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L’Orient-Le Jour, le 30/12/2022
Par Emmanuel HADDAD
La rencontre à Moscou entre les ministres turc et syrien de la Défense le 28 décembre est une première étape vers un rapprochement entre les deux ennemis jurés d’hier.

Bachar el-Assad serrant la main de Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre de Turquie en visite à Damas, le 11 octobre 2010. Photo d’archives/AFP
Ce que l’on sait
• C’est une première depuis le début du conflit syrien en 2011. Hulusi Akar et Ali Mahmoud Abbas, les ministres turc et syrien de la Défense, ont échangé le 28 décembre à Moscou aux côtés de leur homologue russe Sergueï Choïgou sur « les façons de résoudre la crise syrienne et la question des réfugiés », ainsi que sur « les efforts conjoints pour combattre les groupes extrémistes », selon un communiqué du ministère russe de la Défense.
• Cette rencontre de haut niveau intervient après des signaux avant-coureurs de rapprochement bilatéral. Dès septembre, selon l’agence Reuters, les chefs de renseignements des deux pays s’étaient déjà rencontrés à plusieurs reprises à Damas. Puis, le 17 novembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait jugé possible une rencontre avec son homologue syrien Bachar el-Assad, précisant qu’il n’y a « pas de place pour le ressentiment en politique ».
Le contexte
• Ce rapprochement laisse présager le début d’un virage à 180 degrés dans les relations entre Ankara et Damas, M. Erdogan ayant longtemps juré la chute de Bachar el-Assad, qu’il avait qualifié d’« assassin » à plusieurs reprises ces dernières années. Mais, en réalité, Ankara a changé de braquet depuis longtemps face à son voisin du Sud, rappelle Elizabeth Tsurkov, chercheuse au Newlines Institute for Strategy and Policy. Après avoir activement soutenu l’opposition armée syrienne, dans le sillage de l’intervention russe en soutien à Damas en 2015, « Ankara a commencé à concentrer ses efforts sur la lutte contre les Forces démocratiques syriennes ». Ces dernières sont alliées des États-Unis dans leur lutte contre l’État islamique en Syrie. Principale composante des FDS, la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG) est considérée par la Turquie comme une organisation terroriste en raison de ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
• Ainsi, la rencontre de Moscou intervient plus d’un mois après le lancement de l’opération aérienne « Griffe Épée » contre les Kurdes en Syrie et en Irak par la Turquie, faisant suite à l’attaque de la rue Istiklal mi-novembre à Istanbul. Ankara menace par ailleurs d’une nouvelle invasion terrestre dans le Nord syrien, brandissant cette menace autant pour lutter contre les groupes armés kurdes que pour créer une zone tampon afin de permettre le retour des quelque 3,5 millions de réfugiés syriens présents sur son sol.
• Or la Russie et l’Iran, les deux principaux soutiens de la Syrie, ont travaillé en coulisses pour éviter une nouvelle intervention militaire turque. Sous leur pression, M. Erdogan n’a toujours pas lancé l’opération qu’il présente en interne comme une solution au retour des réfugiés syriens, de moins en moins bienvenus dans une Turquie en pleine crise économique. Sentant son maintien au pouvoir menacé dans la perspective des élections générales turques prévues en juin 2023, le président turc a donc dû montrer à son électorat qu’il était prêt à s’engager sur une autre voie. Car, comme le rappelle Mme Tsurkov, « Erdogan est constamment descendu en flamme sur ce sujet par les partis de l’opposition, qui se disent prêts à normaliser les relations avec le régime syrien afin de renvoyer les réfugiés en Syrie s’ils gagnaient les élections ». Réchauffer ses relations avec Damas est donc une façon pour M. Erdogan de coiffer au poteau l’opposition turque, estime ainsi Aron Lund, chercheur à la Fondation Century.
Les enjeux
• Côté régime syrien, toute normalisation est importante au niveau symbolique. « C’est un aveu d’échec de la part de gouvernements ayant auparavant essayé d’entraîner la chute du régime », estime Mme Tsurkov. Ankara était le principal soutien de l’opposition syrienne et continue d’appuyer des groupes rebelles armés dans le nord du pays. Il reste néanmoins de nombreux blocages, notamment la présence de forces armées turques en Syrie, considérées par le régime comme une occupation.
• La victoire symbolique rejaillit aussi sur Moscou, le parrain de Damas à l’origine de ce dialogue trilatéral, « aux dépens des États-Unis qui poursuivent une politique d’isolement et de sanctions contre le régime syrien », précise la chercheuse. La Russie cherche aussi à accélérer la perspective de la reconstruction de la Syrie, sans avoir à en payer le coût. « Plus il y aura de pays ayant normalisé leurs rapports avec la Syrie, plus il y aura de perspectives d’investissements pour transformer le tas de ruines qu’est actuellement ce pays en success story », résume-t-elle. La reconstruction de la Syrie est estimée à plusieurs centaines de milliards de dollars.
• Pour l’heure, « les signaux de normalisation vont se poursuivre avant les élections en Turquie, mais il ne faut pas attendre de réels changements sur le terrain », d’après la chercheuse, car le régime syrien est incapable de répondre aux deux attentes principales de la Turquie : la lutte contre les FDS et la possibilité d’un retour massif des réfugiés.
• Si Damas et Ankara ne vont pas régler tous leurs différends, ce rapprochement peut néanmoins enclencher une désescalade, selon Aron Lund. À l’heure actuelle, il doit déjà se poursuivre avec une rencontre entre chefs de la diplomatie, annoncée dans les mois à venir par le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu. À terme, si les discussions progressaient, la coopération pourrait prendre plusieurs formes, notamment sur le dossier kurde, envisage Aron Lund. « L’une d’elles pourrait être la création d’opérations conjointes, ou une pression politique et économique commune contre les Kurdes. »
• Enfin, pour les Syriens opposés au régime vivant en Turquie ou dans les zones syriennes contrôlées par Ankara, ce rapprochement est « évidemment une mauvaise nouvelle », d’après M. Lund. À l’avenir, « je ne pense pas que l’on verra des déportations massives, mais les militants vont se sentir menacés, il est possible que le gouvernement turc commence à contrôler plus fermement leurs activités, voire à fermer certains médias ».
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