en 1994 : le « parti islamiste, qui s’attirait essentiellement les suffrages des pauvres, avait remporté les élections municipales quelques jours plus tôt », bénéficiant de la voix de Mevlut.

 

 

CRITIQUE
Mystère d’une ville, mystère de l’être

La figure du double est insistante, dans l’œuvre d’Orhan Pamuk : on se souvient en particulier du Livre noir (Gallimard, 1994), dont le personnage principal cherchait dans le tourbillon d’Istanbul un demi-frère avec lequel il finissait par changer d’identité. Le double reste hors champ, cette fois, mais le titre fidèlement traduit du turc lui ouvre cependant une brèche : la « chose étrange en moi » qui figure en couverture sous le nom de l’auteur instille une confusion entre le moi de l’auteur et celui de son personnage à la saine candeur.

Certes, le premier ne partage pas la vie secrète du second telle qu’il la déploie, tramée par la vie sociale, mais tous deux en épousent, au rythme lent des déambulations stambouliotes, le mouvement même. Aussi insaisissable et inavouable soit-elle, cette vie secrète n’en est pas moins la plus banale en chacun : naïf ou non, le lecteur s’y reconnaîtra.

Pour y parvenir, Pamuk fait preuve d’une maîtrise et d’une capacité d’effacement dans son geste qui sont littéralement et durablement impressionnantes, quand bien même il se fait parfois répétitif au prétexte de jouer avec le mode feuilletonesque du roman.

Cette chose étrange en moi est une invitation à l’exploration des nappes phréatiques de l’être dont le mystère, en l’occurrence, épouse celui de la ville et de sa vie organique. Des mots passant pour désuets sur la scène contemporaine y retrouvent un charme puissant, au sens magique du terme : en toute innocence.

 

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/09/02/orhan-pamuk-pieton-d-istanbul_5179984_3260.html#kHgFbEPRhvypHAB5.99

 

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