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Le Figaro, le 19/10/2019
Par Bénédicte Lutaud
L’accord scellé en 2016 entre l’UE et la Turquie fait l’objet de vives critiques du président Erdogan, mais aussi des autorités grecques, dépassées par l’afflux de migrants dans les îles égéennes.
Une femme tient son bébé dans les bras lors d’une manifestation contre les conditions de détention au camp surpeuplé de Moria, sur l’île grecque de Lesbos, le 1er octobre 2019, deux jours après un incendie meurtrier. ANGELOS TZORTZINIS/AFP
Pour la première fois depuis l’accord de 2016 entre la Turquie et l’Union européenne, la Grèce est redevenue cette année la principale porte d’entrée en Europe des migrants, avec plus de 10.000 arrivées sur les îles en septembre dernier. Émeutes, incendies… La situation est devenue intenable dans les «hotspots» – centres d’enregistrement et de premier accueil des îles égéennes. La déclaration UE-Turquie prévoit que les déboutés du droit d’asile arrivés sur ces îles soient renvoyés en territoire turc. Vivement critiqué par Ankara et Athènes, qui réclament davantage d’aide européenne, ce pacte était être au menu du sommet européen des 17 et 18 octobre.
La Grèce dépassée sur les îles Égées
Depuis cet été, les autorités grecques constatent un regain du nombre de bateaux qui accostent sur les îles égéennes. Près de 10.000 migrants sont arrivés en septembre en provenance des côtes turques. Environ 70.000 sont actuellement présents en Grèce, dont environ 24.000 dans les «hotspots» des îles égéennes, mis en place lors de la crise migratoire de 2015.
Le seul camp de Moria, sur l’île de Lesbos, compte environ 13.000 réfugiés, alors qu’il a été conçu pour n’en accueillir que 3000. En août, un Afghan de 15 ans y a tué un compatriote et blessé deux autres à l’arme blanche. Le 29 septembre, deux autres migrants y sont morts dans un incendie, suscitant de nouvelles émeutes. Le 15 octobre, c’est le camp de réfugiés de Vathy, sur l’île de Samos, qui était frappé par les flammes après une rixe entre migrants, faisant trois blessés.
Face à cette situation incontrôlable, le gouvernement du premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis a renforcé sa législation: construction de centres fermés pour les clandestins avant leur expulsion, durcissement des critères de demande d’asile, impossibilité de faire appel en cas de rejet de la demande.
«Actualiser» le pacte UE-Turquie
Le gouvernement grec met aussi la pression sur Ankara pour une meilleure application de la déclaration UE-Turquie. Le 30 septembre, Kyriakos Mitsotakis a annoncé vouloir renvoyer 10.000 migrants «en Turquie d’ici la fin 2020 – contre seulement 1806 retours en quatre ans et demi sous le précédent gouvernement Syriza». D’autant que l’offensive turque, dans le nord-est de la Syrie, fait craindre une nouvelle vague de départs vers l’Europe…
Mais la Grèce n’est pas dupe: l’Europe doit elle aussi prendre sa part du fardeau. Athènes «attend avec impatience une coopération efficace de la commission européenne et de ses pays membres», insistait déjà, en août, Georges Koumoutsakos, ministre adjoint à la Protection du citoyen, chargé du dossier migratoire. Début octobre, le premier ministre Kyriakos Mitsotakis a cette fois plaidé une «actualisation de la déclaration UE-Turquie» et martelé: «La question migratoire est une question européenne.»
La question migratoire est une question européenne.
Kyriakos Mitsotakis, premier ministre conservateur de la Grèce
Pour l’heure, la déclaration de mars 2016 ne permet à Athènes de renvoyer les déboutés du droit d’asile vers la Turquie qu’à condition qu’ils soient encore sur les îles grecques et qu’ils n’aient pas été transférés sur le continent grec. Or, Mitsotakis a demandé que même les migrants déjà présents sur le continent puissent être renvoyés en Turquie.
En Turquie, Erdogan rattrapé par la question migratoire
Sur l’autre rive de la mer Égée, la Turquie est à bout de souffle: plus de quatre millions de réfugiés sur son sol… dont 3,5 millions de Syriens.
Depuis début septembre, Recep Tayyip Erdogan multiplie les menaces «d’ouvrir ses portes» s’il n’obtenait pas davantage d’aide de Bruxelles. À ses yeux, l’UE n’a pas respecté les termes du pacte. En échange du retour sur son sol des migrants illégaux arrivés en Grèce, la Turquie devait recevoir une enveloppe de six milliards d’euros pour l’aider à accueillir ces réfugiés. Or, Ankara estime n’en avoir reçu que la moitié. «À ce jour, l’Union européenne a alloué 5,6 des 6 milliards d’euros approuvés», a toutefois rétorqué la Commission européenne, tout en assurant que le reste serait versé «prochainement».
En Turquie, la question migratoire est devenue politique
Jean Marcou, spécialiste de la Turquie
Autre point de discorde: l’UE n’a toujours pas mis en place, comme le prévoyait l’accord, d’exemption de visas pour les citoyens turcs. Il faut dire que les relations entre Ankara et Bruxelles se sont nettement refroidies lorsqu’Erdogan, après la tentative du coup d’État du 15 juillet 2016, a enclenché un durcissement de son régime.
La réalité est qu’Erdogan est rattrapé par la question migratoire. Le dirigeant nationaliste fait face à un mécontentement grandissant de la population, de plus en plus hostile à la présence des réfugiés. «Un demi-million de Syriens sont nés en Turquie. Dans le département turc de Kilis (à la frontière syrienne, NDLR), il y a plus de Syriens que de locaux», constate Jean Marcou, spécialiste de la Turquie et chercheur à Sciences-Po Grenoble. «Erdogan a perdu la mairie d’Istanbul, six des plus grandes villes turques ont été reprises par l’opposition. La question migratoire est devenue politique», poursuit-il.
L’offensive en Syrie, un pari risqué
La crise migratoire est d’ailleurs l’une des justifications de son offensive actuelle en Syrie, souligne Jean Marcou: «Cette intervention militaire a aussi des objectifs domestiques, décrypte le chercheur. Erdogan a annoncé que s’il arrivait à conquérir cette zone dans le nord-est de la Syrie, il y “relocaliserait” au moins un million de réfugiés syriens.» Soit un bandeau d’environ 30 kilomètres entre la frontière turque et les zones syriennes, appelé «zone de sécurité».
Le nouvel afflux de réfugiés sur la route turco-grecque a toutefois d’autres explications. La mise en place de l’accord UE-Turquie de 2016, couplé au blocage des frontières dans les Balkans, a même eu, au départ, un effet dissuasif. En 2015, 860.000 migrants étaient arrivés en Grèce. En 2018, ils n’étaient plus que 32.500. La Grèce était alors devenue le 3e pays de l’UE en nombre de demandes d’asiles. «S’il peut y avoir une relance importance des migrations syriennes avec l’intervention turque actuelle et la situation non réglée à Idlib, il faut aussi prendre en compte les migrations très importantes venues d’Iran, d’Irak et d’Afghanistan ces dernières années», signale Jean Marcou.
Cette situation explosive est surveillée de près par la Commission européenne. Le 4 octobre, l’éventuelle actualisation de l’accord UE-Turquie devait être abordée par le ministre allemand de l’Intérieur Horst Seehofer, en visite à Athènes, avec son homologue grec Michalis Chryssohoïdis et le commissaire européen chargé de la question migratoire, Dimitris Avramopoulos.
La Commission sera-t-elle prête, néanmoins, à une révision de la déclaration UE-Turquie? Et Erdogan consentira-t-il aux compromis nécessaires? La levée de visas dépendait ainsi d’un assouplissement de la législation sécuritaire turque… La négociation s’avère complexe, anticipe Jean Marcou: «L’Europe va se retrouver dans une situation compliquée, entre sa condamnation des opérations militaires menées contre les Kurdes, et ses besoins dans le cadre migratoire.»
Quant à Erdogan, il risque, lui aussi, de se retrouver dans une impasse, estime le spécialiste: «La Turquie a tout de même bénéficié de l’accord de 2016. En bloquant l’accès à l’Europe, on décourageait l’immigration en aval. Par ailleurs, l’offensive militaire d’Erdogan en Syrie isole la Turquie à l’international, désormais soumise aux pressions américaines et mêmes russes.» Enfin, la Turquie n’a aucun intérêt à mettre en péril la relance du processus d’adhésion à l’Union européenne, prévu également dans l’accord de mars 2016.
Lors du Sommet européen des 17 et 18 octobre, la France a proposé une révision du processus d’adhésion de manière à faire patienter les Balkans occidentaux. Ce processus, «pour être crédible, doit être réversible», a expliqué Emmanuel Macron avant d’ajouter: «Pense-t-on aujourd’hui que la Turquie a vocation à entrer dans l’Europe, à ouvrir de nouveaux chapitres? Mais le processus n’est pas réversible. Il peut être totalement stoppé, mais il n’est pas réversible.» L’Europe a reconnu le statut de candidat à la Turquie en 1999. 33 chapitres de négociations ont été ouverts depuis… mais le Parlement européen a réclamé le gel des négociations d’adhésion en 2016.
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